Comment intégrer l’École Navale ?

À lire dans cet article :

Afin de te permettre de découvrir ce qu’est l’École Navale et quelles sont ses particularités, nous te proposons de lire cet article, réalisé avec l’aide de deux élèves de l’EN. De la procédure d’entrée au déroulement de la scolarité en passant par les débouchés, tu sauras tout sur les spécificités de cette école. Merci à eux pour leur participation et leurs corrections. Bonne lecture !

Qu’est-ce que l’École Navale (EN) ?

L’École navale est l’école militaire d’enseignement supérieur française qui assure la formation initiale des officiers de la Marine nationale. Elle fait partie, avec l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, l’École de l’air, l’École des officiers de la Gendarmerie nationale, l’École polytechnique et l’École de santé des armées, de l’une des six grandes écoles militaires françaises. Celle-ci a la particularité de délivrer un diplôme d’ingénieur, combiné à la formation humaine et militaire dans le domaine maritime. Les étudiants qui intègrent l’EN sont rémunérés pendant les trois ans de ce cursus.

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Quels sont les différentes voies pour intégrer l’École Navale ?

Pour entrer dans cette école, il y a plusieurs voies d’accès. En premier lieu, il est à noter que celle-ci est destinée aux étudiants des classes préparatoires scientifiques (MP, PC ou PSI). Il s’agit du premier et principal moyen d’intégrer l’EN, via la banque d’épreuves de Centrale. C’est un concours d’entrée très
sélectif, qui n’offre qu’une trentaine de places par série et par an (une centaine au total). Une fois sélectionnés, les admis suivent dans un premier temps les cours sur la base de l’École Navale située à Lanvéoc sur la presqu’île de Crozon, près de Brest. C’est le parcours classique d’entrée dans cette école, qui dure au total trois années. Une promotion est environ composée d’une centaine d’élèves.

Par ailleurs, il y a en plus quelques bi-diplômants (leur nombre dépend des années), qui viennent d’écoles partenaires notamment les Arts et métiers, Centrale Paris et Sup Aéro. Ce sont des étudiants qui viennent suivre deux années de formation à l’EN. Dans cette perspective, ces derniers effectuent six mois d’études à l’école dans une promotion puis les autres six mois dans la promotion supérieure. La seconde année est composée de six mois de PFE (projet de fin d’études) et enfin de six mois sur la mission Jeanne d’Arc. Ils auront le diplôme de leur école et celui de l’École Navale. Comme les autres élèves ils sont rémunérés et ils ont un engagement de huit ans (renouvelable) et non de vingt-cinq pour les élèves entrés sur concours.

Ensuite, il existe une autre voie d’accès possible, celle des officiers sous contrat : après un équivalent master, ils peuvent entrer à l’EN. Ils ne font pas partie de la promotion (ils ont leur propre promotion). Ils passent aussi un concours et en termes d’effectifs, ces derniers moins nombreux que ceux qui suivent la formation via la première voie d’accès que nous avons décrite plus haut.

Enfin, pour les filières internes à l’armée, il est possible de passer des concours internes destinés à devenir officiers mariniers, équivalent des sous-officiers dans l’armée de terre.

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Quel est le profil requis pour intégrer cette école ?

Pour y entrer, il faut véritablement avoir envie et être prêt à s’engager. Par définition, il ne s’agit pas d’une école d’ingénieur comme les autres. Il faut avoir conscience de tout l’aspect militaire, qui est au cœur de la vie de l’EN, par lequel les futurs officiers doivent être attirés par le service de son pays. Il faut bien
se renseigner avant d’en franchir les portes, que ce soit sur l’école en elle-même que pour le monde militaire de manière plus générale.

Les débouchés auxquels destinent cette école, quels qu’ils soient, ne sont pas ordinaires et requièrent sinon une vocation, du moins un réel engagement de la part des étudiants de l’EN. Ce sont de beaux métiers, mais (très !) exigeants. Il ne faut pas s’y méprendre : ce n’est pas qu’une école d’ingénieur. Ceux qui y
entrent le font par conviction et par envie de faire partie de l’armée.

En plus de ces critères, des aptitudes physiques sont requises dans la mesure où non seulement parmi les épreuves d’admission figurent des épreuves de ce type, obligatoires, mais également parce que la formation comprend des entraînements et une pratique sportive régulière par la suite.

Comment s’organisent ces trois années de formation ?

Dès lors, la scolarité s’organise comme suit : après deux ans de formation scientifique et technique sur la base (l’équivalent du campus d’une école, c’est-à-dire le site sur lequel il se trouve), il y a six mois de projet de fin d’études en France ou à l’étranger, la plupart dans un établissement universitaire, en
rapport avec son projet. Après ces premiers six mois, ceux-ci sont suivis par la mission Jeanne d’Arc, sur un porte-hélicoptère amphibie (PHA) où les élèves officiers feront le tour du monde à cette même période. Plusieurs escales ont lieu, dont la destination dépend des années.

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Quel est le contenu de la formation ? Quels sont les cours et les spécificités de l’EN ?

La formation est découpée en trois grands axes : humaine, scientifique et maritime. Tout d’abord, la partie humaine est étroitement liée à la partie militaire. Le commandement des hommes par exemple est lié à ces deux aspects. Pour ce qui est de l’axe scientifique, cet aspect est lié au fait que l’EN est une école d’ingénieur ; les connaissances acquises sont donc dans la continuité des cours de la prépa. Éthique, langues vivantes et sport font également partie de cette composante en formant un tout indissociable et essentiel pour la formation des futurs officiers.

En ce qui concerne la question maritime, il s’agit de tout ce qui relève de la navigation. Ainsi, il est question en particulier de certains des éléments suivants : règles d’anticollision de base, suivi d’une route en mer, énoncer des ordres, apprendre à évoluer sur un plan d’eau en s’y repérant.

Afin de s’y exercer, les étudiants de l’EN suivent deux semaines de corvette, sur des bâtiments écoles réservés à la formation. Ceux-ci sont à disposition des élèves afin qu’ils puissent s’entraîner à naviguer. Avant l’étape de la corvette, il y a celle du simulateur qui reproduit une passerelle (la passerelle d’un bâtiment) ; le but est alors de reproduire la réalité grâce à des écrans géants, des outils de navigation (carte, barre, …) et de s’exercer dans les conditions proches du réel.

De la même manière, il est à noter que des formations régulières sont proposées sur des bateaux de plus petite taille tels que des zodiacs, des BIN (Bâtiments d’Instruction Nautique), ou encore des VLI (Vedettes de Liaison) afin de compléter cette approche technique en conditions réelles. Il faut également acquérir des compétences maritimes : les élèves font de la voile, et des visites de certaines unités sont programmées fréquemment aux élèves. Cela permet à ces derniers d’avoir une bonne connaissance de toutes les branches de la marine, les différentes composantes maritimes, afin de choisir à l’issue de leur cursus le domaine qui les intéressent le plus, en acquérant les compétences requises en amont.

Pour ce qui est des cours, il s’agit d’une organisation par UE (Unités d’Enseignements) comme à l’université ou dans la plupart des écoles. Le réveil est à 7h, les élèves se préparent, font leur lit, rangent leur chambre. À 8h, les élèves se rassemblent pour la cérémonie des couleurs et à 8h30, les cours débutent. En général, les horaires sont séparés en deux fois deux heures le matin ainsi que l’après-midi, avec une pause à midi. Pour donner quelques exemples de cours, en voici quelques-uns spécifiques à l’EN : on peut parler des cours qui abordent le traitement de signaux, ou de ceux d’acoustique sous-marine notamment. Ceux ci sont donc sans cesse articulés autour des futures missions des officiers, et revêtent dès lors une dimension technique et pratique, et pas seulement théorique.

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La vie sur la base (ambiance, activités, organisation, règles de vie)

À propos de la vie en-dehors des cours, les élèves peuvent par exemple aller faire de la voile après la fin de ces derniers. Ils ont accès à toutes les infrastructures sportives pour s’entraîner et se maintenir en forme. Deux formats sont proposés : pratique libre et cours guidés collectifs (obligatoires pour ces derniers, c’est-à-dire inclus dans l’emploi du temps). L’accent est mis sur cet aspect sportif, qui débute comme mentionné précédemment par les épreuves sportives d’admission.

En outre, en première année, les élèves officiers sont internes (ils ont une chambre sur la base). Ils ont le droit de sortir le mercredi après-midi et le week end. À partir de la deuxième année, les élèves peuvent sortir dès la fin des cours. L’ambiance générale, qui repose sur la vie en collectivité et une certaine forme de cohésion, est très agréable. Les repas pris sur place participent de cette atmosphère d’entraide.

Par conséquent, les étudiants vivent dans des duplex à huit ; en bas sont situés leurs bureaux avec une magnifique vue sur la mer et à l’étage leurs lits. Cet espace très spacieux permet de ne pas se sentir à l’étroit malgré la cohabitation et d’offrir un véritable espace de travail, en plus de la bibliothèque de la base.

Par ailleurs, il s’agit d’une école très attachée à ses traditions. Elles participent également à la construction de cette ambiance que nous évoquions plus haut. Tout commence lors de l’intégration et des événements jalonnent et rythment l’année par la suite. Cela permet de renforcer la cohésion d’une promotion autour de ces traditions.

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Que faire après l’École Navale ? Quels sont les objectifs et ses débouchés ?

À l’issue des trois ans, les officiers sont soumis à ce que l’on appelle une année d’application lors de laquelle les élèves sont affectés sur un bâtiment. Ensuite, les affectations commencent, deux ans par deux ans. Il existe plusieurs spécialités qui vont déterminer la voie vers laquelle les élèves se dirigent. Cela va du pilote de rafale marine au plongeur-démineur jusqu’au chef de la gestion nucléaire dans les sous-marins ; les métiers proposés à l’issue de ce cursus offrent par conséquent un panel particulièrement large dans le domaine de la marine.

De plus, il existe deux grandes filières : la première, dite opérationnelle, contient les futurs officiers en charge de l’artillerie, de la lutte anti-sous-marine (plongeurs démineurs, futurs commandos marines, pilotes de NH90, pilotes de rafales marines). Elle regroupe des futurs commandants de bâtiments. La seconde est la filière énergie, avec notamment les énergies embarquées, dont celle des filières nucléaires. Pour résumer, la première s’occupe de tout ce qui est à l’extérieur du bateau et la seconde de tout ce qui se trouve à l’intérieur.

Le classement d’entrée ainsi que le classement à l’année déterminent les postes que l’on demande. Pilotes, plongeur-démineurs et commandos sont des spécialités à sélection, il est donc difficile de les obtenir sans un très bon dossier. Le nombre de postes varie selon les années, en fonction des besoins de la marine.

En dernier lieu, il est rare que des personnes ne poursuivent pas dans l’armée après leur formation dans la mesure où ces derniers ont signé un contrat. S’il y a rupture de celui-ci, les anciens officiers doivent rembourser ce qu’ils ont perçu pendant leur formation, à l’instar des élèves fonctionnaires-stagiaires de l’ENS ou de Polytechnique.

Nous espérons que cet article t’auras permis de découvrir ou approfondir tes connaissances sur cette école !

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