Fabio Minetti (IÉSEG) : « Je me sens Européen avant tout »

Fabio Minetti

Au sommaire de cet article 👀

Étudiant du Programme Grande École (PGE) de l’IÉSEG, Fabio Minetti incarne une jeunesse européenne curieuse, ambitieuse et passionnée par les questions politiques. Le jeune homme, né en Italie, a grandi entre plusieurs cultures avant de s’installer à paris, où il poursuit une formation en école de management. Entre ses études, son engagement au sein de l’école et ses expériences européennes, Fabio partage avec nous sa vision de l’avenir, de l’éducation et du rôle que peut jouer sa génération dans la construction européenne.

La jeunesse entre deux cultures de Fabio Minetti, étudiant à l’IÉSEG

Tu as grandi entre plusieurs pays, différentes cultures, pourrais-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours personnel et académique ?

Je suis né en Italie, dans le Piémont, mais j’ai eu la chance de grandir entre deux pays européens. Mon père est venu travailler en France quand j’étais enfant et, avec ma mère, nous l’avons rejoint à Paris. J’ai donc passé une partie de mon enfance à naviguer entre la France et l’Italie, entre deux cultures que ma famille a toujours voulu préserver.

En grandissant, mes parents tenaient à ce que je garde un lien fort avec l’Italie, tout en bénéficiant du système éducatif français. C’est pour cette raison que j’ai intégré une école primaire, un collège puis un lycée italiens. Mes professeurs et mes camarades étaient italiens, je suivais le programme de mon pays, mais j’étais à Paris. On peut donc dire que je n’ai jamais vraiment quitté l’Italie pendant tout ce temps.

J’aime d’ailleurs cette position « entre deux mondes ». En étant en France, je peux développer un regard particulier sur l’Italie. Je peux comprendre, avec un peu plus de recul, ses liens avec d’autres pays européens ou avec les États-Unis. Vivre à l’étranger m’a apporté une vraie ouverture et, je crois, une valeur ajoutée que je n’aurais sans doute pas eue si j’étais resté dans un seul pays.

Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre l’IÉSEG après le lycée italien ?

J’ai connu l’IÉSEG un peu par hasard, en écoutant le témoignage d’une ancienne étudiante qui racontait son expérience avec beaucoup de passion. Elle parlait de l’école d’une façon différence, pas parce qu’elle était obligée d’en dire du bien, mais parce qu’elle y croyait dur comme fer. Elle a insisté sur l’ouverture d’esprit, la proximité avec les professeurs et la dimension humaine de l’enseignement. Et j’ai eu envie d’en savoir plus.

J’ai fait mes recherches, j’ai participé à une journée portes ouvertes… et je n’ai pas été déçu. Ce qui m’a véritablement convaincu, en dehors de l’excellence académique, c’est la taille humaine de l’école. À l’IÉSEG, les professeurs sont accessibles, les cours sont dispensés en petits groupes et il y a un suivi complet. Je me suis rapidement senti accompagné et soutenu.

L’approche interculturelle de l’école était-elle importante pour toi ?

Oui beaucoup. Après toute une scolarité dans des établissements italiens, j’avais très envie de découvrir le système éducatif français. En intégrant une école de management, je pouvais donc étudier en français ou en anglais, en France, mais également partir à l’international pendant plusieurs périodes.

En deuxième année de Programme Grande École, j’ai eu la chance de partir au Québec, entre Montréal et la frontière américaine. C’était une superbe expérience.

Même si je dois avouer que, pour moi, l’interculturel n’est pas une question de destination. Je parle italien à la maison, anglais pendant mes heures de classe, français avec mes amis, j’apprends aussi l’espagnol. Ma vie entière est multiculturelle !

J’ai lu dans une interview accordée au journal de ton école que tu souhaitais travailler à la Banque centrale européenne ou italienne. Comment ta formation en management nourrit-elle cette ambition ?

Quand je parle de la Banque centrale européenne ou italienne, je ne m’imagine pas dans un rôle purement technique. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt la dimension managériale et humaine de ces institutions : être quelqu’un qui fait progresser les autres, qui aide une équipe à avancer ensemble.

Pour moi, un bon manager (comme un bon responsable politique) ne se place pas au-dessus des autres. Il sait se mettre au niveau de son interlocuteur, comprendre ses besoins et y répondre avec empathie. C’est exactement ce que je retiens de ma formation à l’IÉSEG. On nous apprend à atteindre l’excellence académique, bien sûr, mais aussi à le faire avec sens, écoute et bienveillance.

Un engagement européen fort et des rencontres décisives

Tu es né dans le Piémont, tu as grandi entre l’Italie et la France… Comment ce double ancrage culturel a façonné ta vision du monde et ton intérêt pour l’Europe ?

Je dis souvent que je suis un « produit » de l’Union européenne. En France, on me dit que je suis italien ; en Italie, que je suis français. Finalement, je ne suis jamais tout à fait l’un ni l’autre ; je me sens avant tout européen.

Ce double ancrage m’a permis de comprendre très tôt la richesse de la diversité culturelle européenne. Le système éducatif italien, par exemple, est très centré sur les matières classiques et l’étude du passé, alors que le système français valorise davantage la réflexion et la mise en pratique. C’est une complémentarité qui m’a beaucoup apporté : elle m’a appris à conjuguer tradition et modernité, théorie et action. Exactement ce dont l’Europe a besoin aujourd’hui.

Tu as été très tôt en contact avec des institutions prestigieuses. Qu’est-ce qui t’a poussé à t’engager si jeune ?

Je crois que tout est parti de la curiosité… et d’une certaine dose de courage. J’ai toujours eu envie de comprendre ce qui se cache derrière les institutions, les événements ou les opportunités qu’on nous propose. On nous ouvre souvent des portes, mais encore faut-il avoir l’envie et l’audace de les franchir.

Lors de mes premières expériences, notamment à la Banque d’Italie, j’ai rencontré des communicants et des managers passionnés, qui m’ont transmis leur enthousiasme pour les questions européennes. Peu à peu, je n’ai plus voulu me contenter d’observer : j’ai eu envie d’agir, de contribuer à mon échelle.

Un moment symbolique pour moi, c’est lorsque j’ai été porte-drapeau de l’Italie lors de la Journée de l’Europe. J’avais entre les mains le drapeau italien et européen, et face à moi, le drapeau français. À cet instant, j’ai compris que je voulais œuvrer pour rapprocher ces nations et faire vivre concrètement l’idée européenne.

Que t’a apporté l’Académie Notre Europe de l’Institut Jacques Delors ?

J’y ai appris que je n’étais pas seul. Jusqu’ici, je n’avais pas forcément rencontré beaucoup de jeunes qui partageaient cette même curiosité pour l’Europe et les questions politiques. Là-bas, j’ai découvert des profils venus de tous horizons, avec des parcours différents, mais une même envie de comprendre et de s’engager.

J’avais 18 ou 19 ans, et j’ai été marqué par la richesse des échanges : on y entendait toutes les voix, favorables ou critiques, ce qui rendait les débats vraiment stimulants. Cette expérience m’a fait réaliser que l’Europe ne devait pas être perçue uniquement comme un projet politique, mais comme une manière de vivre ensemble. Un peu comme une philosophie commune.

Académie Notre Europe — Institut Jacques Delors

L’Académie Notre Europe est une initiative de l’Institut Jacques Delors, lancée en 2017. Elle fonctionne comme un programme de formation, d’échange et de sensibilisation aux politiques européennes pour les jeunes intéressés par les enjeux de l’Union. :contentReference[oaicite:0]{index=0}

Missions & public cible

  • Former et rapprocher les jeunes (18-30 ans) aux politiques européennes, leur donner les clés pour comprendre et s’engager. :contentReference[oaicite:1]{index=1}
  • Organiser des sessions thématiques, des ateliers, des débats avec des experts européens, et une session hors-les-murs (par exemple Bruxelles). :contentReference[oaicite:2]{index=2}
  • Gratuit pour les participants, avec un cycle de conférences accessible à distance pour ceux hors Île-de-France. :contentReference[oaicite:3]{index=3}

Événements phares

  • Conférence Jacques Delors : événement annuel réunissant jeunes et figures européennes autour de débats sur l’avenir de l’Union. :contentReference[oaicite:4]{index=4}
  • Agora Jacques Delors : rassemblement de jeunes européens pour échanger et monter des projets citoyens. :contentReference[oaicite:5]{index=5}

Candidature & fonctionnement

Le parcours annuel compte environ 50 places, ouvert aux jeunes de 18 à 30 ans, sans condition de diplôme. :contentReference[oaicite:6]{index=6}

Les sessions se tiennent sur une journée, un vendredi par mois entre octobre et juin, dans un format mixte (présentiel + distanciel) pour assurer l’accès au plus grand nombre. :contentReference[oaicite:7]{index=7}

Envie d’en savoir plus ? Consulte le site officiel de l’Académie Notre Europe pour les prochaines sessions et modalités de candidature.

Tu as aussi participé à l’Agora Jacques Delors à Lisbonne. Qu’en retiens-tu ?

Fabio Minetti et le président de la République portugaise
Fabio Minetti et le président de la République portugaise

J’ai eu la chance de rencontrer le président de la République du Portugal et ça a été l’un des moments les plus importants pour moi. Je lui ai simplement demandé pourquoi il avait voulu être présent à cet événement, quel était l’intérêt pour lui de venir échanger avec de jeunes Européens comme nous.

Sa réponse m’a profondément marqué : il m’a dit qu’un président ne devait jamais oublier d’où il vient et qu’être à l’écoute faisait partie intégrante de sa mission, mais d’une écoute véritable, active, sincère.

Cette discussion m’a rappelé que, derrière les titres et les fonctions, ces responsables sont avant tout des personnes passionnées, animées par une conviction et une énergie incroyables. Ce « feu intérieur », cette volonté de servir, c’est ce qui m’inspire le plus dans ce type de rencontres.

Tu as été invité au discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne. Quelle expérience !

Je me souviens parfaitement du moment où j’ai reçu l’invitation. J’ai d’abord cru à une blague, ou à une fake news. C’était trop beau pour être vrai. Heureusement, mes parents ont lu le mail à leur tour et m’ont convaincu que c’était bien réel.

Le jour du discours, l’atmosphère à la Sorbonne était très solennelle. On sentait que c’était un moment important, presque historique. Dans la salle, il y avait des étudiants, des industriels, des responsables politiques, des citoyens. Toutes les générations, toutes les voix de la société étaient présentes.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est la capacité d’Emmanuel Macron à s’adapter à chacun de ses interlocuteurs. Il comprenait le fond des questions, leur sens, leur intention. Quand il est venu me parler, il a tout de suite deviné que j’étais italien et on a échangé brièvement sur la politique italienne. En l’écoutant dialoguer avec les autres, je me suis dit que je devais encore progresser en éloquence et en rhétorique. Sa maîtrise des mots m’a profondément inspiré.

L’éloquence comme moteur d’engagement à l’échelle européenne

Tu es très impliqué dans « La Tribune », l’association d’éloquence de l’IÉSEG. Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

La Tribune, c’est vraiment mon premier engagement à temps plein. C’est une association étudiante, bien sûr, mais elle entretient des liens étroits avec l’école et m’a énormément fait grandir. J’y ai occupé plusieurs rôles et j’ai aujourd’hui le plaisir d’en être le président.

Quand je suis arrivé à l’IÉSEG, j’avais encore un accent italien très prononcé et quelques difficultés de prononciation en français. Les membres de La Tribune m’ont beaucoup aidé à progresser. Grâce à eux, j’ai appris à mieux m’exprimer, à structurer mes idées et à prendre confiance à l’oral.

Pour moi, un bon orateur, ce n’est pas celui qui emploie les mots les plus raffinés, mais celui qui sait transmettre un message clair et sincère. L’éloquence, c’est la capacité à vulgariser une idée complexe et à la partager avec fierté. On peut être très compétent, mais si on n’arrive pas à faire passer son message, cela ne sert à rien. C’est exactement ce que j’essaie d’appliquer dans mon engagement politique.

Tu as participé au concours Forvis Mazars à la Cité de la Réussite. Qu’as-tu retenu de cette expérience ?

C’était mon premier engagement vraiment long et exigeant. On a commencé à travailler sur ce discours en mai, pour le présenter en novembre. Au départ, c’était difficile. On était plusieurs, on parlait la même langue, mais on ne partageait pas la même vision de l’engagement. Chacun avait sa propre définition, et il a fallu du temps pour s’écouter, se comprendre et construire quelque chose ensemble.

Ce processus nous a poussés à sortir de notre zone de confort. On a appris que l’engagement dépend beaucoup du point de départ de chacun et du chemin qu’on décide de parcourir ensemble.

Le jour du concours, dans l’amphithéâtre Descartes de la Sorbonne, la salle était pleine. Je me souviens m’être tenu dans les coulisses, en regardant le public, et m’être dit : « Ils sont là pour nous, on n’a pas le droit de les décevoir. » C’est à ce moment-là que j’ai compris ce que signifiait réellement s’engager : donner le meilleur de soi pour un message qu’on croit juste.

Pourquoi la prise de parole est-elle, selon toi, une compétence essentielle ?

La prise de parole est une clé pour les leaders de demain, parce qu’elle va bien au-delà du simple fait de « bien parler ». Un vrai leader, c’est quelqu’un qui sait inspirer, motiver et transmettre une vision. Même dans les moments difficiles, il doit garder la tête haute, rester concentré sur ses objectifs et montrer qu’il croit profondément en ce qu’il fait.

Un bon leader, c’est aussi quelqu’un qui, quand on lui dit que quelque chose est impossible, trouve un moyen de prouver le contraire. Et pour ça, la communication est indispensable. Sans rhétorique, sans la capacité de convaincre et de fédérer, même les meilleures idées restent lettre morte.

Un avenir européen tout tracé pour Fabio Minetti ?

Tu as déjà un parcours impressionnant, quels sont tes objectifs à moyen et long terme ?

Honnêtement, j’ai l’impression d’avoir construit mon parcours sans vraiment le planifier. Chaque étape m’a permis d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur le monde, de découvrir un nouvel environnement, de nouvelles perspectives. Je préfère avancer pas à pas, en gardant ma curiosité et mon ambition intactes.

À court terme, mon objectif est de représenter au mieux La Tribune et de continuer à donner le meilleur de moi-même dans mes études. À plus long terme, j’aimerais rejoindre une grande institution comme la Banque centrale européenne ou la Banque d’Italie, des lieux où je pourrais mettre mes compétences au service de projets d’intérêt collectif.

Quel conseil donnerais-tu à un étudiant qui veut s’engager ?

Je donnerais un conseil que, moi-même, je n’ai pas toujours suivi : ne pas trop en avoir conscience. L’engagement ne doit pas forcément être réfléchi ou stratégique au départ, il doit venir d’une envie sincère d’apprendre et de comprendre.

Je ne suis pas engagé dans un parti politique, par choix, parce que je tiens à rester neutre. Mais je crois qu’il faut toujours penser à long terme, prendre le temps de réfléchir à ses valeurs et à la direction qu’on veut donner à son parcours. Les décisions qu’on prend aujourd’hui façonnent notre futur.

Et s’agissant de l’Europe, mon conseil serait simple : essayez, testez, découvrez. Soyez curieux et proactifs. Même si on ne s’intéresse pas à l’Europe, l’Europe, elle, s’intéresse à nous. Autant en faire une aventure choisie plutôt que subie.

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

Rejoins la communauté AuFutur !

Reçois directement dans ta boîte mail toutes les infos à connaître pour réussir  ton bac et préparer ton orientation !