Tu es intéressé(e) par les études de kinésithérapie ? Ce cursus est réputé pour être l’un des plus sélectifs en France. De ce fait, de nombreux étudiants français font le choix de partir étudier la kinésithérapie quelques années à l’étranger. Le but ? Maximiser leurs chances d’obtenir leur diplôme. C’est le choix d’Hugues, 23 ans, étudiant en quatrième année de kinésithérapie à Valencia, en Espagne ! Son témoignage te donnera sûrement quelques idées 😉
Avant ça, reprenons un peu les bases. Quelle(s) formation(s) suivre pour devenir masseur-kinésithérapeute ?
Se former pour devenir kinésithérapeute en France
L’année universitaire avant l’école de kinésithérapie
En France, une fois ton baccalauréat en poche, tu peux emprunter diverses voies universitaires pour devenir kinésithérapeute (plus couramment appelée « kiné »). Avant d’entrer dans une école de kiné, tu dois d’abord passer par la case « université » et valider une première année dans l’une de ces quatre filières. Des filières sélectives et accessibles sur dossier via la plateforme Parcoursup.
- La L.AS (Licence avec Option Accès santé). Dans laquelle tu devras choisir une majeure dans la discipline de ton choix (droit, biologie, STAPS, etc.) et une mineure santé.
- La PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé). Anciennement appelée la PACES, cette fois-ci, la logique est inversée. Tu dois choisir une majeure santé et une mineure d’une autre discipline (droit, biologie, STAPS, etc.). Tu dois passer un concours à la fin de ton année pour la valider.
- La licence STS (Sciences, Technologie et Santé). Dans laquelle tu pourras suivre des matières comme la biologie, la physique, les mathématiques, etc.
- La licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). Dans laquelle tu pourras suivre des matières scientifiques (l’anatomie, la physiologie, la biomécanique, etc.) comme de sciences humaines appliquées au sport (histoire du sport, psychologie du sport, sociologie du sport, etc.), tout en pratiquant du sport.
Disclaimer : il est important de t’assurer que l’établissement qui t’intéresse propose une passerelle entre la licence universitaire et l’école de kinésithérapie de ton choix. Surtout pour la licence STS et STAPS : les places via cette passerelle sont très limitées et prisées !
Tu as validé ta première année dans l’une de ces quatre filières et tu fais partie des meilleurs éléments de ta promotion ? Alors, tu peux penser entrer en école de kinésithérapie, aussi appelé IFMK (Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie).
Sache que chaque année, le nombre d’étudiants entrant en école de kiné par ces voies est limité. Pourquoi ? En France, il existe un numerus clausus fixé par le gouvernement qui restreint le nombre d’étudiants entrant en école de kiné à l’année ! Tu vois où on veut en venir ? C’est pour ça que beaucoup d’étudiants partent à l’étranger !
Aussi, si tu souhaites te réorienter en études de kinésithérapie après un niveau licence, master ou autres diplômes d’État de métiers de la santé, sache que c’est possible ! Des passerelles d’entrée en école de kiné existent pour tous les niveaux.
À noter : si tu veux intégrer une école de kiné depuis une PASS, mais que tu ne valides pas ta première année, tu peux retenter ta chance en L.AS. Par contre, l’inverse est impossible.
Lire aussi : Tout savoir sur le PASS et la L.AS
Les études en école de kinésithérapie
Une fois ta place en école de kiné bien méritée, tu intègres la formation pour quatre ans ! Pendant ces années, tu alternes cours théoriques à l’école (anatomie, physiologie, pathologie, sémiologie, etc.) et apprentissage par la pratique grâce à des stages de plusieurs semaines au sein d’établissements de santé : centre de rééducation, clinique, cabinet libéral, hôpital, etc. C’est toi qui choisis !
Le coût de formation d’une école de kiné en France varie d’un établissement à l’autre, allant de 100€ à 10 000€/an. Comme dans tout établissement du supérieur, tu dois valider l’année en cours pour passer à l’année supérieure. À l’issue de tes quatre années d’études, tu passes alors le diplôme d’État de « Masseur-Kinésithérapeuthe », un précieux sésame qui met fin à cinq intenses années d’études !
Lire aussi : Comment se préparer aux études de santé en terminale ?
Les alternatives à l’étranger pour devenir kinésithérapeute
Pourquoi partir à l’étranger ?
C’est bien connu, pour éviter de voir son rêve brisé à cause du numerus clausus instauré en France, beaucoup d’étudiants français décident de partir à l’étranger pour suivre leurs études de kinésithérapie. Souvent, à la fin de leur diplôme, ils reviennent exercer en France et sont donc parvenus à passer « entre les mailles du filet » du système compétitif français.
Effectivement, il est possible de travailler comme kiné en France avec un diplôme obtenu à l’étranger. Lors de son retour en France, le jeune kinésithérapeute fraîchement diplômé doit alors s’inscrire sur la liste de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes pour rendre licite l’exercice de ses fonctions sur le territoire français. Il doit aussi remplir quelques paperasses fastidieuses et peut, parfois, refaire des stages sur le sol français. Mais c’est tout ! Rien de bien sorcier, donc !
C’est d’ailleurs pour cela que ce procédé est très répandu chez les étudiants et rencontre un large succès chez nos futurs kinésithérapeutes ! Pour preuve, 60% des diplômés dans un autre pays de l’Union européenne sont français ! Il est intéressant de voir aussi qu’un kiné sur quatre exerçant en France a été diplômé à l’étranger, et que parmi eux, plus de la moitié sont français à la base ! (source : Ordre national des kinés).
Dans quels pays se rendent les étudiants ?
Tu te demandes sûrement dans quels pays partent étudier ces étudiants ? Eh bien sache que la plupart partent étudier dans un pays membre de l’Union européenne et surtout dans des pays frontaliers à la France. La Belgique, l’Espagne et l’Allemagne sont les trois pays qui accueillent le plus d’étudiants français venus étudier la kinésithérapie.
Les frais de scolarité de l’école étrangère peuvent varier en fonction du pays choisi entre 500€ et 15 000€. De la même façon, les critères de sélection dépendent des modalités de l’école ou de l’université étrangère. C’est pourquoi nous te conseillons de te renseigner auprès de la structure qui te plaît le plus !
Maintenant que tu as toutes les informations nécessaires pour t’orienter vers des études de kiné, on te laisse avec le témoignage d’Hugues.
Le témoignage d’Hugues, étudiant en kinésithérapie en Espagne
Peux-tu nous expliquer en quoi consiste le métier de kinésithérapeute ?
Le métier est plus complexe que ça en a l’air. Il implique la prise en charge de patients présentant diverses pathologies (neurologiques, respiratoires, cardiaques, pédiatriques, traumatologiques, etc.) dans le but de leur redonner une liberté fonctionnelle maximale. Il comporte également un aspect affectif/psychologique. On est souvent confrontés à des patients en situation de souffrance ou de complications, il faut donc avoir un bon relationnel.
Pourquoi as-tu eu envie d’étudier la kinésithérapie ?
J’ai découvert ce métier en jouant au football et en côtoyant des médecins et des kinés. J’aime aider les gens, et ce qui est génial, c’est que ce métier offre une variété de spécialités qui rendent le quotidien toujours intéressant !
Pourquoi as-tu choisi d’aller en Espagne pour étudier la kinésithérapie ?
Initialement, c’était lié au football. Je ne voulais pas sacrifier mes études pour jouer au football en France, étant exclu du statut de sportif de haut niveau sans allègement des cours. En Espagne, l’inscription sur dossier sans concours et des cours uniquement le matin m’ont permis de concilier les deux. De plus, ma famille réside dans la région, ce qui a facilité ma décision.
Une fois sur place, quels ont été tes ressentis/surprises ?
Rien de particulier, bien que la langue ait été un défi au début, surtout en restant uniquement avec des Français. Le cadre de vie était exceptionnel, entre les rencontres, la plage et les sorties.
Peux-tu nous donner quelques exemples de matière que tu étudies ?
On a des matières qui correspondent aux spécialités, comme la traumatologie, la pédiatrie, la neurologie et le cardio-respiratoire. Et puis, en première année, ce sont plus des matières de base telles que l’anatomie, la biologie et la physiologie, etc.
Y a-t-il beaucoup de Français qui partent étudier la kiné en Espagne chaque année ?
Oui ! De nombreux Français viennent en Espagne pour éviter de se confronter aux échecs à l’issue du concours français PASS.
Penses-tu revenir en France pour exercer ton métier ou rester en Espagne ?
Je pense rentrer en France, mais il est possible que je reste encore un peu en Espagne avant de revenir.
Comment se passe la vie étudiante à côté ? As-tu une grosse charge de travail ?
La charge de travail est normale, offrant le temps de sortir et de profiter de la ville.
As-tu eu des soucis de compréhension des cours dus à la barrière de la langue ?
Au début, oui, c’était compliqué ! Après, avec le temps, tu t’habitues et tu t’améliores jusqu’à ne plus avoir aucune difficulté ! Maintenant, on peut dire que je suis bilingue. C’est surtout en côtoyant des Espagnols que j’ai progressé.
En sortie d’études, sais-tu quel est le salaire d’un kinésithérapeute ?
Honnêtement, je n’en suis pas certain. En hôpital, il tourne autour de 2 000 €, et en libéral, la moyenne se situe entre 3 000 et 4 000 €.
À quel profil de jeunes conseillerais-tu de faire kiné ? (spécialité au bac, centres d’intérêt, etc.)
Idéalement, un bac scientifique est recommandé. Avec la nouvelle réforme du coup, il vaut mieux choisir des matières scientifiques en spécialités ! Aussi, il faut aimer écouter et prendre soin des gens et évidemment avoir un intérêt pour le domaine de la santé. C’est essentiel !
Pour finir, quels conseils donnerais-tu à un lycéen qui, comme toi, souhaiterait devenir kiné ?
Je conseillerais de se renseigner réellement sur la nature du métier. Être kiné va au-delà de la simple notion de massages et de soins aux sportifs !
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