Le langage chez Wittgenstein : peut-on penser sans mots ?

Wittgenstein

Au sommaire de cet article 👀

« Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde. » Cette célèbre phrase de Ludwig Wittgenstein (1889-1951) illustre le lien étroit qu’il établit entre la pensée et le langage. Philosophe du langage, Wittgenstein soutient que nos idées sont façonnées par les mots que nous utilisons. Mais alors, peut-on penser sans langage ? Pouvons-nous concevoir des idées que nous ne savons pas formuler ?

Le langage comme condition de la pensée

Pour Wittgenstein, le langage n’est pas un simple outil de communication, mais le cadre dans lequel nous pensons et comprenons le monde.

Le langage structure la pensée

  • Les mots sont les repères qui donnent forme à nos idées.
  • Sans langage, nous aurions des impressions ou des sensations, mais pas de pensées claires.

Dans son premier grand ouvrage, le Tractatus Logico-Philosophicus (1921), Wittgenstein compare le langage à un miroir du monde : les propositions du langage représentent la réalité comme une carte représente un territoire.

Des pensées « muettes » ?

Nous avons parfois l’impression de « penser sans mots » : par exemple en musique, en mathématiques ou dans les arts visuels. Mais, selon Wittgenstein, ces formes de pensée sont elles-mêmes des langages, avec leurs règles, leurs symboles et leurs logiques.

  • Un musicien « pense » en notes et en rythmes.
  • Un mathématicien « pense » en chiffres et en équations.

Ainsi, même quand nous croyons nous passer de mots, nous utilisons un autre système de signes, ce qui revient à un langage élargi.

parole

Le langage comme jeu : les « jeux de langage »

Dans sa deuxième période philosophique (Recherches philosophiques, 1953, publiée après sa mort), Wittgenstein abandonne l’idée d’un langage miroir du monde.
Il propose la notion de « jeux de langage » :

  • Le sens d’un mot ne dépend pas d’une définition fixe, mais de l’usage qu’on en fait dans un contexte donné.
  • Par exemple, le mot « jeu » ne se définit pas par une seule essence, mais par une série de ressemblances entre les jeux (football, échecs, jeux de cartes…).

Penser, c’est jouer avec les mots

Notre pensée se déploie dans ces « jeux de langage », qui varient selon les cultures, les situations, les sciences. Cela signifie que nos idées sont en partie limitées par les mots disponibles. Si un mot n’existe pas dans une langue, il sera plus difficile d’y penser — d’où l’importance de créer de nouveaux mots ou concepts.

Pour aller plus loin, nous te conseillons d’écouter ce podcast de France Inter sur Wittgenstein.

Le problème des limites du langage chez Wittgenstein

Wittgenstein souligne que tout ce qui ne peut être dit clairement doit être « tu ».

  • Certaines expériences (comme la beauté, l’amour ou le divin) échappent à la logique du langage.
  • Nous pouvons les vivre, mais les exprimer pleinement est presque impossible.

D’où sa formule célèbre : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. »

Le site Major prépa a aussi un article très complet au sujet des limites du langage chez Wittgenstein. 😉

👉🏻 Exemples concrets : penser sans mots dans la vie quotidienne

  • Un bébé n’a pas encore de langage, mais il exprime des émotions (faim, peur, plaisir). Peut-on dire qu’il « pense » ? Wittgenstein répondrait qu’il n’a pas encore de pensée structurée, car il n’a pas de mots pour la formuler.
  • Un artiste peintre peut concevoir une œuvre sans passer par des mots, mais son idée se matérialise dans un langage visuel, fait de formes et de couleurs.
  • Les émotions (comme la tristesse) sont ressenties sans langage, mais elles deviennent des pensées quand nous les nommons ou les décrivons.
langage

Le langage : libération ou prison ?

Pour Wittgenstein, le langage est à la fois libérateur et limitant :

  • Il nous permet d’exprimer nos idées et de partager des concepts.
  • Mais il enferme la pensée dans des catégories prédéfinies : ce que nous ne savons pas nommer, nous avons du mal à l’imaginer.

Ainsi, apprendre de nouveaux mots, d’autres langues, ou d’autres formes d’expression (musique, art, mathématiques) élargit notre monde intérieur.

Conclusion : penser, c’est parler (d’une certaine manière)

Peut-on penser sans mots ? Pour Wittgenstein, la réponse est non : toute pensée passe par un langage, même si ce langage n’est pas toujours verbal. Sa philosophie nous invite à comprendre que nos idées sont façonnées par les mots que nous utilisons. Pour mieux penser, il faut donc affiner notre langage, inventer de nouveaux concepts, explorer d’autres formes d’expression.

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