Tu t’apprêtes à rejoindre l’aventure Erasmus à Dublin, en Irlande ? Tu tombes à pic. Dans cet article, nous te présentons le témoignage de Claire, partie étudier en Irlande pendant 6 mois. La jeune femme nous a confié son expérience. Université, frais engagés, barrière de la langue, etc. Nous lui avons posé toutes les questions que tu pourrais avoir en tête avant de te lancer.
Six mois à Dublin avec Claire
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Claire, j’ai 22 ans. J’ai fait un bac L option anglais renforcé. En fait, c’est un peu faux… J’ai fait un ABI/Bac. En gros, c’est le bac français et allemand en même temps. Le concept c’est de faire douze heures d’allemand réparties entre des cours de langues et d’histoire, mais je n’ai pas passé le bac à cause du Covid. (rires) Fun fact, pour le choix de ma licence, j’étais intéressée soit par la traduction, soit par l’histoire de l’art, car ma tante m’avait offert un livre sur les secrets sur les peintures célèbres. Le choix était évident. Ils m’ont acceptée direct donc c’était top. Je suis donc allée à l’Université de Strasbourg et maintenant, je suis en deuxième année de master en métiers du livre et de l’édition.
Peux-tu nous parler des raisons pour lesquelles tu as voulu faire un Erasmus ?
Je souffrais beaucoup de la solitude à cause du Covid et du fait que je ne connaissais personne dans ma licence. Je voulais aller ailleurs et découvrir l’Irlande. Ma prof d’anglais de L2 m’avait donné les instructions pour aller en Irlande.
Pourquoi l’Irlande ?
Je voulais un pays anglophone, car j’avais fait beaucoup fait d’allemand à tel point que je ne voulais pas aller encore en Allemagne et le seul pays anglophone européen qui était disponible c’était l’Irlande.
Comment s’est passé l’échange ?
Une expérience très positive. J’ai tout adoré et le voyage m’a fait gagner en autonomie. Je me sentais chez moi là-bas.
As-tu rencontré des difficultés durant l’échange ?
La recherche de logement était compliquée, car Dublin est saturé et, surtout, c’est rempli d’anarques. C’est un peu risqué, donc grâce à un groupe WhatsApp, j’ai réussi à trouver un logement. C’est ma prof d’anglais qui m’a amenée jusque-là et une ancienne élève m’a rajouté dans un groupe des élèves de l’université. À trois semaines de mon départ, je n’avais toujours pas de logement et ils ont su m’aider grâce à Carmen, une étudiante espagnole qui m’a accueillie dans sa chambre pendant que son petit-ami était hors du pays et j’ai fini par trouver une colocation quelques semaines plus tard dans une maison grâce à un groupe Facebook.
As-tu eu du mal avec la langue ?
Pas vraiment, j’étais surtout avec des étudiants jeunes, donc ça ne me dérangeait pas. Par contre, je pense encore à ma prof d’histoire de l’art irlandais qui avait un fort accent.
Qu’as-tu pensé des cours ?
J’étais surprise par la différence entre les deux systèmes universitaires. J’admets ne pas avoir aimé tous les cours, mais la gentillesse et l’attention des professeurs m’ont beaucoup plu.
La vie à Dublin
Quelles sont les différences entre la France et l’Irlande ?
Les gens sont beaucoup plus sympas, il y avait une très bonne ambiance. Ils sont fêtards, toujours avec une Guinness à la main en fin de la journée.
À quoi ressemble une journée libre typique ?
J’allais souvent au bord de la mer, soit en bus, soit à pied ; j’allais aussi à la montagne et avec mes amies, on sortait aux musées et dans les bars. J’ai toujours aimé la nature, alors je faisais des marches et des randonnées.
Quels sont les avantages de vivre et d’étudier à Dublin ?
L’accompagnement est vraiment bien, il y a pleins d’associations qui proposent des d’activités. Il y avait une fois par semaine des évènements pour rencontrer du monde. Les professeurs sont très à l’écoute et tout est fait pour que la vie étudiante soit agréable. C’est vraiment à l’américaine.
Quels sont les inconvénients de vivre et d’étudier à Dublin ?
Trouver un logement, certains étaient à huit ou dix dans des maisons très mal isolées. Ce n’était pas mon cas, heureusement. Quant aux études, il faut tout préparer en amont sinon on finit vite perdu.
Recommandes-tu Dublin ?
Oui, beaucoup, j’ai trop trop trop aimé. (rires)
Si tu avais l’opportunité de refaire un Erasmus, le referais-tu ?
Je pense que oui. Après, ce qui me fait un peu peur c’est de me dire que ce ne serait pas aussi bien que la première fois, même si j’ai très envie de retourner en Irlande.
As-tu des astuces ou des anecdotes ?
Alors, une anecdote. Quand je suis arrivée en Irlande, c’était la première fois que j’ai pris un avion de ma vie et je suis arrivée là-bas un peu perdue et je me souviens que Carmen m’a dit de prendre le bus numéro 16. Je le cherche sans le trouver, j’ai demandé à tous les chauffeurs sans qu’il ne sache où ça se trouvait, le tout avec mes grosses valises. Je l’ai trouvé et je l’ai attrapé rapidement.
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Erasmus et argent, tout un casse-tête
Comment as-tu financé cette la mobilité ?
J’ai fait des jobs d’été, j’étais saisonnière de l’espace vert dans mon village, j’ai pu avoir l’aide de mes parents et de ma grand-mère. Les bourses aussi, mais c’était maigre.
Quel montant avais-tu au total lors de ta mobilité ?
Je ne m’en souviens plus, le loyer était dans les 600 euros par mois et pour la nourriture j’allais chez Lidl donc ce n’était pas très cher, quant au bus c’était 1 euro par voyage. Je dirais de tête 800 ou 850 euros par mois.
Quel est le coût de la vie à Dublin ?
La vie est quand même plus chère qu’en France, mais ça reste possible. Heureusement que j’avais mes parents.
Selon toi, combien faudrait-il pour vivre convenablement ?
Il faudrait que je fasse un calcul. Certains logements étaient à 1 000€, donc ça complique les choses. Je dirais entre 800 et 900€ par mois en faisant très attention aux dépenses.
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Inscription et conseils pour l’Erasmus
Comment as-tu procédé à ta candidature ?
C’est ma prof de fac d’anglais qui m’a donné le lien et qui m’a guidée. Petit fun fact, il fallait un justificatif de langue et je n’en avais pas encore passé et j’ai pu avoir une attestation de ma prof d’anglais de l’année dernière et elle m’a fait un petit papier qui certifie le niveau B2. J’ai envoyé mon dossier et voilà.
De 1 à 10, à quel point est-ce difficile de candidater ?
Pas trop compliqué, je dirais 3 et mon coordinateur en Irlande, qui était un prof de français, était vraiment à l’écoute. C’était un peu compliqué niveau administratif, mais pas trop compliqué.
Est-ce que l’Erasmus t’a aidé dans ton parcours professionnel ?
Ça m’a donné des qualités et des aptitudes que je n’avais pas avant. Je suis autonome, plus consciente, j’ai moins peur de parler devant les autres et je suis plus ouverte sur la culture européenne.
As-tu des conseils à donner aux étudiants qui souhaitent faire un Erasmus ?
Le truc que j’ai regretté c’est que j’étais timide et que j’aurais dû oser plus de voyages et aller vers les autres. Je n’ai fait que six mois donc il faut profiter au fond parce que c’est une expérience unique. Et aussi faire un carnet de voyage, ça doit être sympa, comme ça tu replonges dans tous tes souvenirs. J’en ai fait un quelques jours avant de partir et depuis, je regrette de ne pas l’avoir fait dès le début. (rires)
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Comment s’inscrire à un Erasmus ?
Toi aussi tu as envie d’aller en Irlande ou même en Italie, en Espagne, en Suède ? C’est tout à fait possible, que tu sois à l’université ou bien en école spécialisée. Tu dois savoir que l’inscription prend un certain temps. Tu peux soit partir un semestre ou deux. Le principe de l’Erasmus est de pouvoir faire une partie de ton diplôme dans une université d’accueil.
Le choix de la destination dépendra des accords entre le département auquel tu es rattaché(e) et ton université ou école. Tu ne peux donc pas faire un Erasmus si ton département et ton diplôme n’ont pas d’accord avec l’université qui t’intéresse dans le pays. En effet, le nombre de partenariats et les places disponibles sont limités. Pour connaître la liste des partenaires, rends-toi sur le site internet de ton université ou école, dans le rubrique mobilités internationales. Tu y trouveras toutes les informations nécessaires.
Comment fonctionne un Erasmus ?
Une mobilité Erasmus s’organise avec deux coordinateurs pédagogiques : celui de l’université ou école à laquelle tu es rattaché(e) et celui de l’université qui va t’accueillir. Ces deux professeurs sont responsables du suivi pédagogique et des équivalences de ton parcours. Les cours que tu suivras en Erasmus doivent avoir un lien avec ceux que tu suis en France. L’idée est de pouvoir permettre un départ sans créer de lacunes dans ta formation. Tu devras alors suivre les cours qui t’ont été assignés et passer les examens comme les étudiants de l’université dans laquelle tu vas te rendre.
En ce qui concerne l’argent, comme tu as pu le constater, il existe de nombreuses bourses qui peuvent t’être attribuées, certaines étant spécifiques à un stage à l’étranger. Le calcul s’établit en fonction de la destination, de la durée de ta mobilité et du foyer fiscal auquel tu es rattaché (celui de tes parents ou le tien). Les bourses te sont versées en une seule fois. Il est toujours recommandé aux étudiants en mobilité d’avoir des fonds d’argent avant leur départ. Il est aussi recommandé d’avoir des compléments d’argent si jamais la bourse n’est pas suffisante.