L’observatoire de la vie étudiante (OVE) est une instance indispensable qui se concentre sur le bien-être et la santé étudiante. Né en 1989, son axe de recherche permet de donner des rapports détaillés et complets quant aux conditions de vie des étudiant(e)s en France. Zoom sur cet organisme de recherche et les enjeux qu’il représente pour le monde étudiant.
Qu’est-ce que l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) ?
L’Observatoire de la vie étudiante (OVE) est un centre de recherche datant de 1989 qui se penche sur la vie étudiante, tantôt au niveau du bien-être, tantôt au niveau de la santé. Ses missions se résument à des enquêtes et à la rédaction de rapports annuels, le principal étant l’enquête « Conditions de vie des étudiants en France » (CdV).
Elle existe depuis 1994 et s’intéresse à 3 points principaux, dits nécessaires à aborder :
- Éclairer les relations entre styles & modes de vie avec le cursus des étudiant(e)s
- Suivre l’évolution des conditions de vie et des parcours
- Appréhender au mieux la spécificité des conditions de vie des étudiant(e)s en France
Cette enquête est d‘ordre national, car elle globalise la vie étudiante dans la totalité du territoire français. D’autres enquêtes annexes sont également effectuées par l’OVE selon des thématiques distinctes. Parmi elles, on retrouve des enquêtes sur :
- Le bien-être et les habitudes des étudiant(e)s en matière de santé
- La vie étudiante en temps de pandémie
- La vie d’étudiant(e) confiné(e)
- La transition du secondaire au supérieur
- La santé des étudiant(e)s
- La longévité du salariat étudiant
À savoir que toutes les enquêtes sont disponibles sur le site de l‘OVE, dans les onglets correspondants.
L‘Observatoire de la vie étudiante et les OVE universitaires : quelles sont les différences ?
Contrairement à l’OVE national, les universités disposent de leurs propres OVE. La différence principale entre l’organisme principal et universitaire réside dans la taille de l’enquête. En effet, les structures universitaires cherchent à comprendre les avis et opinions de leurs étudiant(e)s à des fins pédagogiques. Pour elles, leur OVE est un organisme indispensable pour connaître les informations suivantes :
- Connaître le devenir des diplômé(e)s, en termes d’insertion professionnelle ou de poursuite d’études
- Mesurer l’apport des enseignements dans l’acquisition de compétences par les étudiant(e)s au cours de leur formation
- Recueillir le ressenti des étudiant(e)s sur leur formation
Grâce à ce suivi, les universités permettent de collecter des données qui seront transmises aux futur(e)s étudiant(e)s, via Parcoursup ou MonMaster. Ces enquêtes servent également à ajuster les enseignements et la manière dont l‘équipe pédagogique intervient au sein du diplôme. Bien sûr, les OVE universitaires font ces enquêtes pour recenser la population étudiante et leurs besoins, tout au long de leur parcours.
Comment l’OVE intervient-il dans la vie étudiante ?
Au vu des enquêtes annuelles de l’OVE, nous sommes en droit de nous demander si elles servent d’une quelconque façon. En effet, face à une précarité étudiante « stable [et structurelle, depuis 2020] », selon Feres Belghith, directeur de l’OVE, des moyens ont été mis en place grâce à la CVEC et le gouvernement pour lutter contre ce fléau et bien d’autres, tels que les VSS en 2020.
L’OVE est l’un des partenaires du ministère français de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation (MESRI). Par ce biais, nous pouvons dès lors estimer que les enquêtes et études menées permettent de créer une concertation au niveau ministériel. L’OVE n’est pas donc un organisme qui participe activement à la vie étudiante. Il relaie des informations qui donneront un champ d’action pour le MESRI.
L’avenir de l’OVE : des perspectives d’amélioration
Si l’OVE est un acteur clé dans la collecte de données, son impact concret dans l’amélioration des conditions de vie des étudiant(e)s reste à questionner. En effet, son intervention est minime, puisqu’on ignore si les enquêtes sont prises en compte ou ignorées. Nous ne constatons pas d’impact concret à la suite des enquêtes, car elles ne sont pas directement communiquées. Certains critiquent même la méthode des enquêtes et le rôle de l’OVE : celui d’un simple observatoire.
Des enquêtes mieux ciblées et moins générales
C’est l’un des points critiques qui est porté sur l’OVE : la marge d’intervention de l‘observatoire est limitée à des thématiques spécifiques. Depuis 2020, les réalités étudiantes ont muté et les enquêtes de l’OVE ne ciblent pas assez les contraintes rencontrées lors des études, c’est-à-dire :
- La crise du logement
- La précarité étudiante
- La digitalisation des études
- L’accès aux ressources numériques
- Les inégalités (racisme, sexisme, homophobie, transphobie, validisme, etc.)
- La santé mentale
- L’intégration dans le monde des études
- La prise en compte du territoire (hors France métropolitaine, Corse, régions françaises moins attractives)
Une meilleure collaboration avec les associations étudiantes
Les enquêtes de l’OVE se s’appuient sur des données individuelles et ne se basent pas sur des problématiques soulevées et portées par des associations étudiantes. Cette distance est source de critique, car les associations étudiantes sont réellement au contact des étudiant(e)s. Leur apport est indispensable, car elle permet de donner une vision plus globale, et moins individualiste, de la vie étudiante.
Bien que des associations puissent profiter de la CVEC comme ressource financière, une collaboration étroite avec des associations étudiantes permettrait d’améliorer les enquêtes menées. En se portant comme porte-parole pour les étudiant(e)s, les associations défendront et exprimeront mieux les soucis rencontrés par ces derniers (dernières).
Une transparence quant aux actions menées par le gouvernement
Face à la situation précaire des étudiant(e)s, il est normal d‘exiger une transparence de la part de l’OVE et du MESRI, en termes d’actions concrètes. Malgré le fait que les enquêtes soient publiques, nous ne pouvons pas savoir quels sont les résultats de ces dernières. Nous ignorons l’impact qu’elles ont, du point de vue exécutif.
En effet, si le MESRI faisait des rapports quant aux décisions prises à la suite des enquêtes annuelles de l’OVE, les associations et syndicats étudiants pourront mieux intervenir dans la vie étudiante. Cette transparence permettra aussi de donner des pistes d’amélioration claires quant à la contribution de l’OVE.