Pour vous aider à réviser votre bac de la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), voici un article qui résume tout ce qu’il faut savoir sur la puissance des États-Unis aujourd’hui. Ce chapitre est étudié en classe de première dans le cadre du thème « Analyser les dynamiques des puissances internationales ».
Après la Guerre Froide, le monde, et les Américains en particulier, ont longtemps cru que le XXIème siècle serait le « siècle américain ». La puissance américaine ne cesse de croître sans qu’une réelle concurrence ne l’en empêche. D’un point de vue militaire, les États-Unis disposent de la première armée du monde. Ils sont à la tête de la plus forte alliance militaire que le monde ait connue (OTAN). Plus encore le modèle capitaliste américain conquiert toute la planète. Les manières de vivre dans le monde se rapprochent de l’American way of life.
Ainsi, la planète s’américanise. Le monde écoute de la musique américaine, regarde des films américains et mangent dans des chaînes de restauration américaines. Les entreprises américaines dominent sans conteste la finance mondiale et les nouveaux marchés digitaux. Mais pourtant cette puissance américaine n’est pas une toute-puissance et se révèle de plus en plus faillible. De nouvelles formes de contestations remettent en cause la domination militaire, culturelle et économique des États-Unis sur le monde (terrorisme islamique, concurrence chinoise, …).
Quels sont les fondements et les marques qui permettent aux États-Unis de rayonner, d’influencer l’ordre international et de dominer les autres États ?
La puissance des États-Unis : le concept dans l’histoire des idées
Unilatéralisme et multilatéralisme : un débat international
Les États-Unis font souvent preuve d’unilatéralisme et veulent imposer leurs choix au monde en fonction uniquement des intérêts américains. Néanmoins, ils sont très présents dans les organisations internationales et participent activement à leur financement. Les Etats-Unis participent notamment à hauteur de 22% au budget de l’ONU et de presque 18% à celui du FMI. Ces financements peuvent être considérés d’une part comme une volonté de coopération internationale ou d’autre part comme une prise de contrôle des organisations internationales. Ils se rendent essentiels au fonctionnement des organisations internationales et ont donc la capacité de les bloquer.
Un excellent exemple est l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Elle est de réguler le commerce mondial et d’arbitrer les litiges entre Etats. Depuis les prémices de la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis à la Chine, puis dans un second temps les Etats-Unis à l’Union Européenne, l’OMC se charge d’arbitrer ces conflits. En décembre 2019, sentant que l’organe d’appel des contentieux de l’OMC leur échappait, les Etats-Unis ont décidé ont bloqué le renouvellement de deux arbitres, ce qui bloque toute décision. Cet exemple illustre que, même quand les Etats-Unis font le jeu de la coopération internationale, ils veulent garder le contrôle des instances internationales et une forme de droite de véto.
Points d’appui et zones d’influence des États-Unis dans un monde multipolaire
Après la chute de l’URSS en 1991, les États-Unis sortent vainqueurs de la Guerre Froide. Le pays est la seule superpuissance de la planète. La chute du communisme leur permet d’étendre leur sphère d’influence à l’ancien pré-carré soviétique. Les entreprises américaines s’empressent de le pénétrer. La superpuissance connaît alors une forme d’hubris militaire. Elle devient le gendarme du monde. Dès 1990, les États-Unis dirigent une coalition internationale pour défendre le Koweït, attaqué par l’Irak, lors de la première guerre du Golfe. Ils interviennent militairement en 1995 dans les Balkans, en 2001 en Afghanistan, en 2003 en Irak et a plusieurs reprises dans des opérations ponctuelles en Afrique. Néanmoins, ce déploiement général de l’armée américaine (hard power) connaît une inflexion importante depuis la présidence de Barack Obama.
Toutefois, le pré-carré américain reste le continent américain. En effet, les États-Unis ont tissé de très fortes relations commerciales avec les pays de l’ALENA (Canada et Mexique). Ils entretiennent des liens politiques et économiques privilégiés avec les pays du Mercosur. En Europe, ils sont parvenus à étendre leur influence militaire, grâce à l’élargissement de l’OTAN aux pays d’Europe de l’Est. En Asie, ils ont des bases militaires en Corée du Sud et au Japon. Washington constitue le premier partenaire commercial de nombreux pays asiatiques (dont la Chine). Malgré d’importantes opérations militaires ratées, les Etats-Unis gardent des alliés au Moyen-Orient et ont une influence forte en Afrique. Enfin, les sept flottes américaines contrôlent les mers et les océans du monde entier.
La puissance des États-Unis : concepts, personnages et auteurs clefs
– Soft Power. Concept développé par Joseph Nye et utilisé dans les relations internationales. Il s’agit de la capacité d’un acteur politique (notamment un Etat) d’influencer indirectement d’autres acteurs (Etat, entreprises, populations etc) par des méthodes non coercitives dites « douces ». La culture, la science ou l’idéologie sont des formes de soft power que peuvent avoir des États.
– Hard Power. Le hard power est un concept complémentaire au soft power. Il s’agit de la capacité d’un acteur politique (généralement un Etat) d’imposer ses volontés à d’autres Etats par des méthodes coercitives dures, comme des interventions militaires ou des sanctions économiques.
– Multilatéralisme. Il s’agit d’un mode d’organisation des relations entre les États qui privilégient la coopération dans le but de trouver des intérêts partagés. Le multilatéralisme désigne également la forme institutionnalisée de la coopération internationales, au sein des organisations internationales.
– Unilatéralisme. L’unilatéralisme s’oppose au multilatéralisme dans la mesure où ce mode d’organisation des relations internationales privilégie les intérêts d’un Etat, qui, s’il en a les capacités, imposent ses choix aux autres États.
– Extraterritorialité. Principe du droit américain qui stipule que les États-Unis peuvent imposer leurs lois en dehors de leur territoire. C’est sur ce principe que les Etats-Unis s’appuient pour sanctionner des entreprises non américaines qui ne respectent pas un embargo par exemple.
La puissance des États-Unis : des exemples de sujets du bac
Il est temps de tester vos connaissances. Dans le cadre de cet article, nous vous donnerons les clés pour adopter la bonne posture devant un sujet sur la puissance américaine. C’est un chapitre qui peut tomber dans le cadre des évaluations communes de la classe de première !
Sujet 1 : Comment les États-Unis parviennent-ils à articuler hard power et soft power pour affirmer leur puissance ?
La puissance américaine repose en grande partie sur son hard power : la puissance de ses armées. Les Etats-Unis dépensent plus de 36% du budget militaire mondial. Ils disposent d’une avance technologique dans presque tous les domaines militaires. Ce hard power américain est complété par la puissance de l’économie américaine. En effet, les entreprises américaines sont leaders dans quasiment tous les marchés mondiaux. Le marché américain est essentiel pour beaucoup de multinationales. A tel point que Washington n’hésite pas à augmenter les droits de douanes ou à utiliser le droit d’extraterritorialité pour sanctionner les pays ou les entreprises concurrents.
L’exemple de la culture américaine à travers Hollywood et les universités
Les États-Unis s’appuient également sur leur influence dans le monde. L’impact de la culture américaine, notamment d’Hollywood, sur l’imaginaire collectif mondial est indéniable et est évoqué dans le paragraphe suivant. Les Etats-Unis exercent une influence très forte sur la recherche universitaire mondiale. Les très prestigieuses universités américaines (MIT, Harvard, Stanford, Berkeley etc) attirent de très nombreux étudiants et chercheurs du monde entier. Et pour cause, ces universités ont une excellente réputation; les salaires y sont élevés, tout comme les crédits alloués à la recherche. Cette attraction qu’exercent les Etats-Unis sur les cerveaux est considérée comme du soft power mais sert fortement leur hard power. Un exemple historique typique est celui d’Albert Einstein. En voyant que la situation à l’encontre des Juifs se dégradait en Allemagne, Einstein choisit en 1933 de partir aux Etats-Unis. Il participa activement au projet Manhattan de création de la bombe atomique.
L’exemple des mémoires de la Seconde Guerre mondiale
Enfin, un autre exemple intéressant d’articulation du hard et du soft power américain concerne les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en Europe. En 1945, seuls 20% des Français créditaient les Etats-Unis comme principaux artisans de la défaite de l’Allemagne nazie. La majorité des Français considérait l’URSS comme grand vainqueur de la Seconde guerre mondiale. 70 ans plus tard, en 2015, ils sont une majorité (54%) a considéré que ce sont les Etats-Unis qui ont gagné la guerre contre l’Allemagne. Ce basculement est probablement dû à une nouvelle lecture de l’Histoire offerte par Hollywood au fil des décennies suivant la guerre. Cet exemple illustre que le puissant soft power américain participe de la puissance de l’armée américaine (hard power) en lui accordant de nouvelles victoires.
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Conclusion
Si la puissance de Washington est aujourd’hui contestée par de nouveaux acteurs et de nouvelles formes de conflits, les Etats-Unis restent l’Etat le plus influent du monde, aussi bien dans les domaines régaliens, (politique, diplomatie etc) que dans le domaines économiques ou culturels. Les Etats-Unis ont une zone d’influence mondiale très étendue et rayonnent sur tous les continents. L’armée américaine permet aux Etats-Unis d’imposer leurs choix dans le monde de manière unilatérale. La diplomatie américaine tente de promouvoir les négociations internationales et le multilatéralisme. La politique internationale américaine alterne régulièrement entre unilatéralisme et multilatéralisme. Enfin, la culture mondiale que l’on appelle culture « mondialisée » est très proche de la culture américaine. Ainsi, presque trente ans après la chute de l’URSS, les peuples se sont-ils américanisés. Les États vivent-ils sous l’influence de l’Oncle Sam.