Le registre utopique se retrouve dans la littérature et la philosophie à toutes les époques. Il s’agit d’un thème incontournable. Nous te proposons donc de t’en expliquer les enjeux et de te donner quelques références utiles pour tes copies.
Qu’est-ce qu’une utopie ?
Le terme d’ « utopie » provient d’ « Utopia », mot créé par Thomas More. Celui-ci provient du grec, formé par les mots ou, signifiant « non », et topos, qui désigne le lieu. Ces deux mots forment « outopia », c’est-à-dire un « lieu qui n’existe pas ». Cependant, une autre acception, celle d’ « eutopia », admise également, signifie le « lieu où l’on est bien ».
Selon le dictionnaire Larousse, il s’agit d’une « construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal ». Ce terme revêt également un second sens, celui d’un « projet dont la réalisation est impossible, conception imaginaire ».
Rappel : l’écriture du titre des films obéit aux mêmes codes que ceux des romans : en italique si le titre est écrit sur ordinateur et souligné s’il est écrit de manière manuscrite et donc dans tes copies !
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Les adaptations cinématographiques
Metropolis
Metropolis est un film de science-fiction allemand muet et en noir et blanc, réalisé par Fritz Lang et sorti en 1927. Il s’agit d’une adaptation du roman original de Thea von Harbou.
À sa sortie, le film est un échec critique et commercial alors qu’il est, à l’époque, le film le plus cher de l’histoire du cinéma. Il est progressivement réhabilité durant la deuxième moitié du XXe siècle, au point d’atteindre le statut de chef-d’œuvre majeur de l’histoire du cinéma.
En voici le résumé. En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l’oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante. Un savant fou, l’hybride Rotwang, met au point un androïde à l’apparence féminine, lequel sera chargé d’exhorter les ouvriers à se rebeller contre le maître de la cité, Joh Fredersen, ce qui permettra à celui-ci de les mater.
En parallèle, Maria, une femme de la ville basse, essaie de promouvoir l’entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants d’ouvriers visiter la ville haute. Le groupe se fait repousser par les forces de l’ordre, mais Freder Fredersen, le fils du dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d’elle. En descendant dans la ville basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de travail, le rythme imposé par les machines étant trop élevé, une violente explosion se produit sur la « machine M », tuant des dizaines de travailleurs. Dans la fumée, Freder a une hallucination et voit la machine M se transformer en Moloch, une divinité monstrueuse à laquelle les travailleurs infortunés sont sacrifiés.
1984
Écrit en 1948, le roman 1984 se déroule à Londres en 1984, comme l’indique le titre du roman. La version cinématographique, très fidèle au roman et à son atmosphère a été proposée par le réalisateur Michael Radford en… 1984 !
L’action prend place dans un monde divisé en trois grands « blocs » depuis les grandes guerres nucléaires des années 1950. Il s’agit de l’Océania (Amériques, îles de l’Atlantique, comprenant notamment les îles Anglo-Celtes, Océanie et Afrique australe), l’Eurasia (reste de l’Europe et URSS) et l’Estasia (Chine et ses contrées méridionales, îles du Japon et une portion importante, mais variable de la Mongolie, de la Mandchourie et du Tibet).
Ces trois blocs sont en guerre perpétuelle les uns contre les autres et sont dirigés par différents régimes totalitaires revendiqués comme tels, et s’appuyant sur des idéologies nommées différemment, mais fondamentalement similaires. En premier, il y a l’Angsoc (ou « socialisme anglais ») pour l’Océania, puis le « néo-bolchévisme » pour l’Eurasia et enfin le « culte de la mort » pour l’Estasia. Tous ces partis sont présentés comme communistes avant leur montée au pouvoir, jusqu’à ce qu’ils deviennent des régimes totalitaires et relèguent les prolétaires qu’ils prétendaient défendre au bas de la pyramide sociale. À côté de ces trois blocs subsiste une sorte de « Quart-monde ».
Fahrenheit 451, Ray Bradbury
Ce roman de science-fiction se situe dans un état totalitaire, dans un futur indéterminé, où les livres sont considérés comme dangereux, et donc interdits et brûlés. Le titre du roman fait à cet effet référence à une température en degrés Fahrenheit, qui selon l’auteur est celle où le papier s’enflamme et se consume (451 degrés Fahrenheit, soit environ 232,7 degrés Celsius).
Une excellente adaptation cinématographique a été réalisée par le cinéaste François Truffaut en 1966.
V pour Vendetta
V pour Vendetta est un film américano-germano-britannique, réalisé par James McTeigue. Tournée en 2005, il s’agit d’une adaptation de la bande dessinée V pour Vendetta (1982-1990) d’Alan Moore et David Lloyd, d’après le scénario de Lana et Lilly Wachowski.
L’action se situe à Londres dans une société dystopique, où un combattant de la liberté se faisant appeler « V », cherche à mettre en place un changement politique et social en menant une violente vendetta personnelle contre le gouvernement fasciste en place. La distribution comprend notamment l’acteur australien Hugo Weaving dans le rôle de « V » et l’actrice américaine Natalie Portman dans le rôle d’Evey Hammond.
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Les œuvres cinématographiques utopiques originales
The Truman Show
Une des plus célèbres utopies qui ait été portée au cinéma est sans aucun doute The Truman Show, un film américain réalisé par Peter Weir et sorti en 1998. Contrairement aux films cités dans la partie précédente, il ne s’agit pas d’adaptation d’une œuvre littéraire préexistante.
Il met en scène Jim Carrey dans le rôle principal ; le film raconte la vie d’un homme, Truman Burbank, vedette à son insu d’un spectacle de télé-réalité. Depuis sa naissance, son monde n’est qu’un gigantesque plateau de tournage et tous ceux qui l’entourent sont des acteurs. Lui seul ignore la réalité. Le film explore ses premiers doutes et sa quête pour découvrir le but de sa vie.
Bienvenue à Gattaca
Bienvenue à Gattaca est un film américain d’anticipation et de science-fiction dystopique, écrit et réalisé par Andrew Niccol et sorti en 1997. Les acteurs principaux sont Ethan Hawke, Uma Thurman et Jude Law. Le nom Gattaca est formé des quatre lettres G, A, T et C correspondant à guanine, adénine, thymine et cytosine, qui sont les quatre bases nucléiques de l’ADN, qui te rappellera sans doute tes cours de SVT !
En voici le résumé. Dans un monde futuriste, on peut choisir le génotype des enfants. Dans cette société hautement technologique qui pratique l’eugénisme à grande échelle, les gamètes des parents sont triés et sélectionnés afin de concevoir in vitro des enfants ayant le moins de défauts et le plus d’avantages possibles pour leur société. Bien que cela soit officiellement interdit, entreprises et employeurs recourent à des tests d’ADN discrets afin de sélectionner leurs employés ; les personnes conçues de manière naturelle se retrouvent, de facto, reléguées à des tâches subalternes.
Jérôme, candidat génétiquement idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant conçu naturellement, donc au capital génétique « imparfait », rêve de partir pour l’espace. Chacun des deux va permettre à l’autre d’obtenir ce qu’il souhaite en déjouant les lois de Gattaca.
C’est la fin de cet article, non exhaustif, présentant les principales œuvres cinématographiques utopiques. Si nombre d’entre elles sont des adaptations d’œuvres littéraires (romans, BD, etc.), leur intérêt et leur portée résident également en grande partie dans leur traitement par le septième art, qui complète le point de vue initial. N’hésite donc pas à évoquer les différentes versions d’une même œuvre dans tes copies pour montrer que tu as saisi sa complexité ! De plus, nous te conseillons de visionner quelques-uns de ces films, notamment lors de tes révisions, afin de te détendre tout en étoffant ta culture générale et tes connaissances, afin de joindre l’utile à l’agréable !
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