Connais-tu la figure de style de la gradation ? 👀 Il s’agit d’une figure de l’accumulation et de l’amplification. Elle est régulièrement utilisée dans la littérature française (et internationale d’ailleurs) et dans la vie quotidienne. Tu en utilises peut-être sans même t’en rendre compte. Alors, laisse-nous te présenter la gradation et toutes ses spécificités.
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Zoom sur la figure de style de la gradation 🪜
Qu'est-ce qu'une gradation ? | C'est une figure de style qui consiste à donner de l'intensité à un discours en organisant les termes d'une phrase ou d'un texte selon un ordre d'importance croissant ou décroissant. |
Qu'est-ce qu'une gradation ascendante ? | C'est une forme de gradation où l'intensité des mots ou des idées progresse de manière croissante. |
Qu'est-ce qu'une gradation descendante ? | C'est une forme de gradation où l'intensité des mots ou des idées diminue progressivement. |
Un exemple de gradation | Corneille, Le Cid : « Va, cours, vole, et nous venge. » Ici, la gradation ascendante donne l'impression d'une urgence et d'une intensité croissante dans l'action. |
Qu’est-ce que la figure de style de la gradation ?
Avant de te donner quelques exemples de gradation, faisons le point sur sa définition. La gradation est une figure de style qui consiste à donner de l’intensité à un discours en organisant les termes d’une phrase ou d’un texte selon un ordre d’importance croissant ou décroissant.
Il existe deux types de gradation dont nous te parlons juste en dessous.
À quoi sert la figure de style de la gradation ?
La gradation sert à amplifier une émotion ou à créer un effet dramatique en accentuant progressivement l’impact des mots.
Dans une gradation ascendante, on crée une montée en puissance, idéale pour captiver l’attention du lecteur en donnant une impression de progression. À l’inverse, la gradation descendante permet de nuancer ou de dédramatiser une situation, comme un retour au calme. Utilisée dans la poésie, la littérature ou même la publicité, la gradation est un outil efficace pour rythmer un texte et mettre en valeur certaines idées.
Qu’est-ce que la gradation ascendante ?
La gradation ascendante est une forme de gradation où l’intensité des mots ou des idées progresse de manière croissante. Elle consiste à partir d’un terme de faible intensité et à monter graduellement vers des expressions plus fortes. Cette figure de style est souvent utilisée pour amplifier une émotion, souligner une montée en tension, ou dramatiser une situation.
Par exemple : « C’est un murmure, un bruit, un fracas, une explosion. »
Ici, chaque terme est plus intense que le précédent, créant une progression ascendante qui donne un effet d’amplification. La gradation ascendante est particulièrement utile pour captiver l’attention du lecteur en l’entraînant dans un crescendo d’émotions ou de sensations.
Qu’est-ce que la gradation descendante ?
La gradation descendante est une forme de gradation où l’intensité des mots ou des idées diminue progressivement. Contrairement à la gradation ascendante, elle part d’un terme fort pour aller vers des expressions de moins en moins intenses. Cette figure de style permet souvent d’apaiser une situation, de montrer une perte de force, ou de dramatiser une chute.
Par exemple : « Il cria, parla, murmura, puis se tut. »
Dans cet exemple, chaque terme est de moindre intensité que le précédent, donnant une impression de décroissance ou de calme progressif. La gradation descendante est souvent utilisée pour exprimer un retour au calme ou une fin de tension, apportant une nuance ou une conclusion plus douce à une situation.
Qu’est-ce qu’une gradation régulière ?
Une gradation régulière est une forme de gradation où la progression d’intensité se fait de manière harmonieuse et constante, que ce soit en montant (gradation ascendante) ou en descendant (gradation descendante). Dans ce type de gradation, chaque mot ou expression augmente ou diminue avec le même intervalle d’intensité, créant un rythme régulier et fluide.
Par exemple, en gradation ascendante régulière : « Je marche, je cours, je vole. »
Ici, l’intensité de l’action progresse de façon constante et logique, passant du mouvement lent au plus rapide sans sauts d’intensité trop brusques.
Une gradation régulière crée un effet de continuité et permet de transmettre une montée ou une baisse de façon mesurée et fluide, ce qui peut être utile pour maintenir un rythme stable dans un texte ou une description.
Quelques exemples de gradation, la figure de style de l’accumulation et de la progression
Maintenant que tu y vois un peu plus clair, laisse-nous te donner quelques exemples célèbres de gradation.
Comme nous l’avons dit un peu plus tôt dans cet article, la gradation est une figure de style régulièrement utilisée dans la littérature française. La preuve en exemple.
- Corneille, Le Cid : « Va, cours, vole, et nous venge. »
Ici, la gradation ascendante donne l’impression d’une urgence et d’une intensité croissante dans l’action. - Victor Hugo, La Légende des siècles : « Marchez, courez, volez, vengez-moi, punissez. »
La montée en puissance des verbes accentue le désir de vengeance et l’élan héroïque des personnages. - Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin : « Je l’appelle, je le supplie, je crie, je hurle. »
Cette gradation exprime l’intensité croissante du désespoir du personnage. - Jean Racine, Andromaque : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. »
La gradation décrit les émotions successives du personnage, créant un effet de tension amoureuse. - Molière, Dom Juan : « Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge. »
Cette gradation accentue l’angoisse du personnage avec une montée en intensité dramatique. - Honoré de Balzac, Le Père Goriot : « Adieu, veaux, vaches, cochons, couvée. »
Ici, la gradation exprime la perte des espoirs successifs du personnage de manière presque ironique. - Expression populaire : « C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap, que dis-je, c’est une péninsule ! »
Ce passage, issu de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, est une gradation qui sert ici à amplifier le ridicule dans la description. - Victor Hugo, Les Misérables : « Cet homme marchait, il courait, il volait. »
La gradation rend compte de l’accélération de l’action, renforçant l’idée d’urgence et d’élan. - Expression poétique : « Je le dis, je l’affirme, je le jure. »
Cette gradation met en valeur l’intensité de l’engagement ou de la conviction du locuteur.
Comment construire la figure de style de la gradation ?
Si tu souhaites créer une gradation maintenant, laisse-nous te donner quelques petits conseils. 👀
Pour ce faire, tu dois choisir des mots ou des groupes de mots dont l’intensité augmente ou diminue de manière progressive. La gradation peut être ascendante, en allant du moins intense au plus intense, ou descendante, en inversant l’ordre. Elle repose souvent sur des verbes, des adjectifs ou des noms, selon l’effet que tu souhaites créer.
Pour réussir une gradation, tu dois :
- Définir le degré d’intensité souhaité : déterminez si vous souhaitez exprimer une montée en puissance ou, au contraire, un affaiblissement progressif.
- Sélectionner des mots à intensité croissante ou décroissante : choisissez des termes qui s’enchaînent de manière logique et dont l’intensité varie subtilement.
- Utiliser un rythme approprié : pour accentuer l’effet de gradation, assurez-vous que le rythme du texte accompagne le changement d’intensité, en ajoutant par exemple des pauses ou en répétant certains mots.
- Adapter la gradation au contexte : en fonction du ton et du style de votre texte, utilisez la gradation pour exprimer des émotions fortes, décrire une situation ou insister sur une idée.
Construire une gradation demande de bien connaître le sens et l’intensité des mots choisis pour obtenir un effet naturel et efficace.
Quelle est la différence entre une gradation et une accumulation ?
La gradation et l’accumulation sont deux figures de style qui impliquent une succession de termes, mais elles se distinguent par leur effet et leur structure.
- La gradation : elle implique une progression, avec une montée (gradation ascendante) ou une descente (gradation descendante) dans l’intensité des termes. L’idée est de créer un effet de crescendo ou de decrescendo, en organisant les mots selon une hiérarchie d’intensité. Par exemple : « Je murmure, je parle, je crie. »
Ici, chaque terme est plus intense que le précédent, créant une montée en puissance. - L’accumulation : elle consiste à empiler des mots ou des expressions de même niveau d’intensité, sans hiérarchie, pour donner une impression de quantité ou d’abondance. L’accumulation sert à insister sur une idée en créant un effet d’encombrement ou de saturation. Par exemple : « Il y avait des fleurs, des plantes, des arbres, des buissons, des arbustes. »
Ici, les termes sont juxtaposés sans progression, créant une sensation de profusion.