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Le féminisme dans l’enseignement supérieur

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Le féminisme, c’est un mot que tu dois sûrement connaître, mais sais-tu pourquoi sa présence dans l’enseignement supérieur est plus qu’importante ? Le mouvement promeut l’égalité des genres et des chances au sein des études supérieures et sa présence est très importante dans une société comme la nôtre. Tour d’horizon du mouvement féministe dans l’enseignement supérieur français.

L’importance du féminisme à l’université

Il ne serait pas faux de te dire que sans le féminisme, les femmes n’auraient jamais eu accès à l’université. Effectivement, la place de la femme dans l’école a toujours été source de débats. Pour te dire, ce n’est qu’en 1868 que Mary Putnam devient la première étudiante inscrite dans une université française. Depuis, il y a de plus en plus de collectifs féministes dans les universités. Mais, ce n’est pas seulement les collectifs qui sont présents. Les universités participent elles aussi activement à la cause féministe dans leurs institutions. On le retrouve avec la signature d’une charte souvent appelée « charte égalité des genres ». De plus, tu constateras que certains professeurs sont aussi modérateurs ou responsables de diversité et d’égalité. Ils sont alors des représentants privilégiés qui interagissent avec les missions et manifestations culturelles.

Depuis le XIXe siècle, l’université connaît une révolution. En 2021, l’observatoire des inégalités constate une féminisation de l’enseignement supérieur. Il estime que la présence des femmes à l’université s’élève à environ 55 à 60% chaque année. C’est une bonne chose, mais cette présence ne signifie pas qu’elle est égale dans tous les secteurs d’études. Si les milieux médicaux et pharmaceutiques commencent à avoir une majorité de femmes, les études dites « féminines » restent largement occupées par ces dernières. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’on se contente d’inciter les filles à faire des études dites « masculines », et pas l’inverse. Un stigma se crée autour des études dites « féminines ».

Une lutte essentielle dans les milieux masculins

Hors de l’université, certains secteurs ont moins d’étudiantes dans leurs rangs. Ce sont les écoles d’ingénieurs qui recueillent le moins de femmes. Elles représentent au total moins de 30% de l’effectif total. Dans la même catégorie, les classes préparatoires aux Grandes Écoles ont aussi une majorité d’hommes, soit environ 60%. Cette différence démontre que des milieux d’études privilégient les étudiants plutôt que les étudiantes. En revanche, il est compliqué de déterminer les raisons qui expliquent l’absence d’étudiantes. On peut imaginer que ces secteurs ne tentent pas d’être attractifs pour les étudiantes ou bien que les institutions sont conservatrices. Le souci pourrait aussi être de l’ordre de la représentation, car l’absence de femmes dans ces secteurs ne les rend pas attractifs pour elles.

Ceci démontre que le féminisme est nécessaire, car on arrive à l’égalité sans son intervention. L’égalité des genres n’est pas assurée naturellement et dépend donc d’une lutte continuelle qui doit se démocratiser au sein de ces milieux de formation. Pour cause, ces milieux sont traditionnellement masculins et perpétuent ainsi des stéréotypes auxquels les femmes en sont les premières victimes. C’est là que l’on remarque qu’il y a de nombreux préjugés auprès des femmes dans les milieux scientifiques et techniques. Cela touche les étudiantes, mais également les enseignantes et chercheuses.

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L’effet Matilda, la propagation du sexisme scientifique

Si les femmes sont moins représentées dans les milieux scientifiques, c’est parce qu’il y a la volonté de les minimiser et de les invisibiliser. Cela se fait en retirant leurs impacts dans le monde de la recherche. Cette pratique a un nom, on l’appelle « l’effet Matilda ». Il consiste à effacer les réussites des femmes en volant leurs idées et en les attribuant à des hommes. Ce phénomène reflète bien un sexisme ancré qui influence la façon dont les femmes sont représentées. Quand on constate que les élites poursuivent ces actions, les femmes finissent par n’être ni encouragées ni motivées pour poursuivre de telles études, car celles qui sont présentes sont victimes d’un sexisme normalisé et décomplexé.

Cet effet n’est en réalité que le reflet de la pensée de la société. Le rapport du HCE (Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) note même que près de 60% des jeunes femmes considèrent « [qu’elles] doivent privilégier [leurs] vie[s] de famille à [leurs] carrière[s] ». En étant absentes du milieu scientifique, les étudiantes ne se sentent ni représentées ni légitimes. Nous nous trouvons donc dans une réalité machiste, qui perpétue les pratiques sexistes et exclusives. C’est bien là un problème à la fois national et international, et qui est bien réel. Un exemple récent de cette exclusion sexiste est de voir une université de médecine japonaise condamnée pour avoir fait volontairement baisser les notes des femmes lors de l’examen d’entrée.

Les combats actuels du féminisme dans l’enseignement supérieur

Mais alors, que peut-on pour lutter contre de telles égalités ? La lutte est continuelle et ne s’arrêtera jamais. Cependant, c’est dans un effort collectif que l’on peut faire afin de réduire les inégalités. Dans le milieu des études, la communication inter-étudiante reste l’arme principale pour les associations. En effet, l’université est le lieu privilégié pour la propagation des idées. Il est sensé que la vie étudiante représente le mouvement et tu t’en rendras rapidement compte. Les manifestations culturelles sont omniprésentes et concernent tellement de sujets. Elles sensibilisent les étudiants à la cause grâce à des tables rondes et permettent de proposer une participation active de la part des participants.

Même si le féminisme est reconnu par les universités, les associations féministes ne se contentent pas de cette reconnaissance. Très souvent, ce sont ces mêmes organisations qui permettent le respect. Des écoles ont souvent un mécanisme administratif qui isole les cas de misogynie et de sexisme. Alors, les associations délivrent la parole face à des instituts qui tentent d’étouffer l’affaire. À l’image des premières luttes féministes, le féminisme reste un mouvement « counter culture » et « anti-establishment ». Ainsi, les luttes sont plurielles et intersectionelles. Tu retrouveras alors des collectifs qui prônent les droits LGBT et la lutte contre la suprématie blanche. C’est une découverte que tu feras lors de ton entrée dans les études supérieures.

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