Mon échange à Joensuu témoignage Gauthier

Mon échange à Joensuu en Finlande : le témoignage de Gauthier

Au sommaire de cet article 👀

L’idée de faire un échange à l’étranger te plaît et les pays scandinaves te font de l’œil ? Pourquoi ne pas sauter le pas ? C’est ce qu’a fait Gauthier, étudiant à l’ESB, école spécialisée dans le bois et les matériaux biosourcés à Nantes. Il réalise son semestre d’échange à l’université de Finlande Orientale jusqu’à fin mai, dans la ville de Joensuu.

Si tu veux avoir un témoignage clair et précis de la vie d’étudiant en Finlande, lis son témoignage, il te donnera sûrement quelques idées et plein de bons conseils 😉

Finlande, élu pays le plus heureux du monde

Gauthier échange en Finlande
Gauthier, 23 ans, en échange en Finlande durant son Master 1 d’Ingénierie Matériaux Bois à l’ESB de Nantes

Coucou Gauthier, comment vas-tu ? Peux-tu nous présenter brièvement ton parcours scolaire ?

Ça va, merci ! Bien sûr. J’ai fait une première année à l’École d’ingénieur généraliste à l’UTT (Université Technologie de Troyes) en prépa intégrée. Ça se passait bien, mais je n’y trouvais pas mon compte en maths et en physique et je manquais de pratique. Du coup, je me suis réorienté en DUT Génie Mécanique et Productique à Amiens. J’avais envie de faire quelque chose de bien pour la planète, j’aimais bien le bois et j’avais envie de travailler avec ce matériel, alors j’ai intégré l’ESB, école spécialiste du bois et des matériaux biosourcés. 

Peux-tu nous parler un peu plus de ton échange en Finlande ? 

Pour valider mon diplôme, je dois faire 16 semaines à l’étranger, en échange ou en stage. Pour moi, l’échange était plus intéressant, ça me laissait plus de temps libre pour visiter, rencontrer des gens de mon âge, créer des liens. Du coup, je suis parti au deuxième semestre, j’y suis depuis début janvier et je rentre fin mai.

Pourquoi avoir voulu faire un échange à l’étranger ?

C’était obligatoire pour valider mon diplôme, donc je n’avais pas le choix. Mais malgré ça, j’étais content de partir. J’aime beaucoup voyager ! C’est surtout l’expérience et découvrir de nouvelles choses qui m’animent. Et je voulais aussi apprendre l’anglais ! 

Pourquoi avoir choisi la Finlande ?

Mon école propose des partenariats avec beaucoup d’écoles et d’universités à travers le monde. Il y en a sur tous les continents. Moi, j’ai toujours été attiré par les pays du nord, pour le climat et les paysages sauvages qu’on peut retrouver ici. Je voulais découvrir le grand froid. 

J’ai directement été attiré par la Finlande, car c’est le pays le plus heureux du monde depuis sept années consécutives et ça m’intriguait. Aussi, c’est un pays recouvert de 80% de forêts. En tant que passionné du bois, c’était une évidence !

Quelles étaient tes craintes avant de t’y installer ?

Je n’en avais pas spécialement. Un peu d’anxiété avant le départ pour la nouveauté, mais c’est tout, je suppose que c’est plutôt normal.

Les différences entre la France et la Finlande

As-tu rencontré des difficultés avec la langue ?

Ici, je ne parle qu’anglais ! Avant de partir, j’ai validé mon niveau d’anglais nécessaire pour être diplômé (ndlr : le TOEIC à 785 points minimum). Donc, je savais ce que je valais « scolairement », mais pas lors d’une conversation avec des anglophones. Au final, je n’ai pas eu de difficultés. Les Finlandais parlent très bien anglais.

As-tu rencontré des difficultés avec les enseignements ? Les rendus ? 

Le système scolaire finlandais est très différent du français. Je n’ai pas beaucoup de cours, seulement 6h/semaine. Au début, ça fait bizarre, on a beaucoup de temps pour nous. Ici, les cours sont en présentiel, en distanciel et en autonomie. En autonomie on a tout sur une plateforme et on fait tout, tout seul. On a quand même un professeur référent qui peut nous aider au cas où. 

Quelles sont les différences marquantes entre étudier en France et étudier en Finlande ?

Ici, aucun cours n’est obligatoire, tout est basé sur la confiance. J’ai moins de cours par semaine, mais beaucoup plus de travail à la maison, à faire des recherches seul, etc. On choisit aussi notre propre emploi du temps. En France, c’est bien plus cadré. Donc, je dirais que la confiance change beaucoup par rapport à la France. La confiance que le système finlandais offre à ses étudiants est incroyable. Aussi, le système finlandais est beaucoup plus flexible sur les horaires et les modes de travail.

Et de manière générale, quelles sont les différences marquantes entre la vie en France et la vie en Finlande ?

Ça reste l’Europe, donc le mode de vie reste très similaire à la France. C’est le même mode de fonctionnement. De ce que j’ai pu remarquer, les Finlandais ont une culture familiale plus proche. À 16h il n’y a plus personne dehors, tout le monde est en famille, ils font beaucoup d’activités ensemble. Aussi, j’ai l’impression que les étudiants font beaucoup plus d’entrepreneuriat que nous. La plupart ont une activité à côté des études. Ils travaillent et montent des projets, des petites entreprises, des applications pour la foresterie, etc. La culture entrepreneuriale me semble plus développée. 

Comment occupes-tu tes journées ? 

Alors déjà pas de réveil (rires). Mais, le soleil se lève à 5h30 et je suis très sensible à la lumière donc vers 6h/6h30, je suis réveillé. Je vais à pied à l’école en passant par la forêt, je profite des paysages. Puis le matin, je travaille pour la fac (cours en ligne ou en présentiel, lectures, etc.). Je déjeune à l’école vers 12h/13h puis je vois des amis et on fait des activités. Quand le temps le permettait plus, je faisais du curling et d’autres activités en extérieur (ski de fond, patin à glace, hockey, etc.). C’était trop cool ! Puis le soir, je bosse un peu pour moi, je lis, me forme à la photo et je prévois des voyages. C’est la vie douce, je ne suis pas pressé. 

Quels sont les avantages de vivre et étudier en Finlande ? 

C’est un climat social très agréable, ils sont très respectueux. Aussi, il y a de la proximité avec les profs. On s’apprend des choses mutuellement, c’est un échange. Aussi, j’ai l’impression que les Finlandais portent moins de jugement sur les autres et qu’on a plus de temps pour nous, on peut facilement faire les activités qu’on souhaite.

Quels sont les inconvénients de vivre et étudier en Finlande ?

Les cours en ligne ! Lorsqu’ils sont très présents, comme c’est le cas actuellement, le lien social est difficile. Aussi, j’adore le froid, mais là l’hiver est très long (rires). Janvier et février, c’était super, mais là, arrivé fin avril ça commence à faire long.

Comment financer un échange en Finlande ?

Comment as-tu financé ton échange ? 

J’ai la chance d’avoir des parents qui me suivent et qui financent mes études. Donc, c’est une charge en moins. Par contre, pour mes activités personnelles (voyages, chiens de traîneaux, etc.), j’ai fait un job d’été et économisé pour. 

Perçois-tu des bourses ? Si oui, lesquelles ?

Oui, pendant l’échange j’ai la bourse Erasmus.

Quel montant cela représente par mois ? 

Je touche 1 800€ pour 5 mois. On m’a reversé 70% du montant la première semaine de l’échange. Pour les 30% restants, c’est après l’échange. Ce qui fait aux alentours de 350€/mois. 

Le coût de la vie est-il élevé en Finlande ?

Oui, il est plus élevé qu’en France. Au quotidien, je ne le vois pas forcément parce que, je ne suis pas trop dépensier, mais c’est vrai que c’est plus cher. Notamment, les produits laitiers, la viande et l’essence ! 

En Finlande, il faut compter une fourchette de combien d’euros pour un loyer ? Pour vivre décemment ?

Les loyers ne sont pas chers ! Moi, je paye 240€ et j’ai une chambre en coloc, je payais plus du double en France (rires). En moyenne, je dirais que tu t’en sors aux alentours de 250€/mois de loyer à Joensuu, et de budget mensuel, je dirais aux alentours de 500 € de dépenses entre le logement, les courses et le transport, sans compter les activités ! 

Recommandes-tu la Finlande pour un échange universitaire ? 

Carrément ! La cadre scolaire nous laisse du temps pour faire des activités. Après, c’est plus personnel, mais le climat est pour moi une super expérience ! Je suis arrivé en janvier, il faisait -35 °C et c’est à vivre ! Aussi, le soleil est super bas, du coup, on a presque tous les jours des couchers de soleil magnifiques ! 

D’un point de vue relationnel, c’est super cool, les Finlandais ne sont pas de prises de tête et sont super gentils, ils ont bon cœur. Même si c’est un pays européen, les activités à faire sortent de l’ordinaire, ça change beaucoup quand même !

Les candidatures pour un échange universitaire

Comment as-tu procédé pour candidater ?

C’était ultra simple. L’école donne accès à toute la liste des universités partenaires dans lesquelles on peut partir. On a des forums de présentations, lors desquels d’anciens étudiants en échange vont présenter leurs universités d’accueil. Puis, selon ça, on se positionne. On peut faire jusqu’à deux choix différents, globalement, ça se passe bien. Mais, si jamais il y a des destinations avec une forte demande, c’est l’école qui tranche.

Sur 10, à combien évalues-tu la « difficulté » de candidatures pour s’inscrire à un échange ? 

2/10, et encore, c’est pour ne pas mettre plus bas ! (rires)

Est-ce que cette expérience t’a aidé professionnellement ? T’a permis de développer de nouvelles envies/ambitions ?

Oui, carrément ! Je me suis rendu compte que j’étais capable de vivre et de travailler dans un milieu où je dois parler anglais. Donc, ça me met en confiance pour ouvrir mes portes à l’international. Aussi, j’avais pour idée de repartir à l’étranger pour un long voyage et/ou pour travailler et maintenant, je sais que j’en suis capable ! En bref, j’ai pris confiance en moi.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant voulant faire un échange à l’étranger ?

C’est un peu bateau, mais de sortir de sa zone de confort, éviter de passer trop de temps avec des Français sur place et ne pas partir pour les cours, mais pour le pays. En vérité, les cours, c’est le dernier des soucis ! Pars pour le pays, sa culture, ses paysages, enfin s’il y a quelque chose qui te plaît là-bas.

Un petit fun fact sur la vie en Finlande ? Des idées reçues fausses ? Des bonnes surprises ? 

Les paysages sont vraiment magnifiques, ce ne sont pas des clichés ! Aussi, les Finlandais sont très optimistes.

Si c’était à refaire, tu le referais ?

Oui !  

Un petit mot de la fin ? Tips, astuces, fun fact sur ton échange ?

Un dernier petit conseil : fais une liste de tout ce que tu voulais faire, accroche-la dans ton appart, une fois là-bas pour te booster à tout explorer. Moi, c’est ce que je fais et ça me motive ! 

Lire aussi : Tu veux partir en échange universitaire en Angleterre ?

Erasmus, mais qu’est-ce que c’est ? 

Né en 1987, Erasmus, dont la renommée n’est plus à démontrer, est un programme d’échange mis en place par tous les pays membres de l’Union européenne. Il te permet d’étudier ou de faire un stage dans un autre pays membre de l’Union européenne. Comme l’a fait Gauthier en Finlande ! 

Les conditions pour participer au programme ? Partir entre 2 et 12 mois durant ton cycle d’études et être étudiant européen. C’est tout ! 

Face à son succès, Erasmus est devenu Erasmus+. La différence ? Il inclut désormais un volet Erasmus Mundus, permettant à un étudiant européen d’étudier en dehors de l’Union européenne pour une période allant de 12 à 24 mois.

Lire aussi : Les programmes d’échanges à l’étranger : mode d’emploi

Vivre ton Erasmus sereinement : les aides à avoir

Tu crains de manquer de sous pour rejoindre l’aventure internationale ? À chaque problème, sa solution !  

Sache que tu bénéficies, la plupart du temps, automatiquement, d’une bourse d’échange propre au programme auquel tu participes. Ici, en l’occurrence la bourse Erasmus dont le montant dépend du pays de destinations et de la durée de ton échange. 90% des étudiants l’obtiennent, sauf cas particulier. Mais il reste encore à voir du côté du Crous ! Effectivement, si tu es boursier(e) du Crous, tu peux continuer de toucher ta bourse. 

La majeure partie du temps, les deux aides sont cumulables : bourse Erasmus + bourse de Crous. Tu peux aussi toucher l’aide à la mobilité internationale via ton établissement.

Tu peux aussi t’informer auprès de ta ville ou de ta région. Beaucoup de mairies donnent des subventions pour aider sa jeunesse à voler de ses propres ailes… Alors, à toi de jouer !

Lire aussi : Les bourses pour étudier à l’étranger

Pourquoi partir étudier à l’étranger ? 

Les motivations pour faire un échange à l’étranger sont nombreuses : découvrir une nouvelle culture, apprendre une langue, élargir son carnet d’adresses à l’international, découvrir un autre type d’enseignement, apprendre à se découvrir soi-même ou encore ouvrir son esprit, se faire de nouveaux amis et se créer de jolis souvenirs.

Mais, partir à l’étranger représente de nombreux autres avantages. Professionnellement, c’est une belle ligne à ajouter à ton CV, une distinction appréciée par tes futurs recruteurs. Financièrement, c’est une superbe opportunité ! Effectivement, vu que tu restes inscrit dans ton établissement français et que tu conserves ton statut d’étudiant français tu ne dépends pas des frais de scolarité de ton pays d’accueil. Autrement dit, tu payes ton inscription comme si tu n’avais pas bougé de chez toi ! Ce qui est un sacré avantage lorsque tu sais qu’au Québec ou aux États-Unis les frais de scolarité dépassent les 10 000$. 

Tu l’auras compris, il existe mille et une bonnes raisons de se tester à un programme d’échange à l’étranger. C’est un enrichissement sur le long terme, à la fois personnel et professionnel. Et toi, c’est quoi qui te motive le plus ?

Lire aussi : Université de Montréal : programme, admission et frais de scolarité

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