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Les formes poétiques à connaître pour le bac de français

À lire dans cet article :

Bac français 2024. Tu n’es pas sans le savoir, l’année de première est marquée par le passage du baccalauréat de français. Une première série d’épreuves (une écrite et une orale) qui te mène à la classe de terminale et aux autres épreuves de l’examen. Au programme de l’épreuve anticipée du bac de français, tu trouveras un objet d’étude sur la poésie. Et pour que tu y sois parfaitement préparé(e), nous te proposons dans cet article, une étude de la poésie et des différentes formes poétiques à connaître. De quoi briller le jour de l’examen et décrocher la meilleure note.

Au programme de cette année, pour tous les élèves en classe de première générale et technologique, l’objet d’étude Poésie du XIXe au XXIe siècle. Dans cette section, nous retrouvons trois recueils de poésie :

  • Rimbaud, Cahier de Douai (aussi connu sous les titres Cahiers de Douai, « Recueil Demeny »  ou Recueil de Douai), 22 poèmes, de « Première soirée » à « Ma Bohème (Fantaisie) » / parcours : émancipations créatrices.
  • Ponge, La rage de l’expression / parcours : dans l’atelier du poète.
  • Hélène Dorion, Mes forêts / parcours : la poésie, la nature, l’intime.

Dans cet article, nous te présentons les différentes formes poétiques à garder à l’esprit pour épater ton correcteur.

Le rondeau

Le rondeau est un poème de forme fixe comptant 12 à 15 vers (octosyllabes ou décasyllabes) construit sur deux rimes et réparti en trois strophes. Les premiers mots du premier vers sont répétés sous la forme d’un refrain à la fin des deuxième et troisième strophes.

Quand ? Le rondeau a fait son apparition entre les XIIIe et XVe siècles.

Un exemple de rondeau ?

Pour construire un bon Triolet,

Il faut observer ces trois choses :

Sçavoir, que l’air en soit follet;

Pour construire un bon Triolet,

Qu’il rentre bien dans le rolet,

Et qu’il tombe au vrai lieu des poses;

Pour construire un bon Triolet,

Il faut observer ces trois choses.

Saint-Amant

Lire aussi : La naissance de la poésie romantique

La ballade

La ballade est un petit poème de forme fixe composé de trois strophes (octosyllabes ou décasyllabes) suivies d’un envoi (demi-strophe finale). Le dernier vers de la première strophe est répété à la fin des deux autres strophes et sert de refrain.

La ballade doit répondre aux critères suivants :

  • Elle doit être construite à partir de trois huitains ou de trois dizains suivis d’un quatrain ou d’une strophe qui contient plus de quatre vers.
  • Le premier quatrain doit contenir 4 vers différents dont les rimes alternent.
  • Le dernier vers de chaque strophe est toujours de même.
  • La dernière strophe de 4 vers reprend les dernières rimes et le refrain (c’est ce qu’on appelle l’envoi).
  • La disposition des rimes se fait comme suit : ABABBCBC pour les huitains et ABABBCCDCD pour les dizains.
  • Les vers sont généralement des octosyllabes.

Quand ? La ballade naît au XIVe siècle.

À distinguer de ? La ballade romantique qui est un poème à forme libre.

Un exemple de ballade ?

Dame du ciel, régente terrienne

Emperière des infernaux palus,

Recevez-moi, votre humble chrétienne,

Que comprise sois entre vos élus,

Ce nonobstant qu’oncques rien ne valus.

Les biens de vous, ma Dame et ma Maîtresse,

Sont trop plus grands que ne suis pécheresse,

Sans lesquels biens âme ne peut mérir

N’avoir les cieux. Je n’en suis jangleresse :

En cette foi je veux vivre et mourir.

À votre fils dites que je suis sienne;

De lui soient mes péchés absolus;

Pardonne-moi comme à l’Égyptienne,

Ou comme il fit au clerc Théophilus,

Lequel par vous fut quitte et absolus,

Combien qu’il eût au diable fait promesse.

Préservez-moi de faire jamais ce,

Vierge portant, sans rompure encourir,

Le sacrement qu’on célèbre à la messe :

En cette foi je veux vivre et mourir.

Femme je suis pauvrette et ancienne,

Qui rien ne sais; oncques lettre ne lus.

Au moutier vois dont suis paroissienne

Paradis peint, où sont harpes et luths,

Et un enfer où damnés sont boullus

L’un me fait peur, l’autre joie et liesse.

La joie avoir me fais, haute Déesse,

À qui pécheurs doivent tous recourir,

Comblés de foi, sans feinte ni paresse :

En cette foi je veux vivre et mourir.

Vous portâtes, digne Vierge, princesse,

Jésus régnant qui n’a ni fin ni cesse.

Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,

Laissa les cieux et nous vint secourir,

Offrit à mort sa très chère jeunesse;

Notre Seigneur tel est, tel le confesse :

En cette foi je veux vivre et mourir.

François Villon, Ballade pour prier Notre-Dame

Le sonnet

Le sonnet est composé de deux quatrains et de deux tercets (décasyllabes ou alexandrins). Il suit un schéma très simple : ABBAABBACCDEED ou EDE. Tout sonnet qui n’est pas construit selon ce schéma est dit irrégulier.

Quand ? Le sonnet apparaît au XVIe siècle.

Un exemple ?

Me souvenant de tes bontez divines

Suis en douleur, princesse, à ton absence ;

Et si languy quant suis en ta presence,

Voyant ce lys au milieu des espines.

Ô la doulceur des doulceurs femenines,

Ô cueur sans fiel, ô race d’excellence,

Ô traictement remply de violance,

Qui s’endurçist pres des choses benignes.

Si seras tu de la main soustenue

De l’eternel, comme sa cher tenue ;

Et tes nuysans auront honte et reproche.

Courage, dame, en l’air je voy la nue

Qui ça et là s’escarte et diminue,

Pour faire place au beau temps qui s’approche.

Clément Marot, Sonnet à Madame de Ferrare (premier sonnet, publié en 1550).

L’élégie

L’élégie est un poème lyrique spécialisé dans l’expression des sentiments mélancoliques provoqués par un amour malheureux, mais susceptible aussi de développements moraux et philosophiques.

Quand ? L’élégie naît dans l’Antiquité.

Un exemple ?

Cueillons, cueillons la rose au matin de la vie;

Des rapides printemps respire au moins les fleurs.

Aux chastes voluptés abandonnons nos coeurs,

Aimons-nous sans mesure, à mon unique amie!

Quand le nocher battu par les flots irrités

Voit son fragile esquif menacé du naufrage,

Il tourne ses regards aux bords qu’il a quittés,

Et regrette trop tard les loisirs du rivage.

Ah! qu’il voudrait alors au toit de ses aïeux,

Près des objets chéris présents à sa mémoire,

Coulant des jours obscurs, sans périls et sans gloire,

N’avoir jamais laissé son pays ni ses dieux!

Ainsi l’homme, courbé sous le poids des années,

Pleure son doux printemps qui ne peut revenir.

Ah! rendez-moi, dit-il, ces heures profanées;

O dieux! dans leur saison j’oubliai d’en jouir.

Il dit : la mort répond; et ces dieux qu’il implore,

Le poussant au tombeau sans se laisser fléchir,

Ne lui permettent pas de se baisser encore

Pour ramasser ces fleurs qu’il n’a pas su cueillir.

[…]

Extrait du poème Élégie d’Alphonse de Lamartine.

Lire aussi : La poésie du Moyen-Âge à nos jours : quelques repères

L’épître

L’épître est une lettre en vers sur des sujets variés.

Quand ? L’épître existe depuis le Moyen-Âge.

Un exemple ? Les épîtres d’Horace, puis les épîtres parodiques de Voltaire.

Les épîtres sont généralement assez longs, voici un extrait d’un épître d’Horace.

Tandis, ô Lollius, remarquable jeune homme,

Que, précoce orateur, tu t’exerces dans Rome,

A Préneste je lis et relis l’écrivain

De la guerre de Troie, et cet auteur divin

M’apprend à distinguer et l’honnête et l’utile

De ce qui ne l’est pas, discoureur plus habile

Que Chrysippe et Grantor. As-tu quelque loisir ?

Je te dirai, mon cher, sous ton meilleur plaisir,

Pourquoi je pense ainsi : Le poème où la Grèce

Avec la barbarie est en lutte sans cesse.

Pendant un si long temps, à cause de l’amour

De l’infâme Paris, raconte, tour à tour,

Des peuples et des rois les fureurs insensées,

Anténor est d’avis, plus juste en ses pensées

De terminer la guerre : Et que répond Paris ?

Qu’on ne peut le forcer à demeurer épris

Du désir d’une vie et d’un trône paisible.

Nestor désirerait, à leurs débats sensible,

Rapatrier Achille avec Agamemnon.

[…]

L’hymne

L’hymne est avant tout un poème religieux.

Quand ? L’hymne apparaît dès l’Antiquité et est très en vogue au Moyen-Âge.

Un exemple ? Les hymnes de Ronsard ou encore ceux de Victor Hugo.

Nuit, des amours ministre et sergente fidèle

Des arrêts de Venus, et des saintes lois d’elle,

Qui secrète accompagne

L’impatient ami de l’heure accoutumée,

Ô l’aimée des Dieux, mais plus encore aimée

Des étoiles compagnes,

Nature de tes dons adore l’excellence,

Tu caches les plaisirs dessous muet silence

Que l’amour jouissante

Donne, quand ton obscur étroitement assemble

Les amants embrassés, et qu’ils tombent ensemble

Sous l’ardeur languissante.

Lorsque l’amie main court par la cuisse, et ores

Par les tétins, auxquels ne se compare encore

Nul ivoire qu’on voie,

Et la langue en errant sur la joue, et la face,

Plus d’odeurs, et de fleurs, là naissantes, amasse

Que I’Orient n’envoie.

C’est toi qui les soucis, et les gênes mordantes,

Et tout le soin enclos en nos âmes ardentes

Par ton présent arraches.

C’est toi qui rends la vie aux vergers qui languissent,

Aux jardins la rosée, et aux cieux qui noircissent

Les idoles attaches.

Mais, si te plaît déesse une fin à ma peine,

Et donte sous mes bras celle qui est tant pleine

De menaces cruelles.

Afin que de ses yeux (yeux qui captifs me tiennent)

Les trop ardents flambeaux plus brûler ne me viennent

Le fond de mes mouelles.

Pierre de Ronsard, Hymne à la nuit.

Les stances

Les stances sont des poèmes lyriques composés d’un certain nombre de strophes identiques (aux mètres variés – 6, 8, 10, 12 ou 14 vers généralement), d’inspiration souvent grave (paraphrase de psaumes, consolations…) parfois amoureuse.

Quand ? Les stances apparaissent en France au XVIe siècle.

Un exemple ? Utilisé essentiellement par Jean-Baptiste Rousseau ou encore Jean Moréas.

Que l’homme est bien, durant sa vie,

Un parfait miroir de douleurs,

Dès qu’il respire, il pleure, il crie

Et semble prévoir ses malheurs.

Dans l’enfance toujours des pleurs,

Un pédant porteur de tristesse,

Des livres de toutes couleurs,

Des châtiments de toute espèce.

L’ardente et fougueuse jeunesse

Le met encore en pire état.

Des créanciers, une maîtresse

Le tourmentent comme un forçat.

Dans l’âge mûr, autre combat,

L’ambition le sollicite.

Richesses, dignités, éclat,

Soins de famille, tout l’agite.

Vieux, on le méprise, on l’évite.

Mauvaise humeur, infirmité.

Toux, gravelle, goutte, pituite,

Assiègent sa caducité.

Pour comble de calamité,

Un directeur s’en rend le maître.

Il meurt enfin, peu regretté.

C’était bien la peine de naître !

Jean-Baptiste Rousseau, Stances.

L’ode

L’ode est un poème particulièrement lyrique, formellement proche des stances.

On distingue :

  • L’ode héroïque, à la louange des Grands ;
  • L’ode légère, chantant l’amour, les plaisirs de la vie ;
  • L’ode religieuse ;
  • L’ode descriptive.

Quand ? L’ode apparaît au XVIe siècle.

Un exemple ? Les Odes d’Horace ou encore de Ronsard.

Mécénas, issu de souche royale,

Ô toi mon appui, ma gloire idéale,

Il est des mortels qu’enivre en un char

Le sable achéen ; que borne sauvée

Par la roue ardente et palme enlevée

Égalent aux dieux, buveurs de nectar.

L’un est rayonnant si la plèbe étrange

Comble son orgueil des honneurs triplés ;

L’autre, s’il renferme en sa propre grange

Tout ce qu’en Libye on vanne de blés.

Heureux de bêcher la glèbe natale,

Celui-ci jamais n’irait de Myrtos,

En marin tremblant, pour tout l’or d’Attale,

Sur nef cypriote explorer les flots.

Le marchand qu’émeut, vers l’onde d’Icare,

L’Africus grondant, vante le loisir.

Les champs patriens : bientôt il répare

Ses bateaux défaits, âpre à s’enrichir.

Tel autre gaîment hume un vieux massique,

Et, le tiers du jour, oisif de plein gré,

Repose à l’abri d’un berceau rustique.

Ou près d’une source au courant sacré.

Mille aiment les camps, le son des trompettes,

L’appel des clairons, avec les conquêtes,

Des mères l’effroi. Voici le chasseur.

Loin de tendre épouse affrontant les neiges,

Qu’un cerf de sa meute éveille l’ardeur,

Ou qu’un ragot marse ait rompu ses pièges.

Moi, le lierre, honneur de tout docte front,

M’entr’ouvre l’Olympe ; et les frais bocages.

Les chœurs des sylvains, des nymphes volages.

Font ma vie à part, si ne s’interrompt

La flûte d’Euterpe, et si Polymnie

D’accords lesbiens daigne m’enchanter.

Dans le corps lyrique ose me compter.

Aux cieux touchera ma tête infinie.

Horace, Odes, À Mécène.

Lire aussi : Les figures de style : le guide complet

La poésie épistolaire

La poésie épistolaire désigne les poèmes rédigés sous forme de lettres (tu trouveras également l’appellation « roman épistolaire » pour désigner un roman fait de lettres).

Quelle est la différence avec une lettre classique ? La poésie épistolaire accorde une attention particulière à l’aspect esthétique et à la forme poétique du texte. Ces poèmes peuvent être adressés à une personne spécifique, fictive ou non, à un public large nubien à une entité abstraite (certains poèmes s’adressent alors à Dieu).

Quand ? Cette forme poétique apparaît au XVIIIe siècle. Le genre épistolaire connaît son apogée à la fin du siècle des Lumières, aux alentours des années 1780, et on assiste ensuite à une lente dérive du genre.

Un exemple ? Le recueil « Les Lettres d’une religieuse portugaise », de Gabriel-Joseph de la Vergne, comte de Guilleragues, est un exemple très célèbre de poésie épistolaire.

L’acrostiche

Il s’agit d’un poème dans lequel les premières lettres, syllabes ou mots de chaque ligne forment un mot ou une phrase lorsqu’elles sont lues verticalement. Cette technique était utilisée pour transmettre un message caché ou bien ajouter une couche de signification supplémentaire à un poème.

L’acrostiche est également une figure de style.

Quand ? Ce jeu littéraire apparaît dès l’Antiquité.

Un exemple ? Dans le recueil « Ombre de l’amour », Guillaume Apollinaire rend hommage à son amante Louise avec le poème Adieu. On y décode alors son surnom, Lou.

L’amour est libre il n’est jamais soumis au sort

O Lou le mien est plus fort encore que la mort

Un coeur le mien te suit dans ton voyage au Nord

Lettres Envoie aussi des lettres ma chérie
On aime en recevoir dans notre artillerie
Une par jour au moins une au moins je t’en prie

Lentement la nuit noire est tombée à présent
On va rentrer après avoir acquis du zan
Une deux trois A toi ma vie A toi mon sang

La nuit mon cœur la nuit est très douce et très blonde
O Lou le ciel est pur aujourd’hui comme une onde
Un cœur le mien te suit jusques au bout du monde

L’heure est venue Adieu l’heure de ton départ
On va rentrer Il est neuf heures moins le quart
Une deux trois Adieu de Nîmes dans le Gard

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