Former les ingénieurs de demain dans les secteurs de la cosmétique, de l’agroalimentaire, de la santé ou encore de l’environnement. C’est le défi que relève chaque jour l’EBI, l’École de biologie industrielle. Implantée à Cergy, cette école d’ingénieurs pas comme les autres cultive depuis plus de 30 ans une pédagogie unique, centrée sur les métiers et l’innovation au service du vivant.
Pour en savoir plus sur les formations proposées, les débouchés, l’accompagnement des étudiants, ou encore les valeurs portées par l’école, nous avons échangé avec Clémence Bernard, Directrice Générale de l’EBI. Un entretien passionnant qui met en lumière une école engagée, humaine, et résolument tournée vers les enjeux de demain.
Qu’est-ce que l’EBI, l’école d’ingénieurs en biologie ?
Pouvez-vous nous présenter brièvement l’EBI ?
L’EBI (École de Biologie Industrielle) est une école d’ingénieurs fondée en 1992 à l’initiative d’industriels des secteurs de la chimie, de la cosmétique, puis de l’agroalimentaire et de la biochimie. Ces entreprises avaient besoin de profils spécialisés, capables d’intégrer davantage de naturalité et de comprendre les enjeux biologiques des produits.
Nous avons été la première école à former des ingénieurs en biologie. Aujourd’hui encore, cette spécificité fait notre force.
L’EBI propose plusieurs formations sur un unique campus à Cergy :
- Le programme Ingénieur Grande École (formation historique),
- Un Bachelor Biotech (grade de licence, assistant ingénieur),
- Et des Mastères spécialisés.
Nous sommes une école associative à but non lucratif, reconnue par l’État (EESPIG), sous contrat avec le ministère. Notre campus dispose de laboratoires de recherche et investit continuellement pour améliorer la vie étudiante, comme avec la construction d’une résidence étudiante.
Qu’est-ce qui distingue l’EBI des autres écoles d’ingénieurs en biologie ?
Notre particularité, c’est de ne pas former nos étudiants pour un secteur, mais pour des métiers. Nos diplômés peuvent évoluer dans la pharmaceutique, la cosmétique, l’agroalimentaire ou encore l’environnement.
À l’EBI, les étudiants se spécialisent progressivement dans :
- La recherche et le développement,
- La formulation et conception de produits,
- La production,
- La qualité, la réglementation, la sécurité,
- Le marketing et l’innovation produit.
Ils acquièrent ainsi une vision globale de la chaîne de valeur, peuvent dialoguer avec tous les services d’une entreprise, et changer de métier ou de secteur au cours de leur carrière. C’est cette adaptabilité qui fait la différence.
Comment accompagnez-vous les étudiants vers l’expertise en biologie ?
Nous adaptons constamment nos contenus aux besoins réels du marché. Chaque année, nos formations évoluent pour que nos diplômés soient parfaitement opérationnels. En plus du diplôme, nous proposons des certificats de compétences complémentaires, pour permettre aux étudiants de valoriser des expertises précises dès la sortie de l’école.
Les étudiants ont aussi accès à un catalogue riche d’options (mineures), qu’ils peuvent combiner pour personnaliser leur parcours « à la carte ». Cela leur permet de faire évoluer leur projet professionnel s’il n’est pas clair au départ — et c’est souvent le cas, parce que les lycéens connaissent encore peu les métiers de la biologie.
Quelle est la proportion de femmes à l’EBI ?
Nous sommes très fiers d’être une école d’ingénieurs très féminisée. Cette année, près de 78 % de nos étudiants sont des femmes, un chiffre stable entre 73 et 80 % selon les promotions. La biologie, la cosmétologie et le secteur du vivant attirent « naturellement » plus de filles.
Mais au-delà du nombre, ce dont nous sommes le plus fiers, c’est que ces jeunes femmes prennent confiance, s’épanouissent et accèdent à des postes à responsabilité dans des environnements historiquement masculins. L’EBI contribue à faire tomber les barrières et à briser les plafonds de verre.
Quels sont les spécialités proposées et les débouchés ?
L’EBI propose un programme ingénieur Grande École (avec un cursus de prépa intégrée), un Bachelor en Biotech Engineering et des Mastères spécialisés en Management des Affaires Réglementaires des Parfums et Cosmétiques et Management RSE et QHSE.
Ils travaillent ensuite dans des secteurs très variés de la cosmétique, de la pharmaceutique, de l’agroalimentaire et de l’ environnement.
Par exemple, un diplômé peut aujourd’hui piloter la production d’un yaourt, demain créer une crème de soin, et ensuite s’engager dans la réduction de l’impact environnemental d’un produit pharmaceutique. Nos ingénieurs sont adaptables et mobiles.
Quelles sont les modalités d’admission à l’EBI ?
Il existe deux façons de rejoindre l’EBI :
- En post-bac, via la prépa intégrée, qui donne accès au cycle ingénieur si les examens sont validés.
- En admissions parallèles (AST), après un BTS, BUT, PASS/LAS, ou une prépa scientifique. Nous accueillons chaque année 40 à 60 étudiants par ce biais, soit environ 20 à 25 % des promotions.
Cette diversité des profils enrichit nos promotions et crée une belle dynamique collective.
Qu’en est-il de l’insertion professionnelle à l’EBI ?
Le taux d’insertion professionnelle est excellent ! 94 % des diplômés trouvent un emploi en moins de 3 mois. Mais ce chiffre est à nuancer : de nombreux diplômés reçoivent plusieurs offres et prennent le temps de choisir celle qui leur convient le mieux. Ils ne cherchent pas un emploi par défaut, mais un projet aligné avec leurs valeurs.
Comment collaborez-vous avec les entreprises ?
L’EBI est née des besoins des industriels. Aujourd’hui encore, nous avons un conseil d’administration composé de 12 industriels, un conseil de perfectionnement annuel et des intervenants experts qui participent aux enseignements.
Nos enseignants font aussi de la recherche, ce qui garantit une formation à jour des dernières innovations. Nous avons également mis en place un système de retour d’expérience (REX) avec nos étudiants en alternance et nos diplômés.
L’EBI propose-t-elle de l’alternance ?
Oui, sous contrat de professionnalisation en dernière année du cycle ingénieur et du bachelor. Cela permet aux étudiants d’alléger le coût de leur formation. Nous n’avons pas encore mis en place l’apprentissage classique, mais c’est un projet en cours. Si tout se passe bien, les bacheliers de 2024 pourraient être les premiers à en bénéficier à partir de 2027.
Quelles sont les opportunités à l’international ?
L’expérience internationale est obligatoire :
- Pour les étudiants en bachelor : 1 mois minimum à l’étranger.
- Pour les ingénieurs : 17 semaines au total, en stage ou échange universitaire.
L’EBI propose aussi des séjours linguistiques ou humanitaires dès le cycle prépa, pour préparer les étudiants à l’interculturalité et à l’autonomie. L’objectif est de les faire réfléchir à l’impact de leur projet, au coût, aux différences culturelles… et pas juste de « voyager ». Un rapport d’étonnement est d’ailleurs exigé.
Comment intégrez-vous les enjeux RSE ?
La RSE est présente dans tous nos enseignements à l’EBI, quels que soient les métiers : production, qualité, formulation… On aborde les impacts environnementaux, le cycle de vie des produits, l’éthique, les valeurs d’entreprise, l’organisation du travail, etc.
En 4e année d’ingénieur et en 3e année de bachelor, des enseignements spécifiques sont également prévus pour approfondir ces sujets.
Un dernier mot pour les lycéens ?
Beaucoup de lycéens découvrent la biologie à travers les SVT… et souvent, c’est surtout la géologie en terminale. Du coup, ils ont une vision limitée de ce qu’est vraiment la biologie, et s’orientent vers la santé sans savoir qu’il existe plein d’autres débouchés passionnants.
Notre message est simple : ouvre ta curiosité ! La biologie, c’est aussi innover, créer, produire mieux, avoir un impact positif sur la planète. Et si tu n’as pas de proches dans ce secteur, l’EBI peut justement t’ouvrir ces portes.
