Depuis septembre 2025, l’ESDES a tourné une nouvelle page de son histoire avec l’arrivée de William Hurst à sa direction générale. À peine nommé, il présente Momentum 2030, un plan stratégique ambitieux qui redessine le modèle de l’école pour les prochaines années : pluridisciplinarité renforcée, expérience étudiante repensée, internationalisation accélérée et portefeuille de formations élargi.
AuFutur a rencontré le nouveau directeur pour décrypter ce projet et comprendre comment l’ESDES entend former les managers responsables et engagés dont les entreprises ont besoin.
Qu’est-ce que l’ESDES ?
L’ESDES Business School est la grande école de management de l’Université Catholique de Lyon (UCLy). Fondée en 1987, elle se distingue par son positionnement pluridisciplinaire et responsable, à la croisée du management, des sciences humaines, du droit et de l’ingénierie. Elle est membre de la Conférence des Grandes Écoles et bénéficie des accréditations internationales AACSB et EFMD Master Accredited, avec une présence régulière dans les classements du Financial Times et de QS.
- Deux campus : Lyon et Annecy
- Environ 2 200 étudiants, dont 400 internationaux
- Plus de 80 partenaires académiques, dont 80 % accrédités
La mission de l’ESDES ? Former des managers de sens, capables d’accompagner les transformations économiques, écologiques et sociétales.
Momentum 2030 de l’ESDES : une « propulsion », pas une révolution
Présenté le 4 novembre dernier, le plan stratégique Momentum 2030 structure les ambitions de l’ESDES autour de quatre grands axes.
Pour William Hurst, Directeur Général de l’ESDES, ce plan n’a pas vocation à tout changer :
« Momentum 2030 n’est pas une rupture : c’est une propulsion. On s’appuie sur l’élan des dernières années pour aller plus loin, plus clairement et plus collectivement. »
Avec Momentum 2030, l’ESDES souhaite s’inscrire dans une croissance raisonnée, fidèle à son humanisme, tout en renforçant son influence nationale et internationale.
Pluridisciplinarité et RSE pour un ADN renforcé
C’est le cœur du projet. L’ESDES, intégrée à l’UCLy, considère la pluridisciplinarité comme son principal atout.
« Un manager d’aujourd’hui doit manipuler plusieurs grilles de lecture : géopolitique, philosophie, éthique, technologique… Nous voulons former des chefs d’orchestre capables de comprendre tous les solistes. », affirme William Hurst.
D’ici 2027 :
- Des cours obligatoires dans tous les domaines (sciences humaines, droit, sciences, management).
- Une double compétence systématique pour les étudiants du Programme Grande École (PGE) grâce à un Diplôme Universitaire UCLy.
D’ici 2030 :
- Un semestre obligatoire dans un autre pôle universitaire de l’UCLy pour tous les étudiants du PGE
- Une double compétence pour tous les étudiants, y compris en Bachelor.
- 65 % de la recherche dédiée à la RSE et à la pluridisciplinarité.
« La pluridisciplinarité n’est pas un slogan. C’est notre nature, et elle doit se vivre dès la première année. », insiste William Hurst.
Un portefeuille de programmes complet, du Bachelor à l’Executive MBA
Outre le volet pluridisciplinaire et RSE, l’ESDES souhaite devenir un acteur complet de l’apprentissage tout au long de la vie.
D’ici 2027 :
- Toutes les formations diplômantes reconnues par l’État.
- Le lancement de l’Executive MBA de l’ESDES.
- Le passage des MSc en format 2 ans pour gagner en attractivité internationale.
D’ici 2030 :
- Une offre continue consolidée : Executive MBA, DBA et certificats.
- 20 % des effectifs de l’école en formation continue ou MSc.
- Une satisfaction étudiante supérieure 4,3/5.
Point important à retenir également, les contrats d’apprentissage resteront un pilier, avec 40 % d’apprentis maintenu dans le PGE et le Bachelor.
Un ancrage régional fort, rayonnement international accru
L’ESDES refuse d’ouvrir un campus parisien, un choix assumé :
« Paris concentre une énorme concurrence. Notre force, c’est le territoire. Si nous sommes bons ici, alors notre rayonnement national et international suivra. », souligne William Hurst.
Quelles ambitions pour l’avenir ?
- 2027 : 22 % d’étudiants internationaux et 4 campus collaboratifs.
- 2030 : 30 % d’étudiants internationaux, 3 campus en France et au moins 5 campus collaboratifs à l’étranger.
Les campus collaboratifs de l’ESDES
Les campus collaboratifs représentent l’une des innovations majeures de la stratégie Momentum 2030. Ils permettent aux étudiants de suivre un semestre dans une université partenaire, avec les enseignants locaux, tout en retrouvant l’ADN pédagogique et les exigences de l’ESDES.
- Un semestre à l’étranger dans un environnement académique authentique
- Des cours dispensés par les universités partenaires
- Une expérience fidèle à la pédagogie et aux valeurs de l’ESDES
Les premières destinations envisagées incluent le Maroc, les États-Unis, ainsi qu’un troisième campus en région (AURA ou PACA).
Le tryptique vertueux : expertise, parties prenantes, territoire
L’ESDES souhaite aligner ses expertises académiques, son réseau d’entreprises et les besoins des territoires.
Les objectifs de l’ESDES à court terme :
- 2027 : 1 chaire « écosystème santé » et le renforcement des partenariats avec des lycées.
- 2030 : au moins 3 chaires, dont une dédiée aux ETI familiales, pilier économique régional.
- Le maintien de 40 % d’apprentis dans les programmes de l’ESDES.
Former des managers de sens à l’ESDES : une vision concrète et incarnée
Pour William Hurst, former des managers responsables ne peut plus se limiter à un ensemble de cours théoriques. À l’ESDES, cette ambition se traduit dans la vie quotidienne des étudiants et dans l’ensemble de l’écosystème UCLy. L’école a ainsi renforcé ses dispositifs de prévention contre la détresse psychologique et le harcèlement, multiplié les conférences dédiées à la diversité et au handicap, et structuré un environnement où chaque étudiant peut trouver une écoute et un accompagnement adaptés.
La dimension pluridisciplinaire s’incarne elle aussi de manière très concrète : chaque étudiant suit, à chaque semestre, un enseignement dans une autre faculté de l’UCLy. Philosophie, sciences humaines, droit, géopolitique… Ces cours permettent de développer une culture générale solide et d’adopter plusieurs grilles de lecture face aux enjeux contemporains.
L’école a également fait de l’intelligence artificielle un axe majeur de transformation pédagogique. Un parcours IA obligatoire a été mis en place pour permettre aux étudiants de comprendre l’outil, de l’utiliser correctement et d’en maîtriser les limites.
« L’IA peut être un super marteau. Mais si on ne sait pas taper, on n’enfonce pas un clou. Nos étudiants doivent maîtriser le geste. », résume William Hurst.
L’international, un levier structurant pour l’expérience étudiante à l’ESDES
Dans la stratégie Momentum 2030, l’international n’est pas un simple « plus », mais une étape obligatoire pour tous les étudiants du PGE de l’ESDES. Dès les prochaines rentrées, chacun devra partir un semestre à l’étranger, avec la possibilité de suivre des cours dans des facultés hors management, notamment en langues ou en sciences humaines. L’objectif est clair, ouvrir les horizons, multiplier les approches et faire vivre l’international autrement qu’à travers des cours de marketing en anglais.
Dans le même esprit, l’ESDES souhaite renforcer son incubateur en collaboration avec l’UCLy. Le contexte est favorable : 11 % des étudiants du Programme Grande École créent aujourd’hui leur entreprise. L’école veut les accompagner davantage et leur offrir un environnement encore plus structuré pour transformer leurs idées en projets réels.
ESDES en 2030 : l’ambition d’un changement d’échelle maîtrisé
À l’horizon 2030, l’ESDES prévoit de franchir un nouveau cap tout en préservant son identité d’école à taille humaine. Le plan institutionnel prévoit environ 3 000 étudiants, encadrés par 81 professeurs permanents, répartis sur trois campus en France. L’école ambitionne également d’atteindre au moins cinq campus collaboratifs à l’international et de renforcer sa présence dans les classements mondiaux, notamment en visant le Top 80 du Financial Times et le Top 100 de QS.
Cette croissance n’a rien d’une course aux volumes : elle s’inscrit dans la logique de « croissance raisonnée » défendue par William Hurst, où l’exigence académique prime sur la massification.







