TikTok, Twitter, Telegram : La guerre de l’information à l’ère numérique

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Des vidéos virales, des hashtags enflammés, des chaînes Telegram cryptées : l’information circule aujourd’hui à la vitesse de la lumière. Mais derrière l’apparente spontanéité des réseaux sociaux, se cache une réalité plus stratégique : celle de la guerre de l’information, où les États, les groupes politiques et les individus s’affrontent pour contrôler les récits, orienter les opinions et manipuler les faits. À l’ère du numérique, TikTok, Twitter (désormais X), ou Telegram ne sont plus de simples plateformes sociales — ce sont de véritables champs de bataille géopolitiques.

Une guerre invisible mais bien réelle

Donald trump twitter

La guerre de l’information désigne l’ensemble des actions visant à influencer, perturber ou manipuler l’opinion publique à des fins politiques, idéologiques ou stratégiques. Elle peut prendre la forme de désinformation, de propagande, de censure, ou de harcèlement coordonné.

Autrefois cantonnée aux médias traditionnels, cette guerre s’est déplacée vers les réseaux sociaux, plus accessibles, plus viraux et plus difficiles à réguler.

Twitter : la plateforme des conflits géopolitiques

Depuis la révolution tunisienne de 2011 jusqu’à la guerre en Ukraine, Twitter (rebaptisé X en 2023) s’est imposé comme le réseau des conflits et des mobilisations.

Exemples clés

  • Pendant les printemps arabes, Twitter a permis aux manifestants de contourner la censure des régimes autoritaires.
  • En 2022, lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des millions de tweets documentent les combats en temps réel, relayent les appels à l’aide ou diffusent des images de guerre.
  • De nombreux États, comme la Russie, l’Iran ou la Chine, utilisent Twitter pour mener des campagnes de propagande, parfois via des bots ou des comptes anonymes.

Twitter est devenu une arme diplomatique, un terrain d’affrontement entre récits contradictoires. Des figures politiques comme Volodymyr Zelensky, Donald Trump ou Elon Musk y mènent de véritables batailles d’influence.

Telegram : la messagerie des zones grises

telegram

Lancée par les frères Durov en 2013, Telegram est une messagerie cryptée très populaire dans les contextes de guerre ou de contestation. Sa spécificité ? Des chaînes publiques où l’on peut diffuser à grande échelle sans contrôle externe.

Quelques exemples marquants

  • En Ukraine, les deux camps utilisent Telegram pour informer leurs troupes, relayer des vidéos de propagande ou coordonner des actions.
  • En Iran, Telegram a servi à contourner la censure lors des manifestations antigouvernementales.
  • Des groupes extrémistes (djihadistes, néonazis…) y diffusent également leurs idéologies, profitant du chiffrement et de l’anonymat.

Telegram est ainsi à la fois un outil d’émancipation… et un vecteur de radicalisation.

TikTok : la guerre des récits par l’image

TikTok

Plus récent, TikTok s’est imposé comme une plateforme d’information de masse pour les jeunes générations. Des vidéos courtes, émotionnelles, souvent virales : le format est idéal pour capter l’attention… et orienter les perceptions.

Exemples notables

  • Pendant le conflit israélo-palestinien, de nombreuses vidéos pro-Israël et pro-Gaza se succèdent, créant des bulles informationnelles selon les algorithmes.
  • Lors de la guerre en Ukraine, TikTok devient la « première guerre TikTokée » : soldats, civils, journalistes y postent du contenu en continu, brouillant les frontières entre information, propagande et divertissement.
  • Certains gouvernements accusent la Chine, propriétaire de TikTok via l’entreprise ByteDance, de manipuler les algorithmes à des fins politiques.

Résultat : TikTok devient un espace de guerre narrative, où l’émotion prime sur les faits et où la viralité détermine le succès d’un message.

Pour aller plus loin, tu peux écouter cette émission de France Culture sur la guerre des images via les réseaux sociaux.

États, influenceurs, IA : de nouveaux acteurs du conflit

Aujourd’hui, la guerre de l’information n’oppose plus seulement des États. De nouveaux acteurs s’en mêlent :

  • Des influenceurs, parfois financés ou instrumentalisés, diffusent des récits alignés avec des puissances (ex. : influenceurs pro-Pékin, pro-Moscou…).
  • Des intelligences artificielles génératrices de fausses images (deepfakes), de discours ou d’articles, rendent la désinformation plus difficile à détecter.
  • Des groupes citoyens ou militants orchestrent des raids numériques, comme les campagnes de boycott (#BoycottFrance, #FreePalestine, etc.)

Cette fragmentation rend la guerre de l’information plus imprévisible et plus difficile à contrôler. Chaque individu connecté devient potentiellement un relai d’influence.

Quand la guerre numérique rencontre le réel

Cette guerre numérique a des conséquences concrètes : violences, polarisations, déstabilisation politique. Quelques cas récents l’illustrent :

  • En Myanmar (Birmanie), Facebook a été accusé d’avoir contribué à la haine contre les Rohingyas, avec des conséquences meurtrières.
  • En France, les émeutes de 2023 consécutives à la mort de Nahel Merzouk ont été fortement relayées et en partie amplifiées par des vidéos TikTok, créant une spirale de tensions.
  • En États-Unis, des campagnes de désinformation sur les élections de 2020 ont mené à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La guerre de l’information, bien que numérique, engendre des violences réelles, des décisions politiques et des fractures sociales.

Cet article du gouvernement français traite de la lutte contre la désinformation.

Conclusion : apprendre à décoder les récits

À l’ère numérique, l’information est une arme, et chacun peut en être le soldat, volontaire ou non. Comprendre les logiques de viralité, repérer les tentatives de manipulation, savoir diversifier ses sources… sont devenus des compétences citoyennes essentielles.

Les réseaux sociaux ne sont pas neutres : ils reflètent, amplifient et parfois déforment les conflits du monde. Savoir les lire, les analyser et les interroger, c’est apprendre à résister dans une époque où la vérité est devenue un enjeu géopolitique.

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