Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le ministère de la Santé et de la Prévention annoncent que le gouvernement proposera au Parlement l’ajout d’une quatrième année (internat) au diplôme d’études spécialisées de médecine générale.
Auparavant, 9 années d’études suffisaient pour accéder à la profession de médecin généraliste, il en faudra peut-être désormais 10… Une idée qui ne semble pas réjouir les étudiants en santé qui ne souhaitent pas « pallier les difficultés d’accès aux soins », comme certains l’indiquent à nos confrères de 20 minutes.
Une quatrième année d’internat en médecine générale
La médecine générale est la seule spécialité médicale à n’avoir que trois années d’internat à son compteur. Le gouvernement prévoit ainsi d’inscrire, dans son projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, l’ajout d’une quatrième année au diplôme d’études spécialisées de médecine générale afin de pallier ce qui est considéré comme une « faiblesse ». Le gouvernement estime que l’absence de cette phase de consolidation en quatrième année d’internat ne favorise malheureusement pas une installation immédiate en sortie de cursus.
« La réalisation de cette année supplémentaire de troisième cycle, réalisée en ambulatoire sous la supervision de Maîtres de Stages Universitaires, sera encouragée dans les territoires les moins pourvus en médecins généralistes. Un véritable projet pédagogique permettra, durant cette année supplémentaire d’internat, d’accompagner les futurs médecins à leur installation rapide. », indique le communiqué de presse du gouvernement, paru le 25 septembre dernier.
La mise en œuvre de cette réforme pour alors entrer en vigueur dès la rentrée universitaire 2023.
Une idée qui est loin d’enchanter les étudiants
L’idée d’un allongement des études de généraliste ? « La médecine générale est une discipline transversale qui demande du temps pour s’y former. Or, c’était la seule spécialité à n’avoir que trois années d’internat, les autres en comptant quatre à six. Cette mesure va donc restaurer un équilibre entre toutes les disciplines », déclare Benoît Veber, vice-président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, à nos confrères de 20 minutes. « Il est normal que les parlementaires se préoccupent de l’accès aux soins en France. Mais il faut que ce soit un système gagnant-gagnant », affirme-t-il.
Toutefois, du côté des étudiants, l’ambiance est tout autre ! Théophile Denise, vice-président de l’Isnar-IMG, syndicat national des internes de médecine générale, n’est, quant à lui, pas du même avis que son aîné. « Ce n’est pas une demande des étudiants, et on forme déjà très bien les généralistes en neuf ans », affirme-t-il à 20 minutes. Le jeune homme redoute notamment la réalisation de cette quatrième année dans les zones peu denses en médecins. « Des parlementaires de différents partis veulent déposer des amendements pour rendre obligatoire cette année dans les territoires les moins pourvus en médecins généralistes », craint-il.
