Le gouvernement vient d’annoncer ce mercredi 9 juillet une évolution notable dans le domaine de l’éducation médicale : l’ajout d’une année d’études supplémentaire en médecine générale. L’objectif serait de redéfinir la formation des futurs professionnels de la santé dans le but de se tourner davantage vers une pratique médicale plus informée et adaptée aux enjeux actuels.
Une nouvelle plaquette de formation
Le Gouvernement met en action son engagement envers une nouvelle structure de formation. La parution au Journal Officiel du 9 août 2023 officialise la nouvelle maquette de formation pour le diplôme d’études spécialisées en médecine générale.
Cette initiative concrétise la promesse formulée par le Président de la République Emmanuel Macron en mars 2022, laquelle a été ensuite inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 (article 37).
Élaborée suite à des consultations menées par quatre professionnel qualifiés, Professeure Bach-Nga Pham, Professeur Stéphane Oustric, Docteure Mathilde Renker et Professeur Olivier Saint-Lary, choisis par le Ministère de la Santé et de la Prévention ainsi que le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la nouvelle structure de formation introduit plusieurs modifications notables :
- Une révision des connaissances et compétences à acquérir, visant à mieux préparer les étudiant(e)s à gérer sur le long terme les patient(e)s souffrant de pathologies chroniques et à offrir une prise en charge globale tout au long de leur vie, incluant la santé mentale.
- L’introduction d’un stage facultatif durant la phase d’approfondissement, centré sur des domaines prioritaires tels que la santé des personnes âgées, des femmes, des enfants et la santé mentale, pour encourager l’expression et la préparation des projets professionnels des étudiants.
- L’ajout d’une formation pour renforcer l’accompagnement à l’installation et faciliter l’intégration dans la région.
- L’incorporation d’une phase de consolidation composée de deux stages semestriels, supervisés en autonomie contrôlée, dans des lieux de pratique ambulatoire agréés où exercent un ou plusieurs médecins généralistes.
Cette nouvelle maquette de formation prendra effet à la rentrée universitaire 2023-2024.
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Une 4e année de formation pour les médecins généralistes
Au sein de cette nouvelle plaquette de formation, une quatrième année de formation vient s’ajouter au troisième cycle, de trois ans auparavant, des médecins généralistes. Les premier(e)s étudiant(e)s intégreront ainsi la quatrième année de formation lors de la rentrée universitaire 2026-2027.
La médecine générale constituait la seule spécialité médicale avec une formation de troisième cycle de trois ans, dépourvue de phase de consolidation et d’accès au statut de docteur junior.
Cette extension de la durée de formation vise à moderniser et à enrichir l’apprentissage des futurs médecins généralistes, à guider les jeunes professionnel(le)s dans leur future pratique et à faciliter leur installation dès la fin de leur cursus d’études.
Cette année additionnelle se concentrera principalement sur des stages en milieu ambulatoire tels que dans des cabinets privés ou des maisons de santé pluriprofessionnelles, supervisés sous un régime d’autonomie surveillée par des praticiens agréés, maîtres de stage au sein des universités. Les internes concernés seront encouragés à effectuer ces stages dans les zones moins densément peuplées. Selon les projets professionnels des étudiant(e)s, les stages pourront également avoir lieu dans des centres de santé, des établissements médicaux et divers types de structures (services de protection maternelle et infantile, services de planification familiale, par exemple). Cette variété d’expériences préparera les futurs médecins en soins ambulatoires de première ligne à des contextes de pratique variés sur les territoires.
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Répondre aux besoins des territoires
Ces changements dans l’approche pédagogique de la médecine générale représentent un virage crucial pour les praticien(ne)s en soins ambulatoires et une nouvelle phase pour renforcer l’organisation des soins primaires de toute la France. À court terme, elle contribuera de manière significative à améliorer la réponse aux besoins de santé sur l’ensemble du territoire français.
Afin d’assurer une mise en œuvre efficace de cette nouvelle structure de formation et que celle-ci reste étroitement en lien avec les particularités et les réalités propres à chaque région, les deux ministères ont sollicités les professionnel(le)s qualifiées mentionné(e)s précédemment afin qu’ils poursuivent leur mission. Dès la rentrée universitaire 2023, ils initieront une poursuite des échanges avec les professionnel(le)s de la santé impliqué(e)s dans la prise en charge des enfants, des femmes, de la santé mentale et des personnes âgées. Cette procédure apparaît comme nécessaire afin de définir les conditions favorables au succès de cette réforme.
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