Dans cet article, nous travaillons ensemble sur une notion primordiale en HGGSP : les réseaux sociaux et leur impact sur la démocratie. Tu vas retrouver ce thème dès le programme de première, mais il te sera aussi indispensable pour l’épreuve de spécialité. Cet article est justement là pour te permettre d’analyser les possibles bénéfices, mais aussi les dangers des réseaux sociaux pour la démocratie. Tu pourras même t’entraîner avec un quiz corrigé en fin de cet article et devenir un vrai as du lien entre réseau social et démocratie !
Définition des termes : réseaux sociaux et démocratie
En HGGSP, tu dois toujours commencer par définir les termes du sujet. Les définitions permettent de cadrer les enjeux d’un sujet, ce qui t’évitera un hors sujet et participera donc à ta réussite dans les épreuves de spécialité.
Les réseaux sociaux peuvent se définir comme des plateformes internet sur lesquelles « des internautes échangent des informations personnelles (textes et images), créant ainsi une communauté virtuelle et interactive. » (définition du dictionnaire Larousse).
Pour ce qui est de la démocratie, c’est un terme très récurrent en HGGSP ! En considérant d’abord l’étymologie grecque de ce terme, la démocratie signifie littéralement « le pouvoir du peuple » (demos (peuple) et kratos (pouvoir)). Mais, tu peux aussi utiliser la définition donnée par Abraham Lincoln lors de son discours de 1862 à Gettysburg. Selon lui, la démocratie se définit comme « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Les réseaux sociaux sont des atouts pour la démocratie
À première vue, les réseaux sociaux semblent être au service de la démocratie, car ils favorisent la pluralité d’opinion ainsi que la liberté d’expression, la participation citoyenne, mais, aussi et, surtout, d’un accès à l’information.
En effet, les réseaux sociaux permettent à chacun de s’exprimer librement, de partager ses opinions politiques. Par exemple, sur Instagram, la première forme de partage d’opinion semble être les posts, mais, en réalité, le moindre like témoigne aussi d’un avis politique. Cette liberté d’expression fait partie des valeurs fondamentales de la démocratie et est au coeur même de la pluralité d’opinion. Ainsi, les réseaux sociaux favorisent la participation citoyenne, car ils sont le moyen de débattre et de partager des évènements politiques majeurs au travers des # (#USelection, #présidentielles, etc.).
Mais les réseaux sociaux sont aussi un moyen d’éviter la censure. Lors du mouvement de protestation des Printemps Arabes (2010-2012), les réseaux sociaux ont été cruciaux, car ils étaient à la source de ce mouvement. En effet, c’est sur Twitter et Facebook que les activistes ont pu partager des informations sans être censurés.
Enfin, les réseaux sociaux sont aussi et surtout un moyen d’accès à l’information qui surpassent les médias traditionnels dans leur capacité à faire part d’une information instantanée, mais aussi dans sa puissance d’impact. Le mouvement #MeToo apparu en 2017 a ainsi permis de remettre l’enjeu essentiel des violences sexuelles dans les débats politiques.
Les dangers des réseaux sociaux pour la démocratie
Les réseaux sociaux vont parfois à l’encontre des libertés individuelles et des valeurs fondatrices de la démocratie.
La polarisation des opinions et l’atteinte à la vie privée
Ces plateformes digitales peuvent favoriser la polarisation des opinions tout autant que participer à une atteinte à la vie privée des individus.
En effet, les réseaux sociaux, au travers de leurs différents algorithmes, poussent leurs utilisateurs à ne voir que des posts similaires, et donc le plus souvent en accord avec leurs propres opinions politiques. Ces bulles de filtres (« filter bubble ») limitent alors le partage d’opinions contraires et le débat politique, pourtant essentiels au bon fonctionnement de la démocratie.
Mais les réseaux sociaux sont aussi les lieux d’atteinte à la vie privée des individus, puisque de nombreuses données privées des utilisateurs sont exploitées par les entreprises détenant ces réseaux sociaux. Or, comme l’avaient mentionné Louis Brandeis (ancien juge de la Cour suprême des États-Unis) et Samuel Warren en 1890, dans leur article « The Right to Privacy » :
« Le droit à la vie privée est le plus complet des droits et le droit le plus valorisé par les hommes civilisés. »
La désinformation
Mais, le danger le plus important des réseaux sociaux pour la démocratie reste celui de la désinformation . En effet, les réseaux sociaux permettent à n’importe qui de diffuser une idée, de partager un contenu ou de donner son avis sans aucune vérification comme sur les médias traditionnels. On y retrouve de nombreuses fake news qui peuvent et ont déjà influencé les résultats des élections, voire même ont menacé la démocratie. Les théories complotistes et la rapidité de diffusion de fausses informations sur le résultat des élections américaines de 2020 ont mené à l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021 aux États-Unis. Cette attaque du bâtiment regroupant le Sénat et la Chambre des représentants est un exemple pertinent de cette menace même des réseaux sociaux pour la démocratie.
Comment remédier à ces limites pour maintenir les bénéfices de la démocratie ?
Il existe de nombreux moyens pour conserver les bénéfices des réseaux sociaux dans nos démocraties tout en évitant les limites mêmes de ces réseaux pour le système politique fondamental qu’est la démocratie.
Il faut tout d’abord penser à une véritable régulation des plateformes numériques par les gouvernements afin d’établir des règles claires. Le récent « Digital Services Act » mis en place en 2022 par l’Union européenne semble être un premier pas vers une meilleure transparence de l’information et une modération des contenus, mais le chemin est encore long vers une fin de la désinformation et un respect total de la vie privée des individus.
Cependant, la meilleure solution reste celle de l’éducation des jeunes comme des moins jeunes aux usages et aux dangers des réseaux sociaux. Il faut inciter chaque individu à toujours vérifier ces sources lorsqu’il voit une information sur les réseaux sociaux, mais aussi le pousser à ne pas partager un contenu tant qu’il n’est pas sûr de sa véracité.
Quiz
- Qui a dit que la démocratie était « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » ?
- Cite deux bénéfices des réseaux sociaux pour la démocratie.
- Quel évènement a eu lieu en 2017 et a permis de libérer la parole sur les violences sexuelles ?
- Cite les trois dangers des réseaux sociaux pour la démocratie et un moyen d’y remédier
- Pourquoi la régulation des plateformes numériques permet de remédier aux limites des réseaux sociaux ?
Correction du quiz
- Il s’agit d’Abraham Lincoln, lors de son discours de Gettysburg en 1862.
- Tu pouvais citer:
– la pluralité d’opinion,
– la liberté d’expression,
– la participation citoyenne
– l’accès à l’information
– la limitation de la censure - Il s’agit du mouvement #MeToo, qui a permis de libérer la parole sur les violences sexuelles sur les réseaux sociaux et dans le débat politique.
- Les trois dangers sont la polarisation des opinions, l’atteinte à la vie privée et la désinformation. Pour le moyen d’y remédier, tu pouvais soit citer la régulation des plateformes numériques ou bien l’éducation aux risques et aux usages des réseaux sociaux.
- La régulation impose des règles aux réseaux sociaux, comme une meilleure transparence de l’information et une modération des contenus en ligne.
Conclusion
Voilà, tu sais maintenant tout sur l’impact des réseaux sociaux sur la démocratie! Tu es désormais capable d’expliquer qui était Alexis de Tocqueville, d’exprimer les points marquants de sa vision de la démocratie et d’en comprendre les enjeux sur le passé comme encore sur notre présent. J’espère que cet article t’a plu !Tu peux retrouver ici toutes nos autres ressources d’histoire-géo/HGGSP et tu peux aller encore plus loin en découvrant ce super article sur l’impact des réseaux sociaux pour améliorer sa vie scolaire.