évolutions des inégalités

SES : L’évolution des inégalités économiques depuis le début du XXème siècle

Au sommaire de cet article 👀

Dans cet article, nous te proposons une fiche de révisions au sujet de l’évolution des inégalités économiques depuis le début du XXème siècle. N’hésite pas à prendre quelques notes.

Les inégalités économiques sont un sujet qui oblige à la fois un traitement économique, mais aussi un traitement dans une perspective sociologique.

L’expression « depuis début du XXe siècle », nous permet de centrer le sujet, afin de mieux traiter le sujet.

Les définitions à connaître

Les inégalités économiques sont les inégalités de revenu et de patrimoine. Elles interagissent fortement, se renforçant l’une l’autre, et générant d’autres formes d’inégalités (inégalités d’accès aux biens publics, à l’éducation, à la santé, aux transports, etc.). Il existe ainsi des interdépendances entre les différents types d’inégalités. On peut parler à cet égard d’un « système des inégalités ».

Pour mesurer les inégalités économiques, plusieurs formes de revenus peuvent être prises en compte :

  • Le revenu marchand des ménages : il comprend à la fois le revenu d’activité et le revenu du capital.
  • Le revenu disponible des ménages : il englobe toutes les sources de revenu, après prise en compte des prélèvements obligatoires et des transferts monétaires.
  • Le revenu disponible ajusté des ménages : il s’agit de transferts publics en nature tels que les dépenses publiques consacrées à la santé, à l’éducation et au logement social.

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La croissance des inégalités économiques  depuis les années 1970

Dans les pays anglo-saxons, mais aussi dans une moindre mesure en Europe occidentale et au Japon, les années 1970 ont mis fin à une phase de diminution des inégalités de près d’un demi-siècle. Les inégalités croissantes de revenus vont de pair avec des inégalités croissantes de patrimoine.

L’ampleur de l’augmentation des inégalités dans les pays anglo-saxons est sans équivoque. En Europe et au Japon, la montée des inégalités est une réalité, mais son accroissement y a été plus tardif et plus modéré. La France fait figure d’exception puisque les années 1970 et 1980 ont coïncidé avec une légère baisse des inégalités. Néanmoins depuis la fin des années 1990 on observe une augmentation des inégalités de revenus, particulièrement en haut de la distribution. On observe également une évolution frappante dans les pays scandinaves traditionnellement caractérisés par une répartition des revenus plus égalitaire

Le haut de la distribution a bénéficié proportionnellement davantage de la croissance que le reste de la population. Aujourd’hui, dans la zone OCDE, le revenu des 10 % de la population les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. À titre de comparaison, dans les années 1980, le rapport était de 7 à 1. Dans bien des pays en effet, le revenu des 10 % les plus modestes a augmenté lui aussi, mais bien plus lentement, les années fastes, pour reculer en période de crise.

L’aggravation des inégalités de revenu nous est révélée aussi par le coefficient de Gini. Dans les pays de l’OCDE, la valeur de ce coefficient était de 0,29 au milieu des années 1980 ; elle est aujourd’hui à 0,32.

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La montée en flèche des revenus au sommet de la pyramide

Les ménages du décile supérieur et encore plus ceux du centile supérieur ont capté une part sensiblement plus forte du revenu global. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada, 1/5 ou plus de la croissance du revenu total a été saisi par les 1% les plus riches. C’est aux États-Unis que cette augmentation a été la plus spectaculaire : la part des 1 % les plus riches dans l’ensemble du revenu avant impôt a plus que doublé depuis 1980, atteignant 20 % aujourd’hui.

À l’intérieur même du groupe des bénéficiaires de hauts revenus, la concentration des revenus s’est accrue au profit des plus riches d’entre les riches. Aux États-Unis entre 1980 et 2010, la part des 0,1 % les plus riches est passée de 2 % à plus de 8 % du total des revenus avant impôts. Par comparaison, les 0,1 % les plus riches représentent 4 à 5 % du total des revenus avant impôts au Canada, au Royaume-Uni et en Suisse, et près de 3 % en Australie, en Italie et en France.

L’envolée des hauts revenus explique aussi en partie pourquoi tant de personnes n’ont pas perçu d’augmentation de leurs revenus en ligne avec celle du PIB national. Entre le milieu des années 1970 et la fin des années 2000, le revenu moyen des États-Unis a augmenté à un rythme annuel de 1 %. Pourtant la grande majorité de la population n’a pas ressenti cette progression. En effet, si l’on élimine la croissance captée par les 1 % les plus riches, on obtient un taux de croissance annuel de seulement 0,6 % pour les 99 % restants.

Plus on monte dans l’échelle des revenus, plus le revenu est le fruit du capital et de l’outil de travail. Pour une grande majorité d’individus, la majeure partie des revenus provient des salaires et traitements. Mais, au sommet de la hiérarchie des revenus le poids des salaires diminue, les revenus du capital et du travail indépendant prennent une place plus importante. Et les revenus du capital ont augmenté plus fortement que les revenus du travail salarié.

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Les inégalités touchent plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Après la crise de 2008, les ménages modestes qui avaient davantage perdu lors de la crise que les ménages moyens ou supérieurs c’est parce que les emplois les plus touchés par le chômage étaient les moins qualifiés. Ils ont moins bénéficié de la reprise.

Les économistes ont introduit le concept de « pauvreté ancrée dans le temps ». Le taux de pauvreté en 2020, ancrée dans le temps par rapport à 2008 est la part des personnes vivant en 2020 sous le seuil de pauvreté de 2008. Ce taux de pauvreté ancré par rapport au taux de pauvreté traditionnel (mesuré par la part des personnes vivants avec un revenu inférieur à 60% du revenu médian) n’évolue pas avec l’évolution du revenu médian. Une baisse du revenu médian n’implique donc pas une baisse du seuil de pauvreté. On constate que dans de nombreux pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, une augmentation de ce taux de pauvreté ancré dans le temps, ce qui montre que le niveau de vie des plus pauvres s’est détérioré. Parmi les populations les plus touchées par la pauvreté, on a une augmentation du risque de pauvreté dans les parts de la population des plus jeunes (dont les enfants).

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