Fermeture Université de Strasbourg

Fermeture prolongée de l’Université de Strasbourg cet hiver

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Les factures de gaz et d’électricité sont annoncées à la  hausse pour cet hiver. Face à cette augmentation du prix de l’énergie, de nombreux lieux publics ont décidé de mettre en place des mesures exceptionnelles pour faire des économies. L’université de Strasbourg suit le mouvement et a annoncé la fermeture de l’établissement 15 jours de plus cet hiver.

 

Pour faire baisser sa facture d’énergie, l’université de Strasbourg a annoncé, ce 19 septembre, opter pour une mesure drastique : ses bâtiments seront fermés deux semaines de plus que prévu cet hiver.

L’organisation de la fermeture de l’Université de Strasbourg

Le président de l’Université, Michel Deneken, présente dans une vidéo publiée sur YouTube à l’attention des étudiant(e)s, l’instauration d’ « une troisième semaine de congés de Noël début janvier et une semaine complète de cours en distanciel en février ».

Ainsi, la première semaine de janvier sera fermée administrativement. Quatre jours de congés supplémentaires seront ainsi donnés à Noël aux étudiant(e)s. Les cours reprendront le lundi 9 janvier au lieu du 2 janvier, comme prévu initialement.

Une seconde fermeture aura lieu la semaine qui suit les congés scolaires de février. Elle dépendra des bâtiments et des activités de chacun et l’établissement ne sera alors pas complètement à l’arrêt. Il est prévu que les membres du personnel administratif travaillent depuis chez eux en télétravail. Pour ce qui est des étudiant(e)s, ils reprendront avec une semaine de cours à suivre à distance.

Le président de la faculté alsacienne ajoute également que l’Université sera particulièrement attentive à « maintenir ouverte une bibliothèque pour permettre aux étudiant(e)s de travailler et préparer leurs examens ».

Une économie énergétique et financière

Les dépenses de l’Université concernant sa consommation d’électricité, gaz et chauffage sur réseau sont passées de 10 millions d’euros en 2021 à 13 millions d’euros en 2022. Un budget rectificatif a été établi, attribuant une rallonge de 1,5 million d’euros supplémentaires pour 2022. Les prévisions pour 2023 sont aux alentours des 20 millions d’euros. Avec l’augmentation du prix de l’énergie, il était estimé que la facture de la faculté doublerait cette année, passant de 10 à 20 millions d’euros alors que le budget total de l’Université pour près  de 57.000 étudiant(e)s est environ de 600 millions d’euros.

« Les évolutions récentes confirment cette importante tendance haussière tant pour le gaz que pour l’électricité. Cela aura inévitablement des conséquences sur notre facture énergétique », explique Michel Deneken.

 

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D’autres mesures sont mises en place

L’Université a mis en place en parallèle un plan de sobriété énergétique comportant d’autres mesures telles que la limitation du temps d’utilisation du chauffage ou le maintien  à une température de 19 °C dans les bâtiments, comme le recommande le Gouvernement. La faculté a également annoncé que le chauffage sera allumé « le plus tard possible ». Une campagne de communication est également programmée pour inciter « les éco-gestes pour une planète plus durable ». Le président souligne que l’établissement tient à « prendre sa part dans la transition écologique ».

Michel Deneken a partagé son souhait de travailler sur les moyen et long termes et d’établir quatre nouvelles chartes concernant à la fois la mobilité, l’achat, l’immobilier et le numérique responsables afin d’« améliorer la performance énergétique de notre patrimoine universitaire bâti ». Il prévoit d’entreprendre un projet de rénovation dont le coût s’élèverait à 500 millions d’euros. Il reconnaît cependant que cette somme serait « largement hors de portée de l’établissement » si l’État n’investit pas lui aussi dans cette opération.

Une annonce critiquée par les syndicats

Cette annonce de fermeture de l’Université de Strasbourg a largement fait réagir. Les syndicats soulignent notamment les risques que pourrait engendrer la semaine de télétravail et les conséquences sur l’apprentissage et la santé mentale des étudiant(e)s. Les activités telles que la recherche pourraient également être impactées par ces mesures étant donné que l’accès aux laboratoires sera alors restreint.

Dans un communiqué de presse, le syndicat Fédération syndicale unitaire (FSU) dénonce ces fermetures administratives comme constituant « une entorse au principe de continuité du service public ». Il accuse notamment l’Université de faire passer des mesures de restrictions budgétaires sous couvert d’éco-responsabilité et de vertus de la sobriété.  La FSU qualifie les mesures annoncées de « télétravail imposé » qui font peser sur le personnel et les étudiant(e)s « des frais de chauffage et d’électricité qui devraient être à la charge de l’employeur ».

Les représentants des personnels administratifs ont ainsi demandé plus de transparence quant au gain réel d’énergie et d’argent que ces mesures vont permettre.

 

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D’autres établissements du supérieur pourraient fermer cet hiver

L’Université de Strasbourg ne sera peut-être pas la seule à fermer cet hiver. D’autres établissements pourraient décider de lui emboîter le pas ou de mettre en place d’autres mesures pour limiter leurs dépenses énergétiques pour cette saison hivernale. En effet, pour certains il est impossible de retourner au distanciel pour le bien-être de leurs étudiant(e)s.

Ainsi, à l’université Paris-Nanterre, le président Philippe Gervais-Lambony estime que la facture énergétique pourrait « augmenter d’environ 600 % ». Un groupe de travail a été lancé pour examiner les différentes options, sans envisager de temps en distanciel pour autant : « Les étudiants sortent de deux années douloureuses, nous allons tout faire pour éviter les cours en distanciel », déclare-t-il au Figaro Étudiant. Du côté de l’université d’Aix-Marseille, Eric Berton, son président, prépare un plan pour réduire au mieux la facture énergétique, sans cours à distance pour ne pas faire souffrir davantage les étudiant(e)s. L’université francilienne Gustave-Eiffel de Champs-sur-Marne en Seine-et-Marne, indique pour sa part que « le plus important est d’assurer une continuité pédagogique des étudiants », justifie Sandrine Witeska, directrice de la communication de l’université.

Le problème inquiète toutefois les établissements sur le long terme, bien au-delà de l’hiver qui arrive. Pour+ Mathias Bernard, président de l’université Clermont Auvergne, il s’agit d’un « enjeu national » qui nécessiterait la rénovation d’un grand nombre de campus universitaires.

 

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