Pour les personnes souffrant de règles douloureuses, Sciences Po Rennes décide d’instaurer un congé menstruel et s’engage également à lutter contre la précarité menstruelle avec une distribution de protections réutilisables. Zoom sur cette initiative féministe engagée et consciencieuse.
Un congé menstruel jusqu’à 10 jours par an conditionnel
L’établissement Sciences Po Rennes décide de marquer une initiative novatrice en France : celui des congés menstruels. À l’heure actuelle, aucune loi n’applique de tels congés dans tout le pays. Ainsi, établir une telle initiative « vise à reconnaître et prendre en compte les contraintes liées aux menstruations, pouvant être source d’absentéisme, de décrochage et d’inégalités, dans le parcours universitaire », comme l’explique le communiqué de presse.
Le dispositif permet aux personnes concernées de pouvoir « s’absenter, jusqu’à 10 jours par an, répartis sur l’année académique ». Pour cela, de tels congés sont encadrés en exigeant que « les absences doivent être justifiées par un certificat médical et [que] les épreuves manquées [soient] rattrapées ».
Pour Marta Iglesias Casal, directrice adjointe, directrice des études du cycle bachelor et de la vie étudiante à Sciences Po Rennes, ce dispositif « constitue une avancée concrète pour une vie étudiante épanouie et émancipatrice », car « les douleurs menstruelles sont une réalité incontournable qui ne peut plus être ignorée, ni dans le cadre académique ni dans la sphère professionnelle ».
Distribution de culottes menstruelles : lutter contre la précarité menstruelle
Ce lundi 18 novembre a permis une distribution de culottes menstruelles, pendant la pause déjeuner, au sein du campus de Sciences Po Rennes, en collaboration avec l’association féministe étudiante de l’établissement, Nouvelles Rênes.
Cette distribution a pour objectif de proposer une alternative durable et écologique, tout en s’attaquant à la précarité menstruelle, surtout face aux disparités menstruelles et inégalités vécues par les personnes ayant des règles douloureuses. Financées par la CVEC, les culottes étaient de la marque Réjanne et avaient une valeur unitaire de 35 €.
Pour les co-présidentes de l’association Nouvelle Rênes, Pauline Giboire et Lorette Genty, cette distribution garantit « l’accès aux protections périodiques à tous.tes les étudiant.e.s ». Elles ajoutent que « être équipé de façon adéquate ne devrait pas être un luxe, mais une évidence » surtout quand on sait « [qu’]en France, 1 femme sur 3 est confrontée à la précarité menstruelle, notamment chez les jeunes ».