égalité des chances à l'école

SES : L’égalité des chances à l’école

À lire dans cet article :

L’année de terminale file à toute vitesse et tu n’es pas sûr(e) de maîtriser chacun des thèmes de l’année ? Rassure-toi, nous sommes à tes côtés ! Dans ce nouvel article, tu trouveras une fiche de révisions concernant l’égalité des chances à l’école. N’hésite pas à prendre quelques petites notes, elles pourraient s’avérer très utiles pour tes prochains devoirs de SES. 

La question de l’égalité des chances à l’école implique indirectement d’interroger les possibilités de la mobilité sociale. En effet, l’école étant considérée comme la première institution offrant la possibilité de vivre une mobilité sociale, celle-ci est également considérée comme le symbole de l’institution démocratique favorisant l’égalité.

Dans une société de caste, comme la France sous l’ancien régime, le statut social est d’ordre héréditaire ou attribué. Le statut social est avant tout une question de progéniture. C’est la révolution démocratique de la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui provoque l’abolition des privilèges génétiques et la mise en place de l’égalité entre les personnes et donc l’égalité des chances également. En faisant ensuite adopter la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire, Jules Ferry a pour but de démocratiser l’école pour tous et permettre à chacun de vivre une mobilité sociale.

Qu’est-ce que l’égalité des chances ?

L’égalité des chances suppose que le statut social des individus au sein d’une génération ne dépend plus des caractéristiques ethniques, religieuses ou sociales des générations précédentes.

L’égalité des chances fait référence à une situation où, non seulement, tout le monde a accès à n’importe quelle position sociale ou à n’importe quel bien, mais en plus, tout le monde a la garantie d’accéder à la sortie ensemble. C’est donc l’égalité originelle garantie par la société, notamment par la loi.

Attention tout de même à ne pas confondre égalité avec équité. L’équité est un principe de justice distributive, alors que l’égalité est un principe de justice commutative. L’équité est une justice naturelle basée sur les droits de chacun.

L’égalité des chances à l’école existe-t-elle vraiment ?

Tout d’abord, l’école en France apparaît, depuis toujours, relativement bien équipée pour assurer une certaine égalité des chances en matière d’éducation. Même si nous pensons, à juste titre, que les inégalités sociales sont si grandes en France, notre pays est l’un des moins inégalitaires de la planète. Quant au système scolaire, il peut représenter certaines conditions d’égalité des chances : écoles gratuites, programmes et examens nationaux, personnel enseignant qualifié, homogène et qualifié, haut niveau d’enseignement, système centralisé, privé, etc. L’enseignement contractuel est soumis à des règles générales. Tout n’est pas parfait, mais par rapport à des pays comparables, l’école française devrait, mieux que d’autres, garantir une certaine égalité des chances. Pourtant, ce n’est pas le cas et la France est le pays de reproduction des inégalités dans la société et dans l’éducation.

Lorsqu’on regarde la troisième république et sa représentation de l’école, nous pouvons voir que contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’école de la troisième république ne s’est pas construite sur le modèle de l’égalité des chances. En effet, c’est d’abord une école qui donne à tous les enfants allant à l’école primaire un accès égal à l’éducation des citoyens de la République et de la Nation. Cependant, la moitié des élèves n’ont pas obtenu leur certificat primaire en 1950, alors que seulement 5% de la tranche d’âge a obtenu le baccalauréat. De plus, l’école n’était pas vraiment homogène :  garçons et  filles y étaient séparés, et les enfants du peuple n’avaient pas le droit d’entrer dans les lycées dédiés aux enfants de la bourgeoisie. Toutefois, avec son élitisme républicain, cette école instaure une échelle sociale dédiée aux rares enfants « surdoués » et « vertueux ». Ils peuvent alors aller au collège et, s’ils sont suffisamment doués et talentueux, aller au lycée. Cet ascenseur monte, mais malheureusement très peu d’élèves l’utilisent.

François Dubet, dans Les Places et les chances. Repenser la justice sociale, paru en 2010, dénonce l’inégalité de l’offre scolaire. Celle-ci étant liée à des facteurs géographiques, entre régions ou entre établissements d’une même ville, aux inégalité de moyens ou encore à la stabilité des équipes pédagogiques. Pour remédier à cela, il faut égaliser l’offre scolaire, développer une politique de discrimination positive ciblée sur les individus et les établissements, faire en sorte que les acteurs du système soient en relation étroite les uns avec les autres, à commencer par les parents et permettre la circulation des personnes, chaque élève n’apprenant pas à la même vitesse. L’auteur est également en faveur de l’égalité des places : celle-ci réduit les inégalités et accroît la cohésion sociale dans la mesure où les acteurs ne s’engagent pas dans une compétition continue et anxiogène. Mieux, elle est elle-même en mesure de réaliser l’égalité des chances parce que la fluidité sociale est d’autant plus grande que la distance entre les places est resserrée. Cependant, une telle priorité suppose un renouvellement de l’État-providence et des politiques sociales.

L’égalité des chances est un axe fort de la politique éducative interministérielle du gouvernement Macron. Les transformations engagées depuis 2017 ont pour objectif de donner à chaque élève les mêmes chances, quelles que soient ses origines sociales ou territoriales, notamment en matière d’orientation. Pour accompagner les transformations que constituent la réforme du lycée d’enseignement général et technologique, et la revalorisation de la voie professionnelle ainsi que la Loi relative à l’orientation et la réussite des étudiants et la création de la plateforme Parcoursup, les dispositifs en faveur de l’égalité des chances doivent être davantage mobilisés, et ce d’autant plus que la crise sanitaire liée au Covid-19 risque de creuser encore les inégalités sociales et scolaires. Aussi, afin de créer un continuum d’accompagnement de la classe de 4e au lycée et jusqu’à l’enseignement supérieur pour les collégiens et lycéens issus de milieux modestes, « Cordées de la réussite » et « parcours d’excellence » sont fusionnés en un seul dispositif sous l’appellation « Cordées de la réussite ». À la rentrée 2020, le nombre d’élèves accompagnés sera doublé à l’échelle du territoire national. Les nouvelles Cordées de la réussite visent à faire de l’accompagnement à l’orientation un réel levier pour l’égalité des chances. Leur but est de lutter contre l’autocensure, de susciter l’ambition scolaire des élèves par un accompagnement continu dès la classe de 4e, jusqu’au baccalauréat et au-delà. Le suivi progressif en amont des choix d’orientation et dans la durée permettra d’ouvrir les possibles, de donner à chacun les moyens de sa réussite dans l’élaboration de son projet personnel d’orientation quel que soit le parcours envisagé, poursuite d’études dans l’enseignement supérieur ou insertion professionnelle.

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

À la une