précarité étudiante

Précarité étudiante : « près de 20% des étudiants ne mangent pas à leur faim »

À lire dans cet article :

Précarité étudiante. La Fage (Fédération des associations générales étudiantes) tenait, ce mercredi 10 janvier 2024, une conférence de presse au sujet des services des CROUS. Verdict ? Manque de logements, invasion de nuisibles, mauvais accès à la restauration, etc. Les thématiques abordées lors de cette conférence ont révélé une profonde précarité étudiante. Décryptage de ce phénomène inquiétant.

20% des étudiants ne mangent pas à leur faim en France

Premier constat alarmant, l’enquête menée par la Fage révèle qu’un étudiant sur cinq (un peu plus de 19% d’entre eux) ne mange pas à sa faim en France. Des résultats provenant d’une étude réalisée auprès de plus de 7 500 personnes.

Alors que la crise sanitaire a considérablement dégradé les conditions de vie des étudiants français, l’inflation que connaît le pays depuis plusieurs mois n’est pas pour aider la situation. La précarité étudiante atteint des sommets. « S’endormir le ventre vide et étudier le ventre vide, ce ne sont pas des conditions pour faire des études », dénonce mercredi 10 janvier sur franceinfo Sarah Biche, vice-présidente chargée des affaires sociales de la Fage.

La fédération dénonce un niveau de vie particulièrement bas aussi bien pour les étudiants boursiers (qui ne mangent pas à leur faim à 28%) que pour les étudiants non boursiers (16%). Des résultats effarants qui prouvent qu’un grand nombre d’étudiants se situe au-dessus du seuil de ressources nécessaires pour l’octroi des bourses du CROUS et en aurait pourtant bien besoin également.

Les propositions de repas à 1€ pour les boursiers et 3,3€ pour les non boursiers sont par ailleurs jugées encore trop élevées pour les étudiants les plus précaires. Ce qui les conduit à sauter plus de trois repas par semaine (3,5 en moyenne). L’étude révèle également que la moitié des étudiants (49%) ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour acheter des fruits et des légumes frais chaque semaine.

Lire aussi : Précarité étudiante : une école installe un Frigo Solidaire

Des logements CROUS insalubres

Lors de son enquête, la Fage a interrogé des étudiants sur leurs conditions de logement et encore une fois, les résultats sont sans appel. Un peu plus d’un tiers des répondants qui ne résident pas dans un logement CROUS affirme qu’ils aimeraient en avoir la possibilité, un chiffre qui grimpe à 58% en Île-de-France. Pour quelles raisons ? Le prix des logements (65%) principalement et la situation géographique (30%). Sarah Biche affirme que le logement « est le premier poste de dépense » des étudiants et  qu’il est « capital dans l’accès aux études. C’est un facteur d’échec académique ». 

Malgré cet intérêt croissant pour les logements CROUS, financièrement plus accessibles, les étudiants qui y résident dénoncent une insalubrité chronique avec la présence de nuisibles, comme des punaises ou des cafards.

Une réussite académique à l’épreuve de la précarité étudiante

Enfin, l’enquête de la Fage indique que près de la moitié des répondants (41%) sont dans la nécessité de travailler à côté de leurs études pour subvenir à leurs besoins. Faisant alors de la précarité étudiante le premier facteur d’échec académique. L’étude va même plus loin en affirmant que 35% des étudiants interrogés travaillent plus de 12 heures par semaine et environ 76% d’entre eux ne touchent pas les aides financières ponctuelles ou annuelles dont ils peuvent bénéficier de la part des CROUS.

Des aberrations qui conduisent la Fage à réclamer l’ouverture de la tarification de la restauration à un 1€ pour tous les étudiants, et plus seulement pour les boursiers. « On se souvient du plan 60 000 [logements étudiants, lancé en 2018] qui n’a pas du tout abouti, avec seulement 50% des logements qui ont réellement été construits. Aujourd’hui, ce qu’on attend, c’est qu’on arrête de faire des promesses et qu’on commence à les tenir réellement, qu’on arrive à investir ce qu’il faut à la fois dans le parc [de logement] social, mais aussi dans toutes les parties prenantes de l’enseignement supérieur », souligne Sarah Biche.

Une affaire à suivre…

Lire aussi : L’APL revue à la hausse : +3,5% dès octobre

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !