L’arrivée d’Hitler au pouvoir

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En 1933, Adolf Hitler devient chancelier d’Allemagne. Retour sur les causes et les mécanismes qui ont conduit à l’ascension du nazisme.

Une montée inquiétante en Allemagne

Contrairement à l’image d’un coup d’État brutal, l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en janvier 1933 est le résultat d’un long processus politique, social et économique. En exploitant les failles de la République de Weimar et les angoisses d’une population en crise, le dirigeant du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) est parvenu à conquérir légalement le pouvoir. Son accession marque le début d’un régime dictatorial et racialement fondé, qui plongera l’Europe dans la Seconde Guerre mondiale. Comprendre cette ascension permet de mieux saisir les mécanismes de la radicalisation politique et les dangers du populisme en période de crise.

Le contexte allemand à l’arrivée d’Hitler au pouvoir

Une démocratie affaiblie

La République de Weimar est instaurée en 1919 après la défaite allemande de la Première Guerre mondiale. Conçue comme une démocratie parlementaire moderne, elle reste fragile dès ses débuts. Les partis extrémistes – communistes à gauche, nationaux-conservateurs et nazis à droite – contestent sa légitimité. La jeune république doit faire face à une instabilité politique chronique : entre 1919 et 1933, on dénombre quatorze chanceliers différents et des gouvernements de coalition souvent impuissants.

À cette instabilité politique s’ajoute une défiance généralisée envers les institutions. Les élites traditionnelles (armée, haute administration, aristocratie) ne soutiennent pas activement la République. Beaucoup d’Allemands voient dans Weimar un régime imposé par les vainqueurs, incapable de restaurer la grandeur allemande.

L’impact du traité de Versailles

Signé en 1919, le traité de Versailles est perçu par une grande partie de la population comme une humiliation. L’Allemagne doit reconnaître sa responsabilité dans la guerre, céder des territoires, désarmer, et surtout, payer de lourdes réparations aux Alliés.

Ces conditions alimentent un profond ressentiment national. Le « diktat de Versailles » devient un levier rhétorique puissant pour les nationalistes. Hitler saura exploiter cette blessure dans ses discours : il se présente comme le chef capable de restaurer l’honneur perdu et de briser les chaînes imposées par l’ennemi.

La montée du parti nazi

Le NSDAP et son idéologie

Le NSDAP, fondé en 1920, propose une idéologie mêlant ultranationalisme, racisme, antisémitisme, anticommunisme, et culte du chef (le Führerprinzip). Hitler y devient rapidement la figure dominante. Son livre Mein Kampf, rédigé en prison après le putsch raté de 1923, expose les fondements de son projet politique : conquête de l’espace vital à l’Est (Lebensraum), purification raciale, destruction du marxisme et rejet du parlementarisme.

L’organisation du parti repose sur une structure militaire et paramilitaire : les SA (sections d’assaut), puis les SS, assurent la protection des meetings, intimident les adversaires et créent un climat de peur.

L’opportunité de la crise de 1929

L’effondrement économique provoqué par la crise mondiale de 1929 est un tournant décisif. L’Allemagne, très dépendante des capitaux américains, est rapidement touchée. Le chômage explose (plus de 6 millions de chômeurs en 1932), les banques ferment, les salaires chutent.

Le NSDAP profite de cette situation pour séduire une population désespérée. Il promet du travail, la stabilité, la sécurité, et le renouveau national. Son électorat s’élargit : il attire des ouvriers déçus par la gauche, des classes moyennes ruinées, des paysans, des anciens combattants.

Le discours simpliste et agressif d’Hitler tranche avec l’impuissance des partis traditionnels. En 1932, il obtient plus de 37 % des voix aux législatives, devenant le premier parti d’Allemagne. Pourtant, malgré ce succès, il n’obtient pas la majorité absolue, et les élites hésitent encore à lui confier le pouvoir.

L’accession au pouvoir d’Adolf Hitler

Un choix tactique des conservateurs

En janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le président Paul von Hindenburg. Ce dernier cède aux pressions de la droite conservatrice, qui pense pouvoir manipuler Hitler en le plaçant à la tête d’un gouvernement « encadré ». Cette stratégie se révélera désastreuse.

Les conservateurs croyaient pouvoir le contrôler, mais Hitler s’impose rapidement comme le maître du jeu politique. Il utilise les institutions démocratiques pour les subvertir de l’intérieur.

L’incendie du Reichstag : un prétexte pour l’État d’exception

Le 27 février 1933, un incendie détruit le bâtiment du Reichstag. Le régime accuse les communistes et utilise cet événement comme prétexte pour suspendre les libertés fondamentales.

Le décret pour la protection du peuple et de l’État, signé dès le lendemain, autorise la censure de la presse, les perquisitions sans mandat, et les arrestations arbitraires. Des milliers d’opposants, notamment communistes et sociaux-démocrates, sont arrêtés.

Quelques semaines plus tard, les élections de mars 1933 donnent une majorité relative aux nazis. Avec l’appui des conservateurs, Hitler fait adopter la loi des pleins pouvoirs (Ermächtigungsgesetz), qui lui permet de gouverner par décret, sans passer par le Parlement.

La démocratie allemande est morte légalement.

Les premières mesures du régime d’Adolf Hitler

La création d’un État totalitaire

Dès 1933-1934, Hitler met en place les fondements de son régime totalitaire :

  • Création de la Gestapo (police politique),
  • Mise en place des camps de concentration pour les opposants politiques (Dachau est le premier),
  • Contrôle des syndicats et des partis : tous sont interdits sauf le NSDAP,
  • Censure et propagande omniprésentes, orchestrées par Joseph Goebbels.

Les institutions démocratiques sont vidées de leur substance. L’État nazi encadre tous les aspects de la vie : culture, jeunesse, sport, éducation, famille.

La Nuit des Longs Couteaux (juin 1934)

Pour consolider son pouvoir, Hitler élimine ses rivaux potentiels. En juin 1934, il lance une purge interne : la Nuit des Longs Couteaux. Les SA, devenues trop puissantes et suspectées de menacer le pouvoir, sont décimées. Le chef des SA, Ernst Röhm, est exécuté.

Cette opération permet à Hitler de rassurer l’armée, qui lui prête désormais allégeance. Après la mort de Hindenburg en août 1934, Hitler cumule les fonctions de chancelier et président : il devient le Führer du Reich.

Les facteurs d’une ascension dangereuse

L’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir n’est ni un accident ni un coup d’État. Elle résulte d’un enchaînement de crises, de calculs politiques cyniques et d’un effondrement progressif des garde-fous démocratiques. En exploitant la peur, la haine et les frustrations d’un peuple en détresse, Hitler s’est hissé légalement au sommet de l’État, avant d’en faire une dictature absolue. L’étude de cette ascension nous rappelle combien la démocratie peut être vulnérable, surtout en temps de crise, face à ceux qui promettent des solutions simples à des problèmes complexes.

Pour aller plus loin, n’hésite pas à consulter comment la Conférence de Potsdam a réorganisé l’Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et apprends-en plus sur les procès de Nuremberg condamnant les crimes nazis.

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