Arthur, étudiant à l’IÉSEG et officier de réserve : un double engagement au service de la défense

Arthur noel du payrat

Au sommaire de cet article 👀

À 22 ans, Arthur Noël du Payrat mène un parcours étudiant peu commun. Actuellement en quatrième année du Programme Grande École (PGE) de l’IÉSEG, en alternance chez MBDA, groupe spécialisé dans les systèmes de missiles, il s’investit parallèlement comme officier de réserve au sein de l’armée française. Entre études, entreprise et engagement militaire, il cultive un sens aigu du collectif, de la responsabilité et de la souveraineté nationale. Rencontre avec un étudiant animé par l’envie de servir.

Le parcours académique d’Arthur, étudiant engagé dans la défense du pays

Arthur, pourrais-tu te présenter et revenir sur ton parcours scolaire ?

Je m’appelle Arthur, j’ai 22 ans et suis actuellement en quatrième année de formation à l’IÉSEG, en Master Management et Ingénierie Commerciale. J’ai d’abord suivi une année d’études de droit à l’Université Paris-Panthéon-Assas, avant de me réorienter vers une école de management. Ensuite, j’ai rejoins de campus lillois de l’IÉSEG puis celui de Paris pour mon Master.

Aujourd’hui, je suis alternant chez MBDA, leader mondial des missiles et systèmes de missiles. Un environnement sensible qui recoupe naturellement mon engagement dans la réserve militaire.

En parallèle de mes études, je suis également officier de réserve au sein de l’état-major interarmées de la zone de défense et de sécurité du Nord (EMDSN), basé à Lille, où j’occupe le grade d’aspirant. Je suis la filière état-major, ce qui signifie que je travaille principalement en soutien logistique au bureau, et non dans une filière de commandement. Mon rôle se déroule donc majoritairement en appui dans un bureau, mais je suis parfois amené à aller ponctuellement sur le terrain.

Zoom sur le Master « Management & Ingénierie Commerciale » de l’IÉSEG

Durée : 2 ans (4 semestres) – en contrat d’apprentissage

Campus : Paris

Langues : Français & Anglais (environ la moitié des cours en anglais)

Objectif : Former des collaborateurs à responsabilité, équipés pour occuper des postes à forte valeur ajoutée dans des entreprises variées (santé, aéronautique, luxe, télécom, ingénierie, e-commerce…).

Programme pédagogique : Enseignement général (Business Analytics, IA, stratégie d’entreprise, innovation, RSE…) + enseignement professionnel (techniques de vente avancées, négociation internationale, gestion des grands comptes, marketing digital, CRM…).

Débouchés : Ingénieur d’affaires, commercial grands comptes, responsable vente, ingénieur commercial, etc.

Quel type d’élève étais-tu au lycée ?

J’étais un élève sérieux, plutôt cartésien, avec le goût du travail. Je n’étais pas particulièrement scientifique, j’étais davantage attiré par des matières littéraires et humaines. En classe de première, j’ai suivi les spécialités HGGSP, SES et LLCE, ce qui revient globalement à un profil équivalent à l’ancien bac ES.

Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre l’IÉSEG ?

Ce n’était pas uniquement un choix professionnel, il y avait aussi une forte dimension personnelle. J’étais à la recherche d’une formation large, polyvalente et l’IÉSEG était reconnue comme l’une des meilleures écoles de commerce post-bac, avec un Programme Grande École solide. Et puis, l’alternance m’intéressait beaucoup et les débouchés après des études en commerces sont très variés. Alors, je n’ai pas hésité, c’était la formation idéale.

Quel est ton poste en alternance chez MBDA ?

Je suis chargé d’accords commerciaux et industriels pour l’entreprise. C’est un travail de collaboration avec les entreprises partenaires, relativement juridique et majoritairement en anglais. Je ne peux malheureusement pas rentrer dans le détail, car beaucoup d’éléments sont confidentiels, mais c’est extrêmement formateur.

L’engagement d’Arthur en tant que réserviste militaire (définition et missions)

Concrètement, pourrais-tu nous dire ce que signifie être réserviste militaire ?

Il est important de préciser qu’il existe plusieurs formes de réserve.

Les différents types de réserve en France

En France, plusieurs dispositifs de réserve permettent de s’engager au service de l’intérêt général (défense, sécurité, santé, éducation, cohésion sociale…).

  • Réserve opérationnelle militaire : dès 17 ans, volontaires aptes médicalement. Contrat de 1 à 5 ans, jusqu’à 60 jours/an (210 en cas de besoin). Solde selon le grade. Armées & gendarmerie.
  • Réserve opérationnelle de la Police nationale : 18 à 67 ans. Contrat de 1 à 5 ans. Jusqu’à 90 jours/an (150 pour retraités). Indemnité selon grade et lieu.
  • Réserve civile pénitentiaire : retraités de l’administration pénitentiaire. Contrat de 1 à 5 ans, jusqu’à 150 jours/an. Rémunération journalière fixe (105 € brut). Administration pénitentiaire.
  • Réserve citoyenne de défense et de sécurité : dès 17 ans, volontaires sélectionnés pour leur expérience. Contrat de 3 ans. Interventions ponctuelles, non rémunérées (déplacements remboursés).
  • Réserve citoyenne de l’Éducation nationale : dès 18 ans. Sans limitation de durée. Interventions ponctuelles bénéfiques pour le lien école–nation. Pas d’indemnité.
  • Réserve citoyenne pour la cohésion des territoires : dès 18 ans. Sans limitation. Missions ponctuelles pour renforcer la solidarité. Non rémunérée.
  • Réserve communale de sécurité civile : sans condition d’âge. Contrat de 1 à 5 ans. Jusqu’à 15 jours ouvrables/an (24h max/semaine). Indemnité compensatrice possible.
  • Réserve citoyenne de la Police nationale : dès 18 ans, soumis à enquête administrative. Contrat d’1 an renouvelable. Missions ponctuelles, non rémunérées.
  • Réserve civique générale : dès 16 ans. Contrat d’1 an renouvelable. Missions citoyennes ponctuelles ou récurrentes. Aucun salaire.
  • Réserve sanitaire : professionnels de santé actifs, étudiants ou retraités (-5 ans). Contrat de 3 ans. Jusqu’à 45 jours/an (90 en crise). Maintien de rémunération ou indemnité.
  • Sapeurs-pompiers volontaires : 16 à 56 ans, aptes médicalement. Contrat de 5 ans renouvelable. Missions de secours. Indemnité selon le grade.
  • Réserves citoyennes des services d’incendie et de secours (SIS) : dès 16 ans. Contrat de 1 à 5 ans. Missions de prévention et sensibilisation. Non rémunéré.
  • Réserve de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) : jusqu’à 75 ans. Contrat d’1 an, renouvelable. Jusqu’à 150 jours/an. Indemnité journalière selon expertise.
  • Réserve citoyenne de réinsertion : réservée aux personnes détenues. Activités bénévoles reconnues dans leur parcours de réinsertion.

Selon la durée du contrat, l’âge et les missions, chacun peut trouver une forme d’engagement adaptée. Un bon moyen de développer rigueur, sens du collectif et citoyenneté.

Dans la réserve opérationnelle à laquelle j’appartiens, mon rôle de réserviste militaire consiste à consacrer volontairement et sur mon temps personnel du soutien aux armées. Je viens en renfort des soldats, avec les mêmes missions, les mêmes grades et les mêmes attributions. C’est un engagement concret, opérationnel, au service de la défense.

Il faut distinguer ces missions-là de la réserve citoyenne, qui, elle, est plutôt dans une mission de rayonnement, de sensibilisation et de création de lien entre les armées et la nation.

Comment t’es-tu orienté vers la réserve militaire ?

C’était d’abord une volonté personnelle. Depuis longtemps, j’avais envie de m’engager. J’avais envisagé Saint-Cyr pour devenir officier, mais finalement j’ai préféré poursuivre des études plus « classiques ». La réserve, c’était l’opportunité idéale de concilier mes deux envies.

J’ai intégré une voie nouvelle d’officier d’état-major destinée aux étudiants d’universités et d’écoles. Et puis c’est aussi une tradition : mon grand-père était dans la marine et plusieurs membres de ma famille ont servi dans l’armée. Ça m’a beaucoup inspiré !

La conciliation entre études, alternance et armée : comment trouver l’équilibre ?

Comment parviens-tu à concilier études, alternance et réserve ?

Pour mon profil, la conciliation est plutôt simple. À l’IÉSEG, le jeudi après-midi est banalisé pour les associations et mes missions de réserve avaient souvent lieu le jeudi soir. Cette année, je suis en alternance : trois semaines en entreprise, une semaine en école. J’ai la chance d’être dans une entreprise du secteur de la défense, donc ils comprennent parfaitement mon engagement et m’accordent des jours facilement quand j’en ai besoin.

Mais ce qui est certain, c’est que ça ajoute une charge de travail, car je jongle entre trois univers : l’école, l’entreprise et l’armée… mais une fois qu’on a trouvé le rythme, ça fonctionne très bien.

L’école t’accompagne-t-elle dans cet engagement ?

Il existe depuis peu un statut étudiant-réserviste, qui va continuer de s’affiner. En revanche, sur la mise en pratique, je manque de recul parce que je suis majoritairement en entreprise.

Est-ce que ton expérience de réserviste influence ta manière de travailler ?

Oui, clairement. L’armée demande de la rigueur, de la structure, de l’exigence, des qualités utiles en projet de groupe à l’IÉSEG. Les deux environnements se complètent très bien.

L’école m’apporte des compétences techniques que je peux réinvestir en mission. L’armée, elle, m’inculque un savoir-être très précieux.

Qu’est-ce que la réserve t’apporte dans ta vie étudiante, et inversement ?

L’armée transmet des valeurs essentielles : respect, responsabilité, sens du collectif. On les retrouve aussi à l’école, mais dans un cadre différent. C’est très complémentaire.

Penses-tu que davantage d’étudiants devraient s’engager en tant que réserviste ?

Oui, totalement. Les étudiants constituent un vivier très intéressant pour l’armée. Ça peut s’apparenter à un service national, avec un esprit de cohésion très fort. La réserve nous apporte de la confiance, de la résilience et aussi un esprit d’équipe. Et les armées ont aussi beaucoup à gagner au contact des étudiants.

Un mot sur la place des femmes dans la réserve ?

Je n’ai pas de chiffres, mais mon ressenti, c’est qu’elles ne sont pas assez nombreuses. Cela dit, celles qui sont là sont très impliquées. Il n’y a aucune distinction à l’armée : genre, origine, orientation sexuelle… Tout le monde est logé à la même enseigne. Dans ma promotion, on est 13, dont 3 femmes, parfaitement intégrées. À Lille, le Gouverneur militaire est une femme, ça en dit long. Les étudiantes ne doivent pas hésiter.

Valeurs, esprit de cohésion et lien armée-nation

Envisages-tu de poursuivre la réserve après tes études ?

Oui, sur le long terme. J’aimerais garder ce lien armée-nation, qui est essentiel. Les armées sont parfois perçues comme « la grande muette » : les citoyens connaissent mal leur rôle. C’est important de briser cette image.

Et après l’IÉSEG, quels sont tes projets professionnels ?

J’aimerais poursuivre dans la défense, peut-être à l’international. Beaucoup de matériaux militaires proviennent de l’étranger, les interactions entre les pays sont très nombreuses donc c’est une opportunité.

Aujourd’hui, mon alternance est plutôt juridique, mais le champ reste large. Je sais ce que je veux faire, il me reste juste à définir comment.

Quel conseil donnerais-tu à un étudiant qui hésite à rejoindre la réserve ?

Je lui dirais d’y aller, mais en étant bien informé. Il faut comprendre ce que représente véritablement la réserve : le rythme, la mission, le cadre. C’est un engagement sérieux, honorable, mais exigeant. Si on s’y retrouve, c’est une expérience unique, riche de sens et, surtout, qui nourrit la vie professionnelle comme personnelle.

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

Rejoins la communauté AuFutur !

Reçois directement dans ta boîte mail toutes les infos à connaître pour réussir  ton bac et préparer ton orientation !

Jette un œil à notre Guide du Bac 2026 👀

Nous t’avons concocté un guide exclusif du BAC 2026 👩🏻‍🎓

Tu y trouveras la réponse à toutes les questions que tu te poses. Calendrier, épreuves, coefficients, etc. Tout y est ! 

Alors n’attends plus être télécharge notre guide sans plus tarder 🏃🏻‍♀️