Que font les écoles de commerce pour l’égalité des chances ?

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Le sujet de l’ouverture sociale et de l’égalité des chances est une problématique souvent abordée lorsque l’on parle des écoles de commerce. En effet, ces cursus, souvent très coûteux, semblent être inaccessibles pour certains. Mais ces grandes écoles tentent tant bien que mal d’œuvrer pour l’égalité des chances, véritable enjeu social pour le bien-être de notre société. Zoom sur les différentes actions menées par les écoles de commerce pour promouvoir et favoriser l’ouverture sociale chez leurs élèves.

L’égalité des chances en écoles de commerce

Rappelons-le, l’objectif de l’égalité des chances est de permettre à chacun d’accéder aux mêmes opportunités, peu importe le capital culturel, financier, l’origine sociale ou ethnique dont il bénéficie. L’égalité des chances peut être favorisée de différentes manières, qui tentent alors de neutraliser les écarts de moyens financiers, de ressources ou autres entre les personnes, et ici, entre les élèves.

Alors que les frais de scolarité en écoles de commerce ont augmenté de 33% entre 2015 et 2022, l’égalité des chances au sein de ces écoles semble s’améliorer. Souvent perçues comme des cursus élitistes fermant leur accès à une pluralité de profils sur le plan socio-culturel, les écoles de commerce ont pris conscience de l’obligation d’ouvrir leurs portes. Une mesure soutenue à la fois par le ministère, mais aussi par l’opinion publique. Et même s’il y a encore du travail, les lignes bougent petit à petit !

Aujourd’hui, le taux d’élèves boursiers du CROUS admis dans les écoles de commerce a largement augmenté. En effet, ce taux varie entre 12% et 33% au sein des écoles de management du top 10. Au-delà de ce top, il peut aller jusqu’à près de 65%. Dès lors, ces dispositifs font leurs preuves et doivent continuer d’être encouragés pour permettre au plus grand nombre d’accéder à une Grande École.

Pour écrire cet article, nous nous sommes appuyés sur l’étude réalisée par Major-Prépa sur les dispositifs en faveur de l’égalité des chances en école de management. Voici donc les différentes actions mises en place pour continuer de promouvoir l’ouverture sociale dans les écoles de commerce.

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Les dispositifs financiers mis en place par les écoles de commerce

En effet, les écoles de commerce ont pris la mesure de l’enjeu que représente l’égalité des chances. Depuis plusieurs années, ces Grandes Écoles ont mis en place différents dispositifs pour œuvrer en faveur de l’ouverture sociale et cela passe surtout par des moyens financiers.

L’exonération partielle ou totale des frais de scolarité

La très grande majorité des écoles de commerce propose d’abord un système d’exonération des frais de scolarité, octroyé selon les échelons des bourses sur critères sociaux du CROUS. Cependant, il n’y a pas de politique nationale obligatoire concernant ces dispositifs. Dès lors, chaque école choisit les taux d’exonération qu’elle souhaite appliquer. Ainsi, toutes écoles confondues, un élève boursier (échelon 0 bis) peut se voir exonérer de 8% de ses frais de scolarité et jusqu’à 75% pour les échelons 7. Mais ces exonérations peuvent aussi être totales. En effet, certaines écoles proposent aux élèves boursiers, parfois dès l’échelon 4, de se voir totalement exonérés de leurs frais de scolarité. C’est le cas notamment d’ESCP ou d’emlyon qui prennent en charge totalement les frais de scolarité de certains de leurs élèves.

Les systèmes de bourses

Un autre levier financier largement actionné par de nombreuses écoles de commerce est la proposition d’un système de bourses complémentaires. En l’absence de réglementation nationale et unique pour les écoles de commerces, ces bourses se déclinent sous différents noms et s’octroient dans de multiples cas. Ainsi, nous pouvons citer l’ensemble des bourses fonctionnant sur la base du mérite ou de l’excellence dès l’admission des candidats. Ces bourses récompensent les étudiants avec les meilleurs résultats aux concours répondant à certains critères ou encore toutes les aides à la mobilité internationale. Certaines écoles disposent aussi d’un fond d’urgence permettant d’octroyer des bourses d’urgences, ou bourses exceptionnelles, à des étudiants vivant une situation ponctuelle particulièrement difficile. Notons aussi les différentes bourses d’études dispensées pour certains programmes, ou encore les aides financières pour les étudiants étrangers, ou ceux ayant le statut de réfugié.

Ces bourses sont généralement distribuées par les fondations d’entreprise internes à chaque école de commerce, financées en partie par différents mécènes ou dons de particuliers ou d’organismes. Certaines écoles de commerce font aussi le choix de se rapprocher et de s’allier à différentes fondations, en plus de leurs propres fondations d’entreprises. C’est le cas par exemple de NEOMA BS, école avec le plus haut taux de boursiers, avec la fondation Veuve Clicquot, qui accompagne 10 jeunes étudiantes chaque année, ou encore la fondation Jacques Lambert.

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Les prêts à taux 0%

Enfin, certaines écoles proposent aussi un accompagnement financier particulier pour leurs élèves, notamment par la mise à disposition d’un prêt à taux 0% pour financer leurs études. Les écoles, en plus du prêt, accompagnent leurs élèves pour la constitution de leur dossier financier et leur proposent généralement un accompagnement individualisé.

égalité des chances
Source : Major-Prépa

Les autres dispositifs pour favoriser l’ouverture sociale

La discrimination positive pendant les concours

En 2021, HEC et l’ESSEC ont pris une mesure qui a beaucoup fait parler d’elle. En effet, ces deux écoles de commerce ont décidé de bonifier les élèves boursiers directement sur leurs notes de concours. L’idée en elle-même de favoriser l’égalité des chances est bonne, d’autant plus dans ces deux écoles où le taux de boursiers est le plus bas, mais la mesure décidée n’a pas fait l’unanimité. Jugée trop stigmatisante auprès des élèves boursiers, cette mesure a été modifiée dès cette année dans les deux écoles de manière à atténuer la  stigmatisation des élèves visés par le dispositif mis en place. Toutefois, ces mesures avaient permis d’augmenter de 10% le taux de boursiers admis à HEC, et d’admettre 24 élèves boursiers supplémentaires à l’ESSEC.

Un accompagnement individuel

L’égalité des chances ne consiste pas exclusivement à aider financièrement les étudiants les moins avantagés. Généralement, les écoles cherchent aussi à proposer un accompagnement individuel aux élèves susceptibles de bénéficier des dispositifs mis en place. Tutorat individualisé, mentoring, service dédié à l’accompagnement financier, les solutions proposées par les écoles sont nombreuses. Notons par exemple le projet de monitorat de MBS, ou encore le soutien de l’association Club 21ème siècle à l’EDHEC avec le dispositif Reveal@her pour accompagner des jeunes diplômées issues de la diversité dans leurs parcours.

Des parcours spécifiques

Une autre initiative des écoles de commerce pour favoriser l’ouverture sociale au sein de leur promotion d’étudiants est de diversifier directement le profil de leurs élèves. Ainsi, certaines écoles ont choisi de développer des parcours particuliers pour certains étudiants. Prenons l’exemple du cursus Sirius chez Audencia dédié aux bacheliers professionnels, ou encore la voie de concours spécifique post-bac “ascension sociale/handicap” à GEM.

Enfin, bien que ce ne soit pas son objectif premier, il faut tout de même mentionner que l’alternance est aussi un moyen de favoriser l’égalité des chances au sein des grandes écoles, en grande partie parce que les frais de scolarité sont pris en charge par l’entreprise dans lequel l’élève effectue son expérience professionnelle.

Les Cordées de la Réussite

Finalement, l’une des actions majeures que chacune des écoles tente de mettre en place est l’idée d’un continuum avant / après le bac. En effet, il ne faut pas oublier que la grande majorité, voire la totalité des élèves selon les écoles de commerce, est issue de classe préparatoire. Ainsi, de nombreuses écoles de commerce s’investissent dans des projets pour accompagner des jeunes dès le lycée, ou même dès le collège pour favoriser leur ouverture culturelle et sociale, et diversifier les profils au sein des classes prépas. Ici, nous pouvons mentionner le programme de l’ESSEC, pionnière à ce sujet, avec le dispositif “Une grande école pourquoi pas moi ?”, ou encore celui de “ABC du Grand Oral” de emlyon . Plus généralement, ces dispositifs s’ancrent dans le dispositif national des Cordées de la Réussite, où les étudiants des écoles s’engagent dans des associations diverses en œuvrant pour l’égalité des chances. Ces associations permettent d’offrir à un public divers des activités de mentorat et tutorat, mais aussi des évènements dédiés à l’orientation comme les Entretiens de l’Excellence notamment. Certaines de ses associations disposent aussi de programmes particuliers pour les jeunes en situation de handicap ou les jeunes déjà en post-bac. C’est le cas de Prépa’Rémois notamment, l’association de NEOMA BS Reims avec ses dispositifs PHARES et Horizon Sup.

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