Fin de la Première Guerre mondiale : tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques

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La Première Guerre mondiale, conflit d’une ampleur inédite, a profondément bouleversé les sociétés, les économies et les relations internationales. Au terme de plus de quatre ans de combats, les belligérants aspirent à instaurer une paix durable. Les dirigeants politiques, en particulier le président américain Woodrow Wilson, ambitionnent alors de construire un ordre fondé sur les principes démocratiques et la coopération entre les nations. Cette volonté donne naissance à une nouvelle organisation internationale : la Société des Nations (SDN). Mais cet ordre idéal se heurte rapidement à des défis majeurs, entre les tensions persistantes, les déséquilibres économiques et les replis nationalistes.

La volonté de paix après un conflit mondial sans précédent

Un traumatisme collectif

Entre 1914 et 1918, la guerre a fait plus de 18 millions de morts, soldats et civils confondus. Les puissances européennes sortent exsangues du conflit. En France, la ligne de front a laissé un pays meurtri, tandis que l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Russie et l’Empire ottoman ont connu des effondrements politiques majeurs. Ce choc humain et matériel suscite une aspiration profonde à éviter une nouvelle guerre à tout prix.

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Les Quatorze Points de Wilson

Le président des États-Unis, Woodrow Wilson, propose dès janvier 1918 ses « Quatorze Points », un programme diplomatique pour établir une paix juste et durable. Il prône le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la réduction des armements, la liberté des échanges commerciaux, et surtout la création d’une organisation internationale chargée de maintenir la paix.

Ces principes posent les bases de la future Société des Nations, destinée à garantir le respect du droit international et à éviter de nouveaux conflits.

La Société des Nations : une tentative de gouvernance mondiale

Les fondements de la SDN

La Société des Nations (SDN) est officiellement créée en 1919 par le Traité de Versailles. Son siège est établi à Genève. L’organisation repose sur l’idée que les nations peuvent résoudre leurs différends par la diplomatie plutôt que par la guerre. Les membres s’engagent à respecter certaines règles telles que l’arbitrage des conflits, le non-recours à la guerre, et la coopération économique et sociale.

La SDN réunit une cinquantaine d’États membres dès ses débuts, mais souffre d’une faiblesse majeure : les États-Unis n’y adhèrent pas, malgré l’impulsion de Wilson, en raison du refus du Sénat américain.

Un ordre fondé sur la démocratie ?

L’objectif de la SDN est de défendre la souveraineté des États et d’encourager les régimes démocratiques, en opposition aux pratiques impérialistes qui ont nourri la guerre. L’idée de créer un ordre international démocratique repose sur la reconnaissance de l’égalité entre les nations, la transparence diplomatique, et la participation collective à la sécurité.

Mais cette ambition est mise à mal par les réalités du moment : de nombreux États membres restent des régimes autoritaires, et les déséquilibres issus des traités de paix nourrissent des rancunes, notamment en Allemagne et en Italie.

Les limites d’un ordre démocratique international

Des traités de paix frustrants

Le traité de Versailles impose des sanctions sévères à l’Allemagne : perte de territoires, lourdes réparations économiques, démilitarisation… Cela alimente un fort sentiment d’injustice, exploité plus tard par les mouvements nationalistes. De même, l’Italie sort déçue de la conférence de paix, ce qui encourage les revendications irrédentistes. Ces frustrations montrent que l’ordre né de 1919 repose davantage sur la victoire des Alliés que sur une véritable égalité entre les nations.

Une démocratie fragile en Europe

Après la guerre, plusieurs monarchies sont remplacées par des régimes parlementaires, comme en Allemagne avec la République de Weimar ou en Autriche. On assiste à une forme de démocratisation de l’Europe. Pourtant, ces régimes restent fragiles, souvent confrontés à des crises économiques, des divisions internes, et la montée des extrêmes, comme le fascisme en Italie dès 1922.

La paix impossible ? Vers l’échec de la SDN

Une organisation impuissante

Malgré ses principes, la SDN se révèle incapable de prévenir les conflits majeurs. Dans les années 1930, elle ne parvient pas à s’opposer efficacement à l’invasion de la Mandchourie par le Japon (1931), à l’agression de l’Éthiopie par l’Italie fasciste (1935), et à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie (1938).

L’absence de force armée propre, l’unanimité requise pour les décisions et le désengagement des grandes puissances (États-Unis, puis URSS temporairement exclue) rendent la SDN quasiment inefficace.

Le désenchantement démocratique

Les années 1930 voient l’effondrement de nombreux régimes démocratiques au profit de régimes autoritaires. Face à la crise économique mondiale et au chômage de masse, la démocratie est perçue par certains comme inefficace et faible. Le rêve d’un ordre démocratique universel laisse alors place à la réalité des intérêts nationaux et impérialistes, précipitant le monde vers un nouveau conflit.

Héritages et leçons de l’entre-deux-guerres

Malgré ses échecs, la tentative de 1919 a laissé des traces durables : elle a introduit l’idée de gouvernance mondiale, affirmé l’importance de la coopération internationale, et souligné les limites d’un ordre sans justice sociale ni équité politique.

Ces réflexions nourriront après 1945 la création d’une nouvelle institution, l’Organisation des Nations unies (ONU), avec des moyens renforcés et une ambition renouvelée de préserver la paix.

Finalement, à la sortie de la Première Guerre mondiale, les grandes puissances ont tenté de bâtir un ordre des nations démocratiques, guidé par la paix, le droit et la coopération. Bien que cette ambition se soit heurtée à de nombreux obstacles, elle marque un tournant dans l’histoire des relations internationales. Elle révèle aussi combien la paix ne peut être durable sans justice, sans équité et sans volonté politique partagée.

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