Sais-tu ce qu’est un paradoxe ? Cette figure de style de l’opposition est très utilisée dans la littérature en association avec des métaphores, des antithèses, les comparaisons, etc. Laisse-nous tout te dire sur le paradoxe et ses spécificités.
Qu’est-ce qu’un paradoxe ?
Paradoxe : définition de la figure de style
📚 Un paradoxe est une association de mots et d’idées qui crée un effet de surprise. L’Académie française la définit comme étant une « proposition qui, énonçant son propre contraire, paraît à la fois vraie et fausse ».
🤓 Une autre définition est proposée par Pierre Fontanier, grammairien du XIXe siècle (fondateur du paradoxisme). Il nous dit que le paradoxe est « un artifice de langage par lequel des idées et des mots, ordinairement opposés et contradictoires entre eux, se trouvent rapprochés et combinés de manière que, tout en semblant se combattre et s’exclure réciproquement ».
🧐 En grec ancien, paradoxe signifie « contre » (para), « opinion » (doxa). Son objectif est de provoquer et de créer une réflexion paradoxale chez le lecteur, c’est-à-dire toi !
« Mais c’est comme une antithèse ou un oxymore ? », nous diras-tu. Alors, non ! C’est là où beaucoup de lycéens se trompent. Mais, sois tranquille ! C’est là qu’on intervient.
Maintenant, on va te dire comment identifier un paradoxe . Ça t’évitera de le confondre avec d’autres figures de style. 😇
Comment identifier un paradoxe ?
En français, c’est essentiel de savoir faire la différence entre un paradoxe et une antithèse, d’une comparaison à une métaphore. Pour identifier un paradoxe, tu dois savoir deux choses :
- La première chose est qu’un paradoxe se voit à travers le choix des mots. Ils doivent se contredire et être mis en lien.
- La seconde chose est que ces mots sont relativement proches syntaxiquement parlant. Attention, ils ne sont pas accolés l’un à l’autre (on reviendra sur ce point plus tard avec l’oxymore) !
On te propose un exemple très connu de paradoxe, une maxime de Blaise Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ».
Tu comprends donc que le cœur n’a, en effet, pas des raisons que la raison ignore. Par contre, tu comprends que cette maxime te permet d’expliquer l’incertitude des sentiments et leur imprévisibilité !
Voilà, maintenant, tu sais ce qu’est un paradoxe ! On va donc te dire comment l’utiliser aussi bien à l’écrit qu’à l’oral ! 😁
Comment utiliser un paradoxe ?
Que ce soit pour les cours de français ou dans la vie quotidienne, ça te sera utile pour mieux comprendre les subtilités de la langue française.
Un paradoxe est parfait pour déconstruire un argument. On le retrouve dans les débats en politique ou en philosophie (tu verras ça en terminale). Il est présent partout, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral ! Tu en trouves même dans des textes religieux (on pense à l’Évangile selon Matthieu par exemple).
Pour l’utiliser, il te suffit simplement de montrer un contresens et l’exploiter avec une phrase impactante. De cette façon, ton interlocuteur essaiera instinctivement de résoudre le paradoxe et n’y parviendra pas.
Maintenant, on va t’expliquer comment on utilise le paradoxe dans la vie de tous les jours et dans la littérature !
Pourquoi utiliser cette figure de style ?
🤔 Quel est l’intérêt d’utiliser des paradoxes , me diras-tu ? Eh bien, la réponse est assez simple. Avec un paradoxe, tu peux convaincre et exprimer une idée sans te compliquer la tâche.
La particularité du langage est que tu peux très bien parler avec des arguments solides, mais sans figure de style. Tu peux aussi choisir d’interpeller un interlocuteur et l’obliger à t’écouter. C’est toi qui décides !
Avec la langue française, on peut jouer avec les mots et les idées. Dire ce qui est inavouable ou encore faire preuve d’originalité. C’est l’avantage de parler une langue, autant s’amuser avec ! Le paradoxe n’est que l’un des outils linguistiques qui te permet d’améliorer ton niveau de français et d’argumentation.
Passons maintenant sur l’utilisation du paradoxe dans la littérature !
Le paradoxe dans la littérature
Le paradoxe enrichit la langue française, donc aussi la littérature. Dans la littérature française, les textes sont écrits pour exprimer des idées et des pensées grâce aux mots. Le texte devient le modèle sur lequel les lecteurs sont transportés et séduits.
Choisir un paradoxe, c’est faire participer le lecteur en l’obligeant à avoir un raisonnement, une analyse, une contre-logique, en somme une opinion. Ainsi, on finit par être dubitatif, voire charmé par le texte car il nous interpelle et exige notre plus grande attention.
Penchons-nous maintenant sur la différence entre paradoxe et oxymore !
Quelle est la différence entre un paradoxe et un oxymore ?
Une erreur très connue est de confondre le paradoxe et l’oxymore. Les deux figures de style sont plutôt similaires. Elles créent une opposition ou un contresens.
🤭 En revanche, il y a une méthode imparable pour ne pas se tromper et on te la dit (c’est gratuit, promis) !
Un oxymore est une association de deux termes accolés. Un exemple connu et marquant est celui du « soleil noir » de Victor Hugo : « Un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit ».
Ici, l’oxymore se trouve dans l’association du soleil et de la couleur noire. Il s’agit pour le poète de sublimer une image qui n’existe pas.
Contrairement à l’oxymore, le paradoxe ne sera jamais deux mots accolés, plutôt deux idées contraires qui se suivent et s’associent. Jacques Prévert en propose un bel exemple : « Paris est tout petit, c’est là sa vraie grandeur ».
Ici, il y a clairement un jeu qui se fait du point de vue de la taille de la ville et de sa grandeur. Tu comprends donc que la confusion est essentielle pour le paradoxe.
Maintenant, tu ne pourras plus dire que tu ne sais pas faire la différence entre les procédés !
Quelques exemples de paradoxes célèbres
🎁 Et pour finir (c’est cadeau), voici une liste de quelques paradoxes pour que tu puisses te familiariser avec la figure de style :
- « Les hommes souvent veulent aimer, et ne sauraient y réussir ; ils cherchent leur défaite sans pouvoir la rencontrer ; et si j’ose ainsi parler, ils sont contraints de demeurer libres. » — La Bruyère
- « Ô, Dieu, que la guerre est jolie ! » — Apollinaire
- « Je ne dois être cruel que pour être gentil. » — Shakespeare
- « L’homme est né libre et partout il est dans les fers. » — Rousseau
- « La guerre, c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force. » — Orwell
- « Paradoxe ! Quand la vérité sort, c’est le nom qu’elle porte. » — Jean Cocteau
