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Les studios – Spé Arts Bac

À lire dans cet article :

Voici notre fiche qui récapitule tout ce qu’il faut savoir sur les studios pour la spécialité Arts au Bac 2021 !

 

Les studios de cinéma – L’origine

Le début du XXème siècle est marqué par la découverte du celluloïd et du kinétoscope, à l’origine de l’avènement du cinéma. Mis à l’essai avec des premiers court métrages, le septième art va rapidement se développer pour donner lieu à de réelles pièces artistiques, innovantes et finement travaillées. C’est une véritable industrie qui se met en place, avec pour principal objectif de retranscrire l’imagination des scénaristes. De multiples ouvriers sont alors réunis afin de travailler sur les costumes, les décors, les montages, les mixages ou encore les effets spéciaux. C’est le début des premiers studios, également surnommés les “majors” pour les huit grands d’Hollywood.

 

Les studios de cinéma – A travers le monde

Comparable à la conquête spatiale, le cinéma va constituer une véritable guérilla. Les nations se disputent cette découverte bouleversante pour la société, mais c’est en Europe, et non en Amérique, que cette course est lancée.

Black Maria, le premier studio d’Edison

L’Angleterre inscrit notamment les premiers points grâce aux fortes avancées de Thomas Edison. Dès 1893, le premier kinétographe étant désormais fonctionnel, Monsieur Edison ne perd pas de temps et fait construire le premier studio de l’histoire du cinéma, le Kinetographic theater, plus communément appelé le Black Maria, dans lequel vont être tourné une cinquantaine de films en l’espace seulement de 2 ans.

 

Méliès et Lumières – la naissance des studios français

Mais en terme de succès, c’est vers la France qu’il faut se tourner. Cette dernière avait talonné de près cette évolution par l’intermédiaire des frères Lumières mais aussi de George Méliès qui crée le premier studio du cinéma français, aux alentours de sa résidence, à Montreuil en 1897. Il connaîtra un succès sans précédents puisqu’il réalisera près de 520 films parmi lesquels on compte le célèbre Le Voyage dans la Lune (1902), considéré comme la première production de science-fiction au monde.

 

 

Les studios de cinéma – la guerre des brevets

Cette forte ascension ne sera pas sans déplaire à tout le monde en particulier à Thomas Edison qui va déclarer une véritable guerre des brevets. Cette protection des droits arrêtera brusquement la carrière de George de Méliès en 1912.

Au même moment, l’industrie du cinéma parvient à traverser l’Atlantique.

 

La naissance des premiers studios hollywoodiens

Hollywood qui n’était jusque là qu’un ranch converti ensuite en une petite ville de 700 habitants va devenir le lieu phare que l’on connaît bien aujourd’hui. En effet, pour certains, la ruée vers l’or s’effectuera par le biais du 7ème art, avec notamment la création des premiers studios américains. Parmi ceux là, on compte la Nestor film Company de David Horsley, dédiée à la réalisation de westerns, ou encore la Play Company de monsieur Lasky, qui deviendra par la suite la célèbre Paramount.

 

Vers un nouvel équilibre de pouvoir

Ces gros studios hollywoodien vont rapidement prendre les devants du monde cinématographique avec un pouvoir qui leur permettra d’imposer certaines conditions. Plusieurs acteurs vont alors s’émanciper contre ce phénomène et créer eux-même leur propre studio pour une plus grande liberté en terme de créativité et de financement. C’est le cas par exemple de Charlie Chaplin avec son studio United Artist, qui est d’ailleurs parvenu à sortir de réels réussites comme Les temps modernes (1936) ou Le Dictateur (1940). Par delà le monde, les studios gagnent peu à peu leur place dans chaque continent, avec des approches parfois très différentes : c’est le cas du Bollywood indien ou encore du cinéma japonais.

 

Les studios de cinéma – vers une véritable industrie

Néanmoins, il faut attendre la période d’après guerre pour assister au renouveau d’Hollywood qui marquera un grand cap dans l’histoire du cinéma.

 

Les studios en quête d’innovation

On parle de renouveau puisque les années 50 sont transformées par l’apparition de la télévision. Les ménages américain vont alors la privilégier aux cinéma, ce qui provoquera une certaine fragilisation de la situation financière des studios. De nombreux loisirs comme le sport, l’automobile vont fortement se démocratiser pour venir retirer au cinéma son hégémonie culturelle.

Les studios vont devoir faire face aux difficultés et opter pour de nouvelles techniques. Il vont s’adapter aux demandes puisque le public touché est maintenant plus jeunes. Mais c’est principalement en proposant ses films à la télévision qu’Hollywood va s’assurer une seconde vie. Cette alliance va notamment générer un mutuel bénéfice non négligeable. Au même moment, le cinéma américain connaît de plus en plus de succès à l’étranger. Avec cette conquête des écrans mondiaux, cette période de crise va virer au rêve et de plus en plus de jeunes se lancent dans la réalisation de films. C’est le cas notamment de Quentin Tarantino qui retranscrit d’ailleurs dans son dernier film Once upon a time in Hollywood (1919), ses souvenirs et l’atmosphère qui pouvait régner à Hollywood en ces temps-là.

 

Une nouvelle identité du cinéma

Pour ce qui concerne les studios, des conglomérats aux activités diverses les rachètent pour redonner une nouvelle identité au cinéma. On assiste à une certaine ouverture d’esprit : les héros principaux sont de plus en plus variés puisqu’on ne privilégie plus forcément l’acteur au physique parfait. De nouvelles politiques se mettent en place et désormais on ne cherche plus à produire en masse, mais on place de plus gros budget pour la réalisation de films. On assiste aux premiers blockbusters, Les dents de la mer (1975), la saga Alien (1979), Blade Runner (1982), Top gun (1986), qui vont offrir de nouvelles expériences spectaculaires aux spectateurs.

 

Le fonctionnement technique des studios

Si l’on revient plus en détails sur le fonctionnement des studios, ceux là sont généralement conçus pour respecter un certain nombre de stratégies.

Des innovations en lumières

George Méliès par exemple a veillé à orienter la scène principale de son studio vers le Sud-Ouest pour obtenir une lumière vive entre 11h et 15h. L’ensemble de l’ossature est d’abord construite à partir de bois qui s’avèrera trop fragile pour supporter le verre et le mastic des vitrages pour la luminosité. Les supports sont donc doublés par des charpentes en fer, boulonnés au bois. L’éclairage est un élément primordial pour les premiers tournages et Méliès prend donc soin de laisser certaines travées transparentes en cas de lumière faible. Méliès fait également équiper son premier studio d’un dispositif de lumière artificielle, composé de lampes à arc et de lampes Cooper-Hewitt, permettant de filmer même dans des zones plus sombres.

 

 

Tout est aménagé pour un travail plus efficace. Des trappes, des décors, sont installés. On veille à créer des pièces de plusieurs mètres de longueur afin de permettre des angles de recul plus importants pour la caméra. Des ponts de fer sont également montés en hauteur, pour faciliter les déplacements des machinistes au dessus de la scène, et des loges sont créés pour les acteurs et le personnel. Tout est pensé puis repensé pour donner lieu à un modèle classique de studio que l’on retrouvera même à Hollywood où les importants moyens mis à disposition permettront de créer une véritable ville studio.

 

Des innovations en son

D’abord tourmenté par les problèmes d’éclairage, les studios devront également se consacrer dès 1926 aux effets sonores puisque c’est au cours de cette année que vont apparaître les premiers films parlants.

Ce sont les frères Warner qui vont racheter la révolutionnaire découverte du Vitaphone créé par la compagnie Western Electric qui avait eu l’idée d’utiliser un moteur synchrone pour enregistrer l’image et le son simultanément.

Le studio WarnerBros aura donc l’honneur de mettre en lumière cette avancée avec le film Don Juan (1926), accompagné d’une musique d’orchestre et d’effets sonores, et un an plus tard avec Le Chanteur de Jazz (1927) où l’on entend les acteurs parler pour la première fois. Cet avènement représentera un réel basculement générationnel mais sera accompagné d’une longue liste de victimes. Parmi celles-ci, on retrouve Abel Grance par exemple dont les films muets comme Napoléon (1927) avaient eu beaucoup de succès. On retranscrira plus tard à l’écran, cette époque compliquée pour certains piliers du cinéma par l’intermédiaire du célèbre Chantons sous la pluie (1952) réalisée par Gene Kelly.

Les studios auront également à prendre certaines dispositions pour s’adapter à l’arrivée du son. On les rend maintenant imperméable aux bruits extérieurs. Des fossés sont même construits afin de briser les ondes qui se propagent par la terre. Les murs sont triplés d’épaisseur et isolés grâce à des matelas conçus avec des matériaux mauvais conducteurs du son. C’est également la fin des lampes à arc dont le grésillement des charbons provoquait un bruit insupportable. Elles seront remplacées par les lampes à incandescence, moins bruyantes. Désormais, le maître de studio n’est plus le metteur en scène mais le directeur de l’enregistrement sonore qui donne par ailleurs le départ de la prise de vue.

 

Des films en couleur

Le prochain déclic du cinéma ne se fait pas attendre puisqu’en 1932, on assiste au premier film en couleur.

La Technicolor Motion Picture Corporation de Herbert Kalmus conçoit la nouvelle technicolor trichrome qui gère simultanément trois négatifs synchrone noir et blanc, avec un sensible au rouge, l’autre au vert et le dernier au bleu. L’invention sera proposé à Walt Disney qui sortira alors grâce à cette technologie le film d’animation Des arbres et des fleurs (1932) et leur premier long métrage Blanche Neige et les sept Nains (1937). Pour ce qui concerne les studios, de nouvelles équipes de travail sont recrutés afin de superposer parfaitement les rendus des trois négatifs sur le tirage final.

Cette technique par imbibition qui permettait de conserver la couleur avec le temps, persiste et sera utilisée pour de très grands films comme Star Wars (1977) ou Le Parrain (1972).

Néanmoins, au début des années 60, le négatif monopack Eastmancolor est préféré car compatible avec l’ensemble des caméras. Mais Scorsese qui remarquera une virée au magenta après cinq ans sur son film Taxi Driver (1976), fit renaître de ses cendres la Technicolor trichrome, qui n’a cessé d’évoluer pour donner les jeux de couleurs que l’on peut observer au grand écran aujourd’hui.

 

Les effets spéciaux

Les autres points sur lesquels les studios se sont interrogés sont les effets spéciaux. Son maître se nommait à l’époque Willis O’Brien, créateur de King Kong (1933) , mais à la fin du vingtième siècle, de nombreux réalisateurs se repenchent sur les effets visuels. Cela passe au départ par un remarquable travail des maquilleurs, mais l’on passe rapidement à l’ère du numérique. Alors que d’autres comme Woody Allen optent plutôt pour des trucages optiques, des studios comme Twentieth Century Fox mise sur des effets plus innovants comme les images de synthèse, et permettront en particulier à James Cameron de dévoiler toute son expertise. Beaucoup de ses films auront marqué le grand écran : Abyss (1989), Titanic (1997) ou encore Avatar (2009), qui marquera l’arrivée de la 3D.

 

Dans les studios, de nouvelles équipes sont assignées à ce travail d’effet visuel, et toute sortes de techniques vont voir le jour : les ralentis dans Matrix (1999) des frères Wachowski ou les tournages devant fond bleu ou vert pour effectuer des incrustations, technique utilisée dans la série Game Of Thrones (2011) par exemple.

 

 

Le studio system aura donc joué un rôle majeur dans l’évolution du cinéma et sera passé d’une intégration verticale avec un contrôle totale à une politique plus flexible faisant d’eux avant tout des financiers et des distributeurs pour laisser aux réalisateurs le monopole de la création. N’hésitez pas à consulter nos autres articles sur la spécialité Arts au bac pour poursuivre vos révisions !

 

 

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