premier au BAC ES

Comment je suis arrivée première de France au bac ES

À lire dans cet article :

Je ne savais même pas que c’était possible et pourtant ça m’est arrivé ! Chaque année, quelques dizaines de bacheliers obtiennent une mention ” Très bien ” un peu particulière puisqu’ils réussissent à avoir plus de 20/20 au bac. Pour ma part, c’était il y a cinq ans. En 2014, j’ai obtenu une moyenne générale de 20,72 au baccalauréat. Pour Up2School bac, je reviens sur le pourquoi du comment de ce résultat et plus précisément sur la façon dont j’ai vécu mon année de terminale.

Un rythme de travail régulier, mais des semaines chargées

On m’a souvent demandé si, pour obtenir ces résultats, j’avais travaillé comme une dingue, nuit et jour. Ce n’est pas du tout le cas, au contraire, j’ai eu l’impression d’avoir un emploi du temps chargé, mais varié et équilibré entre les cours, les petits boulots et les loisirs. C’est peut-être ça finalement, une des clés de la réussite.

Des semaines rythmées, mais pas uniquement par le travail scolaire

Pendant mon année de terminale, comme toute personne banale, je n’avais pas forcément envie de passer mon temps au lycée ou à bosser mes cours. De nature plutôt très active, j’ai toujours aimé faire beaucoup de choses en même temps. Il était donc très important pour moi de réussir à caler dans mon emploi du temps hebdomadaire les cours et les devoirs, mais aussi les copains et copines, les petits boulots, les loisirs, le permis et le sport.

Honnêtement, je pense que c’est parce que j’étais très organisée, mais surtout rigoureuse avec moi-même (et plutôt lève-tôt) que j’ai réussi à mener mes différentes activités. Savoir anticiper m’a permis de plutôt bien gérer mon temps. En tout cas, je n’ai pas eu la sensation d’être bloquée ou contrainte par les cours et les devoirs à rendre ou à préparer.

Concrètement, quand est-ce que je bossais, mais surtout comment ?

Tous les lundis et jeudis soir, et parfois les mardis, j’étais prise de 18 h à 21 h 30 puisque j’allais chercher des enfants à l’école pour m’occuper d’eux jusqu’au retour de leurs parents. Ce job régulier m’a obligée à une certaine organisation et à une efficacité pour gérer aussi les devoirs et les cours.

Durant toute l’année de terminale, ma technique était donc de relire systématiquement les nouveaux cours (et les exercices faits en classe) de la journée, chaque soir. À la fin de la journée, l’information était encore bien fraîche dans ma tête, ce qui me permettait de la mémoriser facilement. Concrètement, je passais en revue mon emploi du temps et, matière par matière, je revoyais ce qu’on avait fait. En moyenne, cela devait me prendre environ une heure par jour. Cela était aussi possible en raison du peu de travail à préparer du jour au lendemain (peut-être quelques exercices de maths, mais rarement plus).

Quand je parle de relire, ce n’était pas juste poser mes yeux sur les notes de cours. Il s’agissait de faire deux ou trois lectures actives et concentrées, afin d’assimiler les connaissances. Bien souvent, je faisais matière par matière. Puis, je prenais une pause et ensuite je m’entraînais, à voix haute, à réexpliquer le cours sans mes notes. Ce n’était pas non plus du mot-à-mot (je n’ai d’ailleurs jamais réussi à apprendre par cœur).

Cette technique était vraiment efficace parce que j’étais tout le temps prête pour les interrogations, qu’elles soient surprises ou attendues, même quand elles avaient lieu du jour au lendemain. Par conséquent, je n’avais jamais de mauvaises notes, puisque j’avais toujours le cours en tête. La régularité a vraiment payé en ce qui me concerne.

En plus de la relecture active quotidienne, le samedi matin, je faisais une relecture globale de tout ce que j’avais vu en cours la semaine. Cela prenait environ deux heures, mais au moins, je m’assurais que tout était maîtrisé et que le programme entrait dans ma tête au fur et à mesure de l’année.

Le dimanche matin, je m’arrangeais pour faire les tâches assez chronophages, telles que les dissertations de SES ou de philosophie et les DM de mathématiques. Le gros avantage de ma technique est que je ne me laissais jamais prendre par le temps et que j’avais toujours la sensation d’être prête et d’avoir le cours en tête. Quand certains de mes amis annulaient une sortie parce qu’ils avaient la tête sous l’eau, je me rendais compte de l’efficacité de ma méthode.

Les vacances : un gros moment de repos sans oublier de réviser un peu

Les vacances étaient pour moi un moment très attendu. Plus de bus à prendre à 7 h 4, plus de cantine infecte, plus de cours à apprendre, bref, un vrai moment de pause, pour profiter de mes proches et de mes copains. On avait toutefois souvent des devoirs à rendre pour la rentrée.

Sur les deux semaines de vacances, je me prenais une bonne semaine sans ouvrir un seul cahier. Si j’avais la chance de partir, je n’emportais d’ailleurs rien avec moi, histoire de faire une vraie coupure. Par contre, les jours restants, j’essayais d’équilibrer entre loisirs et boulot. Par exemple, s’il me restait cinq jours, je décidais de bosser une demi-journée par jour, mais de manière très efficace, afin de réviser à la fois les cours, mais aussi pour faire les exercices demandés.

Les révisions ne prenaient en fait que très peu de temps puisque, en théorie, je me souvenais des cours que j’avais revus le soir même, puis le samedi suivant. Les vacances étaient un moment plus tranquille pour se rafraîchir la mémoire.

Quelques pratiques qui ont certainement fait la différence

Au-delà du principe de régularité que j’ai mentionné juste au-dessus, j’ai aussi remarqué d’autres petites astuces qui peuvent avoir de bons effets sur les résultats, mais aussi sur le rapport au savoir et à l’apprentissage.

La prise de note intelligente et l’écoute active

Après deux ans de classe préparatoire et trois années d’études ensuite, je reste persuadée que prendre des notes ” intelligentes ” et écouter activement le cours est LA façon de mémoriser et réussir. En effet, n’ayant jamais été capable de retenir un cours par cœur, je me suis dit, dès l’entrée au lycée, que prendre mot pour mot ce que racontait le prof ne servirait à rien. Comment ai-je décidé de procéder ?

Premièrement, une des clés de la réussite réside dans l’écoute du cours. Une écoute vraiment active permet de retenir quasiment la totalité des informations les plus importantes. J’essayais au maximum d’éviter de regarder mon portable et je me concentrais sur la voix du prof. Bien entendu, certains profs avaient plus de charisme que d’autres, ce qui pouvait susciter une plus grande envie de les écouter ! Quand j’avais été attentive, une ou deux relectures le soir (comme mentionné plus haut) suffisaient.

Deuxièmement, plutôt que d’écrire des phrases, je notais les mots clés, les concepts, les dates, je n’hésitais pas à faire des flèches et à utiliser des couleurs pour me repérer. Cette façon déjà plus synthétique de prendre les cours m’a permis de ne pas avoir besoin de refaire des fiches synthèses, puisque j’avais le contenu suffisant. Parfois même, je construisais directement la prise de note sous forme de fiche. Par exemple en anglais, quand le prof donnait du vocabulaire, je le notais sur une fiche avec tout le vocabulaire. En maths, je prenais en note les formules sur une fiche de formules, etc.

Les seules fiches que je faisais ex-nihilo étaient des fiches de données ” en plus “, comme en SES ou en culture générale. Ces fiches étaient le résultat d’un travail personnel, complémentaire et parallèle au cours du prof. Quand je lisais un article de presse ou que je voyais un film, je prenais en note quelques éléments sur une fiche servant à illustrer mes arguments de dissertations.

Essayer de voir les matières comme des centres d’intérêt

Quand j’ai passé le bac, il n’était pas encore question de réforme. J’avais donc choisi la section ES par goût des matières, alors que mes professeurs voulaient impérativement que je fasse S (la voie royale selon eux). Mais je reconnais avoir eu la chance de pouvoir choisir la section que je voulais.

J’étais (et je suis encore) une personne aimant apprendre, découvrir et connaître de nombreuses choses, ça a forcément joué dans mes résultats. En revanche, certains professeurs sont plus ou moins stimulants et peuvent transformer une matière en un vrai calvaire !

J’essayais alors de percevoir les matières au-delà du strict enseignement scolaire. Pour cela, je n’hésitais pas à aller voir d’autres supports de cours, mais aussi des articles de presse, des émissions, des films, bref un ensemble d’autres voies qui permettaient de rendre les matières riches et pas uniquement scolaires. J’utilisais d’ailleurs ces références dans mes dissertations, ce qui me permettait d’avoir plus de ressources pour répondre à une problématique.

Mes ressources favorites étaient la lecture du journal Courrier International et la revue Alternatives Économiques, très utiles pour les SES. J’ai aussi beaucoup regardé l’émission Philosophie (sur Arte), qui offre un point de vue intéressant sur les sujets abordés en terminale.

Utiliser les interros, DS et compos comme autant de façon de se tester

Une des pratiques que je recommande est aussi d’appréhender les interros, les DS, les compositions et les bacs blancs comme autant d’occasions pour se tester et bénéficier d’une opportunité pour évaluer son niveau, se familiariser avec les épreuves, s’entraîner, mais aussi prendre des risques.

Plusieurs fois, notamment en SES, j’ai fait du hors-sujet dans mes dissertations. Ces erreurs, ayant eu lieu au cours de l’année, n’ont pas eu de réelle incidence, au contraire, elles m’ont permis de comprendre mes points faibles et de les travailler.

En fait, je me suis mise dans la peau d’un sportif. Quel intérêt y-a-t-il pour un athlète de faire une compétition s’il n’a pas ses baskets ou pour un skieur s’il oublie ses skis ? Aucun intérêt, zéro, nada, niente ! Et bien j’ai pensé exactement la même chose pour les cours. Les interros étaient là pour s’entraîner, encore fallait-il arriver avec le matériel nécessaire ! Raison de plus pour bien travailler mes cours et me présenter préparée aux épreuves, de façon à ne pas ” louper ” une possibilité d’entraînement aux exercices du baccalauréat.

20,72 de moyenne au bac : un résultat atypique

En toute honnêteté, je ne pensais pas que cela arriverait, même si une de mes professeurs m’avait dit un jour sur le ton de la blague : ” Florine, on va te voir chez François Hollande en juillet ! ” Je ne savais même pas que les ” meilleurs ” bacheliers y étaient reçus…

Des bulletins et des bacs blancs niveau ” mention TB “

Les méthodes que j’ai décrites plus haut m’ont assuré des résultats majoritairement constants tout au long de l’année. Pour chaque bulletin et chaque bac blanc, j’obtenais une moyenne générale correspondant à la mention ” Très bien “. Je m’étais donc préparée et motivée pour la décrocher lors du vrai baccalauréat.

La note qui était finalement la plus variable était la philosophie (comme pour beaucoup de bacheliers, je pense). Je pouvais aussi bien avoir 8 que 16 ! J’essayais de ne pas trop stresser avec ça et je me disais qu’on verrait bien selon le correcteur !

La semaine du bac

J’ai vécu la semaine du bac comme tous mes autres camarades. C’était un mélange de motivation, d’envie de bien faire, de stress, de doutes et finalement de soulagement. Je visais la mention “Très bien” et j’avais vraiment exploité chaque minute pour réfléchir, rédiger, améliorer, relire, etc.

Par ailleurs, je ne me souviens pas avoir eu de difficultés particulières pour les épreuves. Je n’ai pas rendu de copie blanche ni séché totalement sur un sujet. J’avais des doutes sur l’épreuve de philosophie, mais globalement j’imaginais déjà qu’en rédigeant une copie complète et structurée (une problématique, des parties, des sous-parties et des références en lien avec le sujet), le correcteur n’aurait certainement pas pu me mettre en dessous de 10 sur 20.

Lors de l’annonce des résultats, je n’ai pas trop compris !

C’était le vendredi 4 juillet 2014, cette journée où allaient tomber les résultats tant attendus du baccalauréat. Honnêtement, je ne doutais pas du fait d’avoir le bac. Je me souviens tout de même de la petite pression inhérente à l’annonce des résultats.

Ce jour-là, je ne pouvais même pas aller au lycée avec tous mes amis pour découvrir les résultats. Pire encore, je devais attendre et rester coupée du monde toute la matinée. J’étais caissière chez Decathlon pour l’été et le portable était forcément interdit devant les clients. Au moment où la pause déjeuner est enfin arrivée, je me souviens d’une dizaine d’appels en absence de mes amis. J’avais commencé à me poser des questions, qu’est-ce que tout cela voulait dire ?

L’heure de manger (et de découvrir les résultats) est enfin arrivée ! J’ai découvert les appels en absence et commencé à me dire qu’il y avait certainement un petit problème. J’ai appris que j’avais eu plus de 20 au bac et que j’étais la première Française de la série ES.

Un peu abasourdie par ce qui m’arrivait, j’ai eu du mal à comprendre l’euphorie de mes amis. Le quart d’heure de gloire n’est pas allé plus loin qu’une petite interview pour la presse locale. L’Élysée n’a pas organisé de cérémonie officielle avec les meilleurs bacheliers (coupe budgétaire oblige) !

Le détail de mes notes

La première question qu’on m’a posée c’était : ” Mais logiquement, comment peut-on avoir plus de 20/20 au bac ? D’où viennent ces 0,72 en plus ? “. L’explication est la suivante : j’avais pris l’option anglais, d’où les points bonus et donc la note supérieure à 20.

Mes notes aux épreuves ont été les suivantes :

  • Écrit de français : 20 coefficient 2, soit 40 points
  • Écrit d’anglais : 20 coefficient 2, soit 40 points
  • Sciences : 19 coefficient 2, soit 38 points
  • Histoire-géographie : 20 coefficient 5, soit 100 points
  • Maths : 20 coefficient 7, soit 140 points
  • SES : 20 coefficient 7, soit 140 points
  • Anglais : 20 coefficient 3, soit 60 points
  • Espagnol : 20 coefficient 2, soit 40 points
  • Philo : 18 coefficient 4, soit 72 points
  • Sport : 18 coefficient 2, soit 36 points
  • TPE : 20 coefficient 1, soit 20 points
  • Option anglais : 20 coefficient 1, soit 20 points

Soit un total de 746 points pour 36 coefficients. La note de 20,72 est obtenue en divisant le nombre total de points par le nombre total de coefficients (746/36).

Avec du recul, je pense qu’il faut largement relativiser ces résultats. J’ai quand même eu la chance d’étudier dans un bon lycée. Par ailleurs, une bonne copie est toujours relative à l’appréciation d’un correcteur. Il est probable que les très bonnes copies en temps normal passent à 20 pour le bac ! N’oublions pas que l’État a des objectifs chiffrés de réussite au bac, par conséquent les bonnes copies tendent à être valorisées !

Et puis, entre nous, ce titre de ” meilleure bachelière ES 2014 ” ne me sert à rien au quotidien ! Au maximum, j’ai pu le faire valoir quand je cherchais à donner des cours de soutien, ça rassure les employeurs !

Et après le baccalauréat ?

Après le baccalauréat, j’ai intégré une classe préparatoire aux concours des grandes écoles de commerce au lycée Saint-Paul à Lille. J’ai passé deux ans là-bas avant les concours à l’issue desquels j’ai été admise à l’ESSEC Business School. J’ai décidé de suivre en parallèle des études de sciences sociales, orientées vers la recherche. Je suis en train de les terminer, en alternant entre périodes de stage et cours.

Et après ? Et bien je n’en sais rien ! J’ai eu beau avoir une super note au bac, cinq ans après, je ne suis toujours pas fixée sur mon orientation !

En bref, je ne suis pas une élève surdouée. Je n’ai pas un QI démesuré et je n’ai pas sauté de classe. Mais j’ai su faire preuve d’organisation et de rigueur. Surtout, j’ai réussi à m’intéresser à ce que les profs me racontaient. C’est peut-être ça, finalement, la clé de la réussite !

Lire aussi : Simulateur de moyenne au bac S 2020 en contrôle continu.

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

À la une