la division du travail

SES : la division du travail

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Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur les grandes lignes la notion de division du travail qui est assez technique. C’est un point important de ton programme de spécialité SES et le maîtriser te permettra de faire la différence dans tes copies !

On peut définir la division du travail comme la décomposition de l’activité productive en tâches élémentaires simples au sein d’une entreprise. La division du travail est une notion large qui désigne des notions différentes, mais complémentaires que tu retrouveras dans plusieurs chapitres de ton  programme. En effet, on parlera de division sociale du travail, de division technique du travail ou encore de division internationale du travail.

Adam Smith, premier théoricien du concept

Tu as forcément déjà entendu parler de Smith qui est considéré comme le père de l’économie politique et de l’école classique pour avoir écrit Recherche sur la Nature et les causes de la richesse des nations en 1776. C’est lui qui a introduit la notion de division du travail dans son œuvre majeure.

Pour lui, la division du travail est une conséquence du « penchant qui porte les hommes à trafiquer, à faire des trocs et des échanges d’une chose pour une autre ». Autrement dit, chacun se spécialise naturellement dans l’activité pour laquelle il est le plus efficace.

Et c’est là le point essentiel que tu dois retenir sur l’analyse smithienne : la division du travail  accroît la productivité globale du travail et permet in fine d’accroître la croissance  économique.

Cela est possible pour 3 raisons :

  • la division du travail permet d’accroître l’habileté des ouvriers par la répétition des mêmes gestes
  • elle favorise des gains de temps en réduisant les temps morts dus aux changements d’outils ou de postes de travail
  • elle permet l’invention de nouvelles machines car, à force de réaliser les mêmes tâches, l’ouvrier découvre les méthodes les plus efficaces et les moins pénibles.

 

Pour comprendre cette idée, reprenons l’exemple de la manufacture d’épingles donné par Smith lui-même : sans répartition des tâches dans l’usine, les ouvriers ne fabriqueraient pas plus que vingt épingles chacun. En revanche, en divisant le travail en 18 opérations distinctes pour 10 ouvriers, la spécialisation des ouvriers permettra de produire chaque jour 48 000 épingles, soit une productivité  individuelle dix fois plus importante.

Pour Smith, l’extension de la division du travail dépend de l’accroissement de la taille des marchés. En effet, si le marché est limité, l’ouvrier ne prendra pas le risque de se spécialiser car non seulement il ne réussira pas à vendre toute sa production (manque de débouchés), mais il ne trouvera pas non plus les produits dont il a besoin et qu’il ne pouvait pas produire lui-même (problème de  pénurie).

On peut même considérer que, de nos jours, la division internationale du travail et l’éclatement des chaînes de valeur comme une extension à grande échelle de la division du travail. En effet, ce qui est vrai à l’échelle d’une usine l’est aussi à l’échelle internationale. La théorie smithienne est toujours d’actualité car elle justifie ainsi les bienfaits du commerce international.

Lire aussi : SES : Les théories d’Adam Smith

Emile Durkheim, une lecture sociologique de la division du travail

Du point de vue durkheimien, on ne parle plus de division technique du travail, mais de division sociale du travail. Dans les sociétés modernes, la division du travail est un phénomène social qui favorise l’interdépendance entre les individus par le biais de la répartition de fonctions complémentaires.

Pour rappel, Durkheim identifie deux formes de solidarités qui marquent le passage des sociétés  traditionnelles aux sociétés industrialisées caractérisées par le développement de la division du  travail :

  • La solidarité mécanique repose sur les similitudes des comportements, des valeurs et des  croyances. La conscience collective règne et la division du travail est peu élaborée.
  • La solidarité organique se fonde sur la diversification des tâches (division du travail) et les fortes complémentarités qui en découlent. L’individualisme prime et la conscience  collective laisse place aux consciences individuelles.

 

En théorie, la division du travail doit accroître l’interdépendance entre les membres de la société et  la cohésion sociale est garantie par les règles régissant les échanges. Cependant, la division du travail peut manquer à son objectif si elle devient anomique. Durkheim explique, entre autre, comment la spécialisation dans les sciences conduit les savants non pas à s’associer, mais à s’isoler. En étant spécialisé dans un domaine trop précis, le savant ne pourra jamais comprendre la totalité de sa matière. Dans un cas extrême, le mathématicien devra se contenter de résoudre indéfiniment la même équation. C’est finalement la science qui régresse.

Lire aussi : SES : Le fait social d’Émile Durkheim, la sociologie à la française

Karl Marx, la mise en évidence des limites de la division du travail

Pour comprendre les limites de la division du travail, reprenons les bases de la théorie marxiste. Dans Le Capital (1867), Marx considère que toute société dans l’histoire se distingue par une opposition entre la classe dominante et la classe dominée. Ces classes sont déterminées par leur place dans le processus de production. Dans la société capitaliste, l’opposition se caractérise par l’exploitation du prolétariat par la bourgeoisie. Cette dernière s’approprie en effet une plus-value qui n’est rien d’autre que la force de travail de l’ouvrier et la division du travail n’est qu’une ruse de la bourgeoisie pour faire durer le système capitaliste.

En effet, le capitalisme installe une spécialisation « extrême » des opérations qui fait que chaque ouvrier dépend des autres. L’ouvrier ne réalise qu’une partie minime du produit final et est obligé de vendre sa force de travail car il est incapable de produire entièrement quoi que ce soit.

Mis à part l’injustice fondamentale de ce système, Marx souligne l’aliénation qu’elle produit chez l’ouvrier ; le travail à la chaîne réduit en miettes l’activité laborieuse et la vide de sens. Cet argument a été prouvé historiquement par l’exemple du taylorisme. Afin de vaincre la potentielle  flânerie des ouvriers, F. W. Taylor met en place une organisation scientifique du travail. Concrètement, l’ensemble des pouvoirs est transféré au niveau supérieur de la direction par le biais  d’une division verticale du travail (le travail de conception est réalisé au sommet de la pyramide  hiérarchique par des ingénieurs) et d’une division horizontale du travail (parcellisation des tâches  où chaque ouvrier effectue des gestes élémentaires répétitifs).

Voilà, tu as tout ce qu’il te faut pour impressionner tes professeurs avec des arguments techniques  et très valorisés !

Lire aussi : SES : Karl Marx et l’économie

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