L’idée de faire un échange à l’étranger te plaît ? Tu veux du dépaysement et tu es intéressé(e) par la culture asiatique ? Pourquoi ne pas te tenter à l’aventure coréenne ! Comme Neshma, Étudiante de l’IAE Aix-Marseille en Master Management Stratégique qui réalise un échange d’un an au pays de la K-pop et du Bulgogi durant le second semestre de l’année scolaire 2023/2024.
Si tu veux en savoir plus sur la vie d’étudiant en échange à Séoul, lis son témoignage, il te donnera sûrement quelques idées, de bons conseils, et plus encore. 😉
Le témoignage de Neschma, étudiante en échange à Séoul
Coucou Neshma, comment vas-tu ? Peux-tu nous présenter brièvement ton parcours scolaire ?
Hello, je m’appelle Neshma, j’ai 23 ans. Je suis Irakienne et je suis arrivée en France il y a 10 ans ! J’ai fait un bac ES et j’ai eu mon bac en 2019. J’ai fait une licence AES puis j’ai postulé à l’IAE d’Aix-Marseille en Master International of Business. Je l’ai fait en trois ans au lieu de 2 pour faire une césure après la première année. Au total, j’ai fait un semestre à l’IAE, 2 stages en césure et un semestre à l’étranger. Maintenant, je suis en finance !
Ça t’irait de nous parler un peu plus de ton échange à Neshma, en Corée du Sud ?
C’était une très bonne expérience, très dépaysante ! Je n’avais aucune idée de ce qu’est la Corée. Bizarrement, je n’étais pas forcément intéressée par la Corée, à part un K-drama et des mangas qui m’avaient plu. C’était un petit choc, positif, mais un choc quand même : les gens sont timides, se parlent un peu moins, mais s’entraident tout de même. Je ne le savais pas, mais mon université était dans le TOP3 de Corée, donc je devais quand même travailler. Globalement, mon échange s’est très bien passé, les Coréens t’intègrent et ils essaient de faire des activités, on a des buddies, etc.
Pourquoi avoir voulu faire un échange à l’étranger ?
Mon profil était déjà international et je compte travailler à l’étranger, donc je me suis dit que ce serait intéressant d’ajouter une expérience à l’international pour mon CV. Pourquoi l’Asie ? Parce que je ne connaissais pas vraiment et j’étais curieuse.
À la découverte d’une nouvelle culture
Pourquoi avoir choisi Séoul ? Quelles ont été tes motivations ?
Ma sœur m’en avait beaucoup parlé et elle m’avait dit que sur le plan technologique, c’était vraiment pas mal. Aussi, il paraît que c’était le parfait mélange entre l’Asie et l’Occident, donc ça a joué. Dans ma tête, c’était soit le Japon, soit la Corée du Sud, j’avais regardé un K-drama et j’avais bien aimé (rires). Mais honnêtement, c’est surtout parce que c’est la destination que tout le monde veut à l’IAE (rires). Pour ne pas regretter de l’avoir mise. Au début, je ne me sentais pas à la hauteur, mais je l’avais mise « au cas où ». S’il fallait partir, autant « viser la meilleure destination ».
Quelles étaient tes craintes avant de t’y installer ?
J’avais peur de ne pas pouvoir m’intégrer et m’adapter rapidement à la culture. Je voulais une adaptation rapide. Aussi, je ne voulais pas offenser les Coréens, je savais que culturellement les codes étaient très différents.
As-tu rencontré des difficultés avec la langue ?
Je ne connaissais rien au coréen, mais étonnamment, je n’ai pas eu trop de mal. Ils veulent faire apprendre leur langue, du coup l’accès à l’apprentissage est infini. J’ai appris à lire et à écrire ! Ce n’est pas si difficile, mais la grammaire, par contre, est super difficile et le vocabulaire aussi.
As-tu rencontré des difficultés avec les enseignements ? Les rendus ?
Pas forcément, non. C’est plutôt comme en France mise à part les travaux de groupes. En Corée, chacun fait sa partie et la rend une fois finie. En France, on a plus tendance à se voir et à travailler ensemble. Aussi, ils procrastinent beaucoup ! Jusqu’à la dernière minute et font beaucoup de nuits blanches. Moi, je travaille comme ça donc ça va, mais il faut s’adapter si jamais. Perso, j’ai adoré leur manière de fonctionner.
Les différences entre la France et la Corée du Sud
Quelles sont les différences marquantes entre étudier en France et étudier en Corée du Sud ?
Durant un oral en groupe, il n’y a qu’une personne qui présente l’exposé, même si tout le groupe a travaillé. C’est assez étonnant. Aussi, les oraux sont très scolaires, il y a beaucoup de prises de notes. Aussi, là-bas, l’ordinateur, c’est has been, ils sont tous en iPad. Ils travaillent jusqu’à très tard aussi, les BU (Bibliothèque Universitaire) restent ouvertes 24h/24 et 7j/7. D’ailleurs, tout le monde consomme des boissons énergisantes pour compenser les heures de sommeil en moins. Ils révisent même jusqu’à 1h avant l’examen.
Et de manière générale, quelles sont les différences marquantes entre la vie en France et la vie en Corée du Sud ?
En Corée, il y a la culture du « Pali Pali », ça veut dire « Vite Vite ». Tout doit être fait vite et bien. Ce qui n’est pas le cas en France. Là-bas, s’il faut refaire une rue, elle est refaite le lendemain. Le métro est rapide, les restaurants ne sont pas réservables, c’est premier arrivé, premier servi. Bref, tu dois être fait rapidement.
Des choses qui m’ont surprise aussi ? Au restaurant, on appuie sur un bouton pour appeler le serveur. Il n’y a pas de clés pour les portes, mais c’est un système à code. Les Coréens ont vraiment peur du soleil. Ils l’évitent comme la peste : parapluie, parasol aux passages piétons, masque contre le soleil, etc. Ils sont aussi à fond dans la skincare, les standards de beauté ne sont pas les mêmes. Enfin, plein de petites choses du quotidien.
Aussi, ce ne sont pas les plus ponctuels, mais après 5/10 minutes d’attente, ils considèrent que le rendez-vous est annulé. Les rendez-vous chez le médecin sont instantanés, la chirurgie esthétique est normalisée, peu importe l’âge. Enfin, les transports en commun sont hyper bien desservis et ultra-propres et le pays est très propre de manière générale. En Corée, il y a zéro délinquance, zéro vol, c’est hyper sécurisé ! Dans les cafés, tout le monde laisse ses affaires et c’est normal. Ce qui est très perturbant pour nous, les Français (rires).
Comment occupes-tu tes journées en échange ?
Je commence ma journée par un petit-dej et je vais à la fac en marchant. Je vais en cours puis on se pose et on révise dans un café. La culture du café est très forte en Corée du Sud. Le soir, soit on fait des sorties, soit des soirées avec le BDE (activités, jeux, fêtes, restos, etc.). Je sors souvent avec mes amis pour découvrir la ville, les musées. L’accès presque gratuit au musée, théâtre, etc. Séoul, c’est une super grande ville, il y a de quoi faire : 6 fois Paris.
Quels sont les avantages de vivre et d’étudier à Séoul ?
Découvrir une autre mentalité, très différente de la France, apprendre la rigueur et apprécier ce qu’on a en France : le droit à la déconnexion, des horaires de travail convenables, etc.
C’est une ville multiculturelle et il y a beaucoup de Français, il est fréquent d’entendre parler français dans le métro. La multiculturalité est vraiment bien. Aussi, à Séoul, on apprend beaucoup sur l’histoire de la Corée et de manière générale de l’Asie. Après un autre vrai avantage, c’est l’administratif qui est bien plus simple. Ils n’ont pas besoin d’autant de papiers pour les logements, etc.
Quels sont les inconvénients de vivre/d’étudier à Séoul ?
C’est un pays très capitaliste. La culture toxique du travail, c’est hyper hiérarchisé et le rapport avec les aînés très strict. Pas comme en France ! Là-bas, 1 an de différence, ça fait tout. Il existe d’ailleurs 6 degrés de politesse pour s’adresser à quelqu’un en fonction de son âge… c’est très chiant (rires). Il faut faire très attention à la politesse.
Aussi, les Coréens travaillent énormément, ça en est presque irréaliste. Pour tenir, ils se shootent aux boissons énergétiques et au café la journée et à l’alcool le soir, pour décompresser. Tout est fait pour qu’ils tiennent le coup. Du coup, ils ont souvent un rapport malsain avec l’alcool.
À titre personnel, le réel inconvénient des procédures pour venir y étudier, c’est le visa. Il faut faire attention et s’y prendre réellement tôt. Tous les gens que je connais ne s’y sont pas pris assez tôt et la procédure prend du temps ! Prends-y à l’avance !
Lire aussi : Mon échange à Daegu en Corée du Sud : le témoignage d’Amara
Comment financer son séjour
Comment finances-tu ton échange ?
J’avais une bourse d’échange à l’international de 5 000€. J’ai perçu 70% du montant au début de mon échange, puis les 30% restants à la fin. Cependant, j’avais aussi mes parents pour m’aider (et heureusement), car la bourse arrive fréquemment bien après ton arrivée. Moi ça a pris 1 mois et demi. Donc il faut quand même, dans le doute, partir avec un petit budget. Je dirais de 2 000€ pour voir large.
Quel montant cela représente ?
5 000€ du coup !
Le coût de la vie est-il élevé en Corée du Sud ?
Pour moi, c’est comme en France, mis à part manger dehors qui est vachement moins cher. C’est tellement une société de consommation que tu es poussée, presque poussée à manger dehors. C’est plus rentable.
À Séoul, il faut compter une fourchette de combien d’euros pour un loyer ? Pour vivre pendant décemment ?
Je dirais 400 € par mois si tu loges à l’université. Moi, j’étais dans des goshiwon. Ce sont des studios de 9m2 avec salle de bain, lit, bureau et cuisine partagée. C’est très petit, mais il y en a beaucoup à Séoul. Ce sont des immeubles dans lesquels il y a plein de chambres. Je payais à 500 €/mois. Souvent les internationaux logent dedans. Donc pour le loyer, je dirais en moyenne 450€/mois et pour les activités 200€ environ. Donc au total 650€/mois.
Recommandes-tu Séoul pour un échange universitaire ?
Oui, clairement, meilleure destination si tu veux partir loin !
Comment as-tu procédé pour candidater ?
C’est mon université Aix Marseille Université qui avait un partenariat avec Korea University. À une date donnée, je devais envoyer lettre de motivation, CV et choix des matières pour candidater. Puis j’avais une réponse à une date indiquée. C’était hyper simple en réalité, j’avais juste à attendre que les candidatures à l’international ouvrent, postuler, puis attendre la date des réponses.
Sur 10, à combien évalues-tu la « difficulté » de candidatures pour s’inscrire à un échange (temps, documents, etc.) ?
3/10 ! C’est simple, après, j’ai envie de dire qu’il ne faut pas le faire à la dernière minute, tu dois te familiariser avec le site.
Est-ce que cette expérience t’a aidé professionnellement ? T’a permis de développer de nouvelles envies/ambitions ?
Oui ! Ça m’a aidé et ça m’aide à comprendre les différents points de vue des gens, selon les cultures. On ne voit pas les mêmes choses de la même manière. J’ai aussi appris la rigueur, le fait de moins procrastiner. Maintenant, je me demande aussi « Pourquoi ne pas travailler en Asie ? »
Quels conseils donnerais-tu à un étudiant voulant faire un échange à l’étranger ?
Ne pas s’enfermer avec les gens de son pays, car on est quand même à l’étranger pour découvrir leur culture et les locaux. Faire attention avec l’humour, car l’humour n’est pas universel, respecter la culture de l’autre est important. Rester curieux pour toujours apprendre et aller voir les jeunes parce qu’ils sont toujours plus ouverts pour répondre aux questions.
Un petit fun fact sur la vie à Séoul ? Des idées reçues fausses ? Des bonnes surprises ?
Le cliché que tout est « hyper méga technologique », c’est faux, pas partout. Il y a des quartiers aussi arriérés. Aussi, il y a un musée du kimchi, du chou chinois fermenté, une spécialité là-bas ! Ça m’a surprise, c’est comme si on avait un musée de la baguette. Aussi, fun fact, mais les Coréens mettent leurs chiens dans des poussettes.
Si c’était à refaire, tu le referais ?
Oui !
Un petit mot de la fin ?
Si tu as peur de ne pas être pris, tente-là, c’est la meilleure expérience à l’international !
Lire aussi : Les bourses pour étudier à l’étranger
Pourquoi partir étudier à l’étranger ?
Les motivations pour faire un échange à l’étranger sont nombreuses : découvrir une nouvelle culture, apprendre une langue, élargir son carnet d’adresses à l’international, découvrir un autre type d’enseignement, apprendre à se découvrir soi-même ou encore ouvrir son esprit, se faire de nouveaux amis et se créer de jolis souvenirs.
Mais, partir à l’étranger représente de nombreux autres avantages. Professionnellement, c’est une belle ligne à ajouter à ton CV, une distinction appréciée par tes futurs recruteurs. Financièrement, c’est une superbe opportunité ! Effectivement, vu que tu restes inscrit dans ton établissement français et que tu conserves ton statut d’étudiant français tu ne dépends pas des frais de scolarité de ton pays d’accueil. Autrement dit, tu payes ton inscription comme si tu n’avais pas bougé de chez toi ! Ce qui est un sacré avantage lorsque tu sais qu’au Québec ou aux États-Unis les frais de scolarité dépassent les 10 000$.
Tu l’auras compris, il existe mille et une bonnes raisons de se tester à un programme d’échange à l’étranger. C’est un enrichissement sur le long terme, à la fois personnel et professionnel. Et toi, c’est quoi qui te motive le plus ?
Comment financer ses études à l’étranger ?
Comment gagner de l’argent en étudiant à l’étranger ?
Gagner de l’argent en étudiant à l’étranger peut être une manière intelligente de subvenir à tes besoins financiers et de rendre ton échange encore plus authentique.
De nombreux pays offrent aux étudiant(e)s étranger(e)s la possibilité de travailler à temps partiel pendant leurs études. Tu peux alors travailler dans des cafés, des restaurants, des magasins, etc. Assure-toi juste de respecter les lois locales en matière de travail pour les étudiant(e)s étranger(e)s.
Aussi, de nombreuses universités proposent des jobs étudiants sur le campus ! Ces petits jobs, spécialement destinés aux étudiants, te permettent de te faire un peu de sous tout en rencontrant de nouvelles personnes (bibliothécaire, d’assistant(e) de recherche, caissière à la cafétéria, etc.). Évidemment, en tant qu’étudiant(e) étrangère, tu peux aussi donner des cours particuliers de français (ou autres langues que tu parles de manière fluide) dans ton campus. Sympa, non ?
De la même façon, si tu as des compétences particulières dans un domaine spécifique (rédaction, piano, conception graphique, programmation, danse, etc.), tu peux trouver des emplois freelance en ligne qui te permettent de travailler à distance et percevoir encore quelques euros.
Enfin, selon ta destination, tu peux trouver des jobs saisonniers pendant les périodes de vacances dans l’hôtellerie, le tourisme, l’agriculture, etc. À toi de voir.
Le tout, et ça reste le plus important, car tu es quand même là pour étudier, n’est-ce pas ? 😉 Tu dois avoir un rythme équilibré entre ton temps de travail et d’études, pour éviter de compromettre ta réussite académique. Ce serait vraiment trop dommage de louper ton année !
Les aides pour étudier à l’étranger
N’oublie pas de faire tes demandes de bourse et de diverses aides financières qui peuvent contribuer à réduire tes frais et alléger ta charge financière durant ton échange à l’étranger.
Tu as alors différentes bourses et aides disponibles en fonction de ton type d’échange et de ta destination (bourse Erasmus+, bourse du Crous, aide à la mobilité internationale, aide de la région, etc.).
Pour être sûre de toucher au moins une de ces aides, assure-toi de bien vérifier les critères d’éligibilité et les dates limites pour faire ta demande. Aussi, n’hésite pas à contacter les bureaux des Relations Internationales de ton établissement pour obtenir des informations précises sur les aides disponibles !
Lire aussi : Les programmes d’échanges à l’étranger : mode d’emploi