Alors que la question de l’ouverture sociale est au cœur des préoccupations en France, l’Australie n’est pas en reste. Le pays des kangourous annonce réserver 20 000 places à l’université aux étudiants boursiers, mais également à ceux issus des communautés indigènes. Retour sur cette initiative d’ouverture sociale largement saluée par les établissements du pays.
Fraîchement nommé ministre de l’Éducation, Jason Clare a récemment annoncé soutenir l’ouverture sociale de l’Australie et ce, en passant par l’inclusion des plus jeunes dans l’éducation supérieure.
Le gel de 20 000 places dans les universités australiennes pour les étudiants défavorisés
L’objectif d’une telle initiative ? Le gouvernement australien souhaite mettre un terme définitif aux discriminations sociales et raciales qui persistent dans le pays. « Aujourd’hui, votre lieu d’habitation, les revenus de vos parents et le fait que vous soyez indigène ou non est encore un facteur majeur » qui détermine l’accès à l’université en Australie, explique Jason Clare à Times Higher Education. « Je ne veux pas que, dans notre pays, les opportunités dépendent de votre code postal, de vos parents ou de la couleur de votre peau. »
C’est pourquoi le gouvernement australien a pris la décision de geler 20 000 places dans toutes les universités du pays pour les étudiants boursiers et ceux issus des communautés indigènes (encore très fortement stigmatisés par leurs origines). Ces places seront alors ouvertes sur les quatre années à venir aux étudiants qui connaîtraient des difficultés financières, des discriminations liées à leurs régions de provenance, issus des communautés indigènes et en situation de handicap.
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Une initiative pour l’ouverture sociale portée par quelque 330 millions d’euros
Le prix de cette mesure s’élève à 486 millions de dollars australiens, soit environ 330 millions d’euros. Une somme colossale engagée pour l’ouverture sociale… mais pas que. Le ministère de l’Éducation australien entend bien également accompagner le développement démographique du pays.
En effet, une telle initiative permettrait de nourrir le bassin d’emplois australien. En réservant des places à une catégorie d’étudiants qui n’étaient pas prédestinés aux études supérieures, le gouvernement alimente les entreprises nationales en talents qualifiés. Il est d’ailleurs important de noter que les places à l’université, qui seront alors ouvertes, concerneront des secteurs dans lesquels les besoins en recrutement sont importants.
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Une mesure saluée par la critique ?
Si la grande majorité des universités australiennes saluent cette initiative de démocratisation de l’accès à l’université, d’autres s’inquiètent du faible nombre de places destinées à ces étudiants. Le vice-chancellor de l’Université de Canberra, Paddy Nixon, souligne ainsi les besoins très importants de main-d’œuvre dans les secteurs de l’enseignement, de l’aide à la personne ou encore du médical. Il craint alors que cette mesure ne soit pas suffisante.
