Mobilisations pro-palestiniennes à Sciences Po Paris ou comment un institut de prestige rentre au cœur du débat politique ? 

Sciences Po Paris Mobilisations Palestine

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Le génocide palestinien continue de faire des morts. Après six mois de tragédie, on comptabilise plus de 30 000 victimes, dont près de 14 000 enfants et 10 000 femmes (source : Unicef). Un bilan qui ne cesse de s’alourdir et qui affecte un grand nombre de Français. 

C’est pourquoi depuis octobre 2023, manifestations, blocus et mobilisations pro-palestiniennes n’ont cessé de traduire l’indignation et la tristesse d’une partie de la population française. Récemment, c’est entre les murs de Sciences Po Paris que la colère étudiante gronde. Une mobilisation qui divise les politiques et les acteurs de l’enseignement supérieur.

Les étudiants de Sciences Po engagés pour la cause palestinienne

L’institut d’études politiques le plus prestigieux de France, et dont la renommée internationale n’est plus à faire, accueille sur ses bancs des étudiants engagés qui n’hésitent pas à donner de la voix pour faire entendre leurs convictions. 

Ces derniers jours, des centaines d’entre eux se sont mobilisés pour un cessez-le-feu et la paix en Palestine. Entre blocus, occupations des locaux, sit-in et slogans réactionnaires, la fin du semestre se veut volontairement animée sur le campus de Saint-Guillaume, dans le VIIe arrondissement de Paris. 

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Les revendications des étudiants de Sciences Po Paris 

Outre la fin du génocide palestinien, les étudiants de Sciences Po Paris, demandent également à leur direction d’organiser une grande réunion entre étudiants et membres de la direction pour revenir ensemble sur les partenariats universitaires et économiques qui soutiennent de près ou de loin le génocide en cours à Gaza. 

Ils demandent également à la direction de mettre un terme aux sanctions disciplinaires à l’encontre des étudiants qui défendent le droit palestinien. Même s’ils savent que ces revendications ne plaisent pas à tout le monde, il est hors de question que leur « combat » ait une incidence sur leur réussite scolaire. D’autant plus que leurs mobilisations font écho aux valeurs de l’établissement : humanisme, solidarité et liberté académique. 

Les résultats de ces mobilisations pro-palestiniennes à Sciences Po Paris

En fin de compte, les mobilisations n’auront pas été vaines puisqu’après une journée de discussion avec les représentants du comité Palestine, la direction a décidé d’entamer dans les prochains jours un débat interne sur les partenariats de l’IEP avec les universités et organisations soutenant Israël, un moment ouvert à toutes les communautés de Sciences Po. De la même façon, la direction affirme avoir suspendu les sanctions disciplinaires engagées depuis le début du blocus envers les militants participants au blocus. 

Une mobilisation qui a porté ses fruits et qui permet un retour au calme puisque « compte tenu de ces décisions, les étudiants se sont engagés à ne plus perturber les cours, les examens ainsi que toutes les activités de l’institution », déclare Jean Bassères, administrateur provisoire de Sciences Po Paris.

Un compromis entre la direction et les étudiants qui permet alors d’apaiser les tensions et de lever le blocus, mais qui n’a pas manqué de faire réagir les polémistes et les politiciens.

La direction de Sciences Po pointée du doigt par la droite 

Effectivement, cette mobilisation n’est pas passée inaperçue dans la sphère éducative et politique, et ce n’est pas les keffiehs, slogans réactionnaires et drapeaux palestiniens qui font réagir cette fois-ci, mais le positionnement de la direction face à ces mobilisations. Ce qui lui est reproché ? Avoir été à l’écoute des étudiants et avoir pris en considération leurs revendications.

Un manque de courage et d’autorité pour la droite qui pointe du doigt la faiblesse de la direction de Sciences Po face à ces étudiants. Sciences Po Paris serait une « ZAD à ciel ouvert » pour Thomas Ménagé (député RN), remplie de « Che Guevara en barboteuse » pour Pascal Praud (journaliste polémiste) qui démontre son « incapacité à lutter contre les extrémistes qui perturbent la vie de milliers d’étudiants à grand renfort de slogans antisémites et pro-Hamas » selon Bruno Retailleau (Sénateur LR).

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Le blocus de Sciences Po au cœur du débat politique 

Du côté de la gauche, c’est un tout autre son de cloche. Notamment pour LFI (La France Insoumise), avec un Jean-Luc Mélenchon qui félicite et admire les étudiants militants sur X : « Vous êtes l’honneur du pays » et Rima Hassan, candidate aux élections européennes, qui s’est rendue sur place pour militer et inviter les étudiants parisiens à faire de même. Un parti pris qui ne passe pas du côté du gouvernement.

En effet, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, y voit alors une instrumentalisation de la part de LFI à des fins purement électorales, tandis que Gabriel Attal déplore un « spectacle navrant et choquant, d’une minorité agitée par des forces politiques. »

La suspension des financements de la région Île-de-France

Valérie Pécresse, Présidente du Conseil régional d’Île-de-France, va même jusqu’à annoncer, vendredi dernier, la suspension des financements de la région Île-de-France à Sciences Po Paris (environ 1 million d’euros) en raison du manque de sérénité et de sécurité qui émaneraient de ces mobilisations pro-palestiniennes. 

En appui, Sylvie Retailleau affirme au micro de France Info que l’État, quant à lui, ne « retirera pas ses subventions » à Sciences Po Paris, mais qu’elle laisse « la responsabilité à Valérie Pécresse de faire ce qu’elle souhaite avec la région ».

Sciences Po Paris inspiré et inspirant 

Si les sciencepistes affirment avoir pris exemple sur les étudiants de Columbia ou encore de Harvard, il semblerait que ce soit désormais eux qui inspirent. Le lundi 29 avril dernier, les étudiants de la célèbre Sorbonne se sont à leur tour mobilisés en masse pour la Palestine avant d’être contraints à quitter les lieux par les forces de l’ordre.

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