Être une personne transgenre et faire des études, c’est bien plus commun que tu ne l‘imagines. Face à un climat anti-trans, beaucoup de personnes se demandent comment accueillir une personne transgenre pour garantir leur réussite dans les études. Grâce à une rencontre avec Léon Salin à La Sorbonne Nouvelle, le 20 février, nous allons pouvoir répondre aux questions que tu te poses au sujet de la transidentité.
Qu’est-ce qu‘une personne transgenre ?
D’abord, c’est quoi une personne trans ? C’est une personne dont le genre n’est pas relié à celui qu’on lui a attribué à la naissance. Pour faire simple, une femme trans est une personne née homme et qui fait une transition pour devenir la femme qu’elle est. Pour un homme trans, c’est l‘opposé. C’est une personne née femme et qui fait une transition pour devenir l’homme qu’il est. Il existe également des personnes non binaires qui ne s’identifient pas dans le spectre binaire homme/femme.
La transidentité réside dans l’identité de genre, c’est-à-dire le genre ressenti et vécu par la personne. Elle ne doit doit pas être confondue avec l’expression de genre, qui est liée aux habits, aux attitudes et aux comportements reliés au genre. De la même manière qu’une femme peut être masculine, ça ne signifie pas qu’elle est un homme, et pareillement pour un homme féminin, il n’est pas une femme.
Au cours de son parcours de transition, une personne trans peut choisir de transitionner socialement (changement de prénom, de genre) ou/et médicalement (traitement hormonal, opérations chirurgicales). Le choix de ces transitions change d’une personne à une autre, et donc, elles ne sont pas toutes nécessaires pour être transgenre.
La place des personnes transgenres dans le milieu universitaire
Avant de parler de la place des personnes trans dans le monde des études, il est important de noter que les établissements scolaires et les universités sont les lieux où les violences transphobes sont les plus présentes, soit 24%. Les deux tiers des violences viennent des élèves et le tiers restant, du personnel de l‘école.
Léon Salin, de l‘association Salin, déclare qu’à cause de ces violences, c’est 16% des élèves trans qui décident de quitter les études. L‘accès aux études n’est pas évident et le décrochage scolaire constitue une inégalité discriminatoire. Les principaux défis auxquels sont confrontées les personnes trans sont :
- le coming-out
- les toilettes genrées
- le respect de leur nouveau prénom et nouveau genre
- les violences verbales, physiques et sexuelles
- les discriminations liées à leur genre (transphobie)
À cause de ces défis, il est difficile d’estimer le nombre de personnes trans, surtout dans le milieu des études. En effet, certaines personnes sont tellement effrayées qu’elles cachent leur identité. D’autres vivent sans même la décliner aux autres. Pour te donner une idée, en France, les personnes trans représentent 0,35% de la population française, selon la Haute Autorité de Santé.
Les dispositifs mis en place pour les personnes transgenres dans les écoles
Comme tout étudiant, les personnes trans ont des besoins spécifiques. En les respectant, on garantit une éducation plus inclusive et qui garantit leur réussite. Les besoins essentiels sont les suivants :
- Utilisation du bon prénom
- Utilisation du bon genre
- Discussion autour des toilettes et des vestiaires
- Bienveillance de la part du corps enseignant
- Bienveillance entre les élèves
Pour ce faire, les écoles supérieures ont commencé à introduire des chartes d’inclusion, donnant pour mission un respect des personnes selon leur genre. En plus de ça, les universités ont instauré les réseaux « Mission Égalité». Ces réseaux permettent :
- l’accompagnement des étudiant(e)s et du personnel pour les questions d’inégalités
- la mise en place d’actions, de formations pour sensibiliser les intéressé(e)s
- la création de dispositifs de signalement face aux situations de violence, de harcèlement et de discrimination
- la prise de rendez-vous avec du personnel qualifié autour des problèmes rencontrés
Tu peux aussi te tourner vers des associations LGBTQIA+. En effet, leur mission est de créer un espace safe pour les étudiant(e)s en détresse et qui cherchent des réponses à leurs questions. Alors, les étudiant(e)s trans peuvent tourner vers elles, surtout en cas de précarité (financière, sociale, médicale, etc.).
Comment bien accueillir une personne transgenre ?
Afin de bien accueillir une personne transgenre, il suffit de faire preuve de respect et de compréhension. Tu dois bien imaginer qu’une personne trans subit de nombreuses violences, tout au long de sa vie. Parfois, ces violences paraissent anodines. Elles passent par des questions ou des remarques blessantes. Voici un total de quelques clichés que tu dois arrêter de dire :
- Tu es trans à cause de…
- Tu le savais depuis toujours, non ? Tu étais mal dans ta peau.
- Wow, ça ne se voit pas, je suis bluffé(e)
- Tu ne trouveras jamais l’amour
- Tes parents doivent te détester
- Tu transitionnes pour la mode & l’attention
- Les hommes trans sont des lesbiennes confuses
- Les femmes trans sont des hommes qui veulent agresser les femmes
- Les hommes trans deviennent trans juste pour échapper à être des femmes
- Tu es né(e) dans le mauvais corps
Maintenant que tu sais ce que tu ne dois pas dire ou demander, voici quelques conseils que tu peux faire à titre personnel pour accueillir et protéger une personne trans :
- T‘assurer que la personne est bien publique avec sa transition
- T‘assurer que tu es courant de son nouveau prénom, de ses pronoms et genre
- D’utiliser son prénom choisi (même si la personne est absente)
- Les genrer correctement et avec le bon prénom (même si la personne est absente)
Il y a aussi des choses à faire, seulement si tu as l’accord de la personne :
- Informer tes ami(e)s et tes proches pour ne pas créer de confusion
- Corriger les personnes en cas de mégenrage (mal genrer une personne)
