À 23 ans, Jacques Jefferies mène une double vie très exigeante. Il est sportif de haut niveau en biathlon, membre de l’équipe de France, et étudiant en dernière année de Bachelor Digital et Business Development à Grenoble École de Management. Témoignage d’un quotidien millimétré, entre entraînements intensifs et cours en visioconférence.
Le parcours de Jacques Jefferies : étudiant à GEM et biathlète de haut niveau
Bonjour Jacques, nous sommes ravis de t’accueillir sur AuFutur. Pourrais-tu te présenter ?
Bonjour à tous, je m’appelle Jacques Jefferies et je suis sportif de haut niveau en biathlon, membre de l’équipe de France depuis maintenant quatre ans. En parallèle, je termine ma dernière année de Bachelor Digital et Business Development à Grenoble École de Management (GEM), dans un cursus spécialement adapté aux sportifs de haut niveau.
Pourquoi as-tu choisi Grenoble École de Management pour tes études supérieures ?
Je cherchais une école qui comprenne les contraintes liées à la pratique du sport à haut niveau. Il n’y en a pas beaucoup qui se démarquent vraiment sur ce point. À Grenoble, je pouvais aussi rejoindre l’Université Grenoble Alpes, mais elle est davantage tournée vers les sciences, ce qui ne correspondait pas à mon projet. GEM m’a convaincu par sa flexibilité, son accompagnement personnalisé et son engagement en matière de RSE et de lien avec la montagne, des valeurs auxquelles je suis très sensible.
Comment as-tu obtenu le statut de sportif de haut niveau ?
Je figure sur la liste ministérielle, ce qui me donne le statut officiel de SHN (sportif de haut niveau). Ce statut s’obtient selon des critères précis définis par le ministère. Mais à GEM, il est aussi possible d’intégrer le cursus SHN sans figurer sur cette liste, ce qui permet d’accompagner un plus large panel de profils.
Comment Jacques organise son quotidien entre études à GEM et biathlon
À quoi ressemble une semaine type pour toi, entre tes cours à GEM et les entraînements de biathlon ?
Pendant l’automne et l’hiver, la charge sportive est maximale. En général, je me lève tôt pour un premier entraînement avant les cours. Ensuite, j’ai des cours à la mi-journée, je fais une sieste pour récupérer. L’après-midi est dédié à un deuxième entraînement, suivi parfois de cours en soirée.
Je m’entraîne deux fois par jour et je trouve aussi le temps de travailler mes cours. GEM a mis en place une vraie organisation pour nous permettre de suivre à notre rythme. Les cours sont enregistrés, ce qui permet de les revoir plus tard si je suis en déplacement ou en compétition.
Est-ce que GEM adapte ton emploi du temps pour la pratique sportive ?
Oui, totalement. J’ai intégré une classe dédiée aux sportifs de haut niveau. On est actuellement 11 en dernière année de Bachelor. Nous avons une coordinatrice qui est là uniquement pour nous : elle gère les emplois du temps, veille à la remise des devoirs, nous contacte si besoin… Elle joue un rôle clé dans notre suivi.
Comment gères-tu les périodes d’absence pour les compétitions de biathlon ?
Lors de certaines compétitions, je peux être absent jusqu’à trois semaines, même si on essaie de limiter à deux. Pendant ces périodes, je continue de travailler un peu, ça m’aide à couper avec la pression sportive. On bénéficie d’un dispositif appelé « dispense pour contraintes sportives majeures » et, grâce à l’enregistrement des cours, je peux rattraper à mon retour.
Comment réussis-tu à garder le rythme scolaire malgré tes absences ?
C’est l’un des grands avantages de GEM par rapport à d’autres établissements. On travaille en continu, ce qui permet de ne pas totalement décrocher. Quand je sens que je perds le fil, je n’hésite pas à appeler la coordinatrice ou à demander de l’aide à mes camarades. Mais ce n’est pas évident pour tout le monde : certains perdent pied rapidement s’ils manquent trop de cours.
Gérer la pression et rester motivé : l’équilibre sport-études vu par Jacques
Comment gères-tu la pression entre compétitions importantes et études supérieures ?
J’ai appris à gérer cette pression depuis le lycée grâce au sport-études. Je travaille aussi avec un préparateur mental, qui m’aide pour la gestion du stress côté sportif. Les études me permettent aussi de prendre du recul, de changer d’air mentalement. C’est un bon équilibre.
Tes études supérieures t’aident-elles à mieux gérer ta carrière sportive ?
Oui, complètement. Elles me permettent de garder un rythme structuré et de préparer l’après-carrière. Certains athlètes se retrouvent un peu perdus quand le sport s’arrête. Avoir une formation en parallèle, c’est essentiel à mes yeux.
As-tu des techniques pour rester concentré et motivé ?
La clé pour moi, c’est la régularité. Je travaille un peu chaque jour, comme à l’entraînement. Je fais aussi des exercices de respiration pour me recentrer. Et je ne ressens pas de pression scolaire excessive, ce qui aide beaucoup.
Le mental, c’est important pour toi ?
C’est fondamental dans le biathlon. Certains disent même que c’est un sport à 90 % mental. Il faut réussir à tirer avec précision malgré la fatigue et le stress. Côté académique, c’est moins critique, mais avoir un bon équilibre mental reste un atout.
Sport, études et vie sociale : les défis du double projet à GEM
Arrives-tu à avoir une vie étudiante en parallèle du sport et de tes études ?
Pas vraiment. Comme tous les SHN de GEM, je suis souvent à distance, donc je ne vis pas pleinement la vie étudiante classique. Je ne peux pas m’impliquer dans une association, par exemple. Cela dit, je garde une vie sociale grâce aux autres athlètes avec qui je m’entraîne. Et on essaie de se retrouver entre SHN de temps en temps.
Qu’est-ce qui est le plus dur dans ce double projet ?
Gérer l’emploi du temps. C’est un vrai défi, mais grâce à mes années en sport-études, j’ai appris à bien me connaître. Pour les étudiants post-bac, ça peut être plus dur au départ. Il faut apprendre à trouver son propre équilibre.
Et les avantages ?
Pouvoir faire du sport tous les jours, c’est une chance incroyable. Grâce à la visioconférence, je peux suivre mes cours de partout, même en déplacement. Cette flexibilité est précieuse. En ce moment, j’ai moins de compétitions, donc j’en profite pour faire mon stage, suivre des webinaires et prendre du temps pour moi.
Objectifs et conseils : l’expérience de Jacques pour réussir en tant que sportif de haut niveau
Quels sont tes projets à courts terme ?
Je termine mon stage dans une entreprise qui gère des équipes sportives, je boucle mon Bachelor et mon mémoire. Je reprends aussi l’entraînement et je vais changer de nationalité sportive : je vais désormais représenter la Grande Bretagne. Objectif ? Viser les Jeux olympiques d’hiver 2026 et 2030.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune sportif qui hésite à faire des études supérieures ?
Surtout, ne rien lâcher. C’est possible de concilier sport et études, même si c’est exigeant. Il faut bien se renseigner sur ce que cela implique, être conscient de la charge de travail. Et ne pas hésiter à poser des questions aux anciens. On est là pour rassurer.
Et après le biathlon, tu envisages quoi ?
Tout dépendra de ma carrière sportive. Le biathlon ne permet pas toujours de vivre confortablement. Tant que je peux en vivre, je continuerai. Mais je me prépare déjà à l’après. J’envisage de poursuivre avec le Programme Grande École de GEM pour obtenir un master. Et si j’arrête le sport dans les prochaines années, je pourrais me réorienter vers une formation continue.
