anaphore exemples

Définition, explications et exemples de l’anaphore, la figure de style qui se répète

Au sommaire de cet article 👀

L’anaphore, c’est la figure de style dont tu entends souvent parler en cours de français. On te propose de revoir ce qu’est une anaphore avec des exemples, une définition et des explications ! Grâce à notre article, tu maîtriseras l’anaphore ! 🤗

Des exemples d’anaphore connus

Une anaphore est un procédé stylistique. Elle consiste en une répétition du même mot en début de phrase ou de vers. Cette figure de rhétorique est très présente dans les discours. On repense à l’exemple du discours de Martin Luther King « I have a dream » où il répète cette phrase 8 fois ou même au « J’accuse » de Zola ! 😁

Pour te montrer ce qu’est une anaphore en rhétorique, voici trois exemples célèbres de trois anciens président de la République française :

👉 « Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! », Charles de Gaulle, extrait du discours du 25 août 1944.

👉 « Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre qui veulent vivre et vivre libres. Salut à celles et à ceux qu’on bâillonne, qu’on persécute ou qu’on torture, qui veulent vivre et vivre libres. », François Mitterrand, Discours de Cancun, 20 octobre 1981.

👉 « Moi, président de la République… », François Hollande, par François Hollande, Débat télévisé de l’entre-deux-tours face à Nicolas Sarkozy de l’élection présidentielle française de 2012, 2 mai 2012.

Comme tu le vois, les mots ou les groupes de mots sont répétés de sorte à créer un effet d’importance. En politique, comme dans la vie quotidienne, une anaphore permet d’appuyer sur une notion particulière : Paris, le salut et la fonction présidentielle.

La définition de l’anaphore

Origine de l’anaphore

Point historique du mot anaphore : il nous vient du grec ancien ἀναφορά / anaphorá, et signifie « reprise, rapport » 🇬🇷.

Une anaphore est une figure de style d’instance. Elle permet de répéter un mot ou un groupe de mots dans une strophe ou dans un paragraphe. Elle est donc très utilisée dans la poésie et en théâtre, car les deux genres littéraires sont oraux. Un texte de poésie ou de théâtre a pour vocation d’être lu. Alors, l’anaphore s’accorde très bien à ses genres.

D’autres exemples de l’anaphore

Voici quelques exemples littéraires qui illustrent cette présence :

👉 « Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux, / Que des palais romains le front audacieux, / Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine, / Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, / Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, / Et plus que l’air marin la douceur angevine. », Joachim du Bellay, Les Regrets

👉 « Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! / Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ! / Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore ! / Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore ! », Corneille, Horace.

👉 « Il y a des petits ponts épatants / Il y a mon cœur qui bat pour toi / Il y a une femme triste sur la route / Il y a un beau petit cottage dans un jardin / Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous / Il y a mes yeux qui cherchent ton image / Il y a un petit bois charmant sur la colline », Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou.

Tu peux donc voir la répétition des termes « Plus », « Rome », « Il y a » tout au long de ses vers (oui, le théâtre de Corneille est classique, donc il est versifié 😉). Ils agissent tous à partir de ce procédé anaphorique et montrent une importance apportée à ces termes comme si les poètes dépendent d’eux.

Comment faire une anaphore ?

Pour écrire une anaphore, il n’y a rien de plus simple : il te suffit de choisir la forme de ton anaphore (ça peut être un poème, un discours, un dialogue pour une pièce de théâtre).

Une fois choisi, tu dois choisir un mot ou un groupe de mots que tu souhaites répéter. Ça peut être une banane verte ou même un mot simple comme voilà !

Voyons un exemple ensemble :

Voilà, celui que je veux voir
Voilà, celle qui m’effraie tant
Voilà, ceux qui me voient souvent
Voilà, celles qui ont de l’espoir

Tu remarques que l’anaphore avec le voilà se répète à chaque début de vers tout au long du quatrain !

Quelle est la différence entre une anaphore et une épiphore ?

Définition d’une épiphore

Une épiphore est une figure de rhétorique qui consiste, comme pour l’anaphore, à répéter un mot ou un groupe de mots, mais à la fin d’un vers ou d’une phrase. Elle s’oppose donc à l’anaphore qui répète en début de phrase.

La différence entre une anaphore et une épiphore

Voici deux exemples du même écrivain français, Louis Aragon, pour illustrer notre propos :

Exemple d’anaphore 👉 « Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps / Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant / Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir », Louis Aragon, Strophes pour se souvenir.

Exemple d’épiphore 👉 « Et toujours ce parfum de foin coupé qui venait de Bérénice qui résumait Bérénice, qui le pénétrait de Bérénice », Louis Aragon, Aurélien.

Tu remarqueras que les termes répétés sont « Vingt et trois » et « Bérénice ». Leurs positions sont différentes puisque « vingt et trois » se trouvent au début de chaque vers là où « Bérénice » se trouve à la fin. Au moins, tu seras différencié(e) l’une de l’autre ! 🤗

Quelle est la différence entre une anaphore et une cataphore ?

Définition d’une cataphore

Une cataphore est une figure de style particulière. Elle consiste à utiliser un pronom avant son référent. Voici un bref exemple qui montre ce qu’est une cataphore : « Quand il est arrivé, Pierre était ivre ». Ici, le « il » fait référence à Pierre, mais il est placé avant son référent, soit Pierre.

La différence entre une anaphore et une cataphore

Penchons nous sur deux exemples qui vont nous aider à faire la différence entre les deux figures de rhétorique :

Exemple d’anaphore 👉 « Un jour, / Un jour, bientôt peut-être. / Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers. », Michaux, « Clown ».

Exemple de cataphore 👉 « Je n’aime pas ça, le pain complet ».

L’exemple de Michaux montre bien plusieurs occurrences du groupe nominal « un jour » au début de chaque vers.

En ce qui concerne la cataphore, « ça » est antéposé à son référent, « pain complet ». Du point de vue de la grammaire, le référent doit être antéposé, mais la cataphore permet une compréhension de la phrase.

Quelle est la différence entre une anaphore et une allitération ?

Définition d’une allitération

Une allitération est une figure de style sonore qui consiste à répéter le son d’une consonne. L’orthographe n’est pas primordiale, seulement la sonorité. Pour te donner un petit exemple, le son /s/ peut être lu avec les combinaisons suivantes : s, ss, c, ç, ti(on), etc.

La différence entre une anaphore et une allitération

Intéressons nous à deux exemples qui font la différence entre l’anaphore et l’allitération :

Exemple d’anaphore 👉 « Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux / Et son bœuf / Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises », Guillaume Apollinaire, Alcools, Automne.

Exemple d’allitération 👉 « Triton trottait devant, et tirait de sa conque, des sons si ravissants qu’il ravissait quiconque », Victor Hugo, Les Misérables.

L’allitération proposée par Victor Hugo est avec le son /t/ que l’on retrouve dans les mots suivants : Triton, trottait, tirait. Ici, cette allitération a pour but de créer un mimétisme avec le bruit des sabots du cheval.

L’anaphore présente chez Apollinaire fonctionne comme une immersion dans la scène poétique qu’il peint « dans le brouillard ». Il ne joue pas spécifiquement avec la sonorité, mais plutôt à une forme de narration poétique.

Quelle est la différence entre une anaphore et une assonance ?

Définition d’une assonance

Une assonance est une figure de style sonore qui consiste à répéter le son d’une voyelle. Comme pour l’allitération, l’orthographe n’est pas importante, seul le son importe. Pour te donner un petit exemple, le son /o/ peut être lu avec les combinaisons suivantes : o, au, aux, eau, eaux, etc.

La différence entre une anaphore et une assonance

Penchons nous maintenant sur deux exemples qui font la différence entre anaphore et assonance :

Exemple d’anaphore 👉 « Un homme est mort qui n’avait pour défense / Que ses bras ouverts à la vie / Un homme est mort qui n’avait d’autre route / Que celle où l’on hait les fusils / Un homme est mort qui continue la lutte / Contre la mort contre l’oubli », Paul Éluard, Au rendez-vous allemand.

Exemple d’assonance 👉 « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant », Paul Verlaine, Poèmes saturniens.

Dans ce célèbre vers de Paul Verlaine, le son /an/ est mis en avant dans les mots suivants : souvent, étrange, pénétrant. La reprise de ce son illustre une vision fantasmagorique, propre à celle du rêve.

Quant au poème de Paul Éluard, « un homme est mort » est une figure effrayante que le poète remet trois fois. Cet effet anaphorique permet de souligner et d’appuyer le traumatisme de la guerre et de la mort. Le poète cherche à atteindre le lecteur avec cette anaphore.

Maintenant, tu sais tout ce qu’il y a à savoir sur l’anaphore ! 👏

Un petit exercice sur les anaphores

Pour vérifier si tu as tout compris, on te propose un petit exercice sur les anaphores. On te souhaite bonne chance !

Écris une strophe de trois vers où tu y intégrés l’anaphore suivante : J’ai compris !

Ne triche pas 🤫 !

Solution :

J’ai compris ce que c’est une anaphore,
J’ai compris qu’elle se répète tout le temps,
J’ai compris grâce à l’article d’AuFutur.

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