Les GAFAM : une nouvelle forme de puissance mondiale?

GAFAM

Au sommaire de cet article 👀

L’acronyme GAFAM désigne les géants de la tech Google, Amazone, Facebook, Apple et Microsoft, soit les 5 plus grandes entreprises technologiques des États-Unis. Elles jouent un rôle majeur dans le monde numérique d’aujourd’hui, de par leur influence. 

La domination numérique des GAFAM

Le poids des GAFAM dans le monde

Les GAFAM représentent plus de 10 milliards de dollars de capitalisation fin 2020. Elles dépassent toutes les 1 000 milliards de dollars alors que certaines ont à peine 20 ans.1  Ce qui est supérieur au PIB de pays comme les Pays-Bas (17e rang mondial). Ensemble, les GAFAM sont davantage valorisés que les PIB du Japon et de l’Allemagne.

Cependant, le numérique ne représente que 10% du PIB mondial (les autres secteurs portant étant le pétrole, l’automobile et la distribution). 

La croissance rapide de ces entreprises s’explique par la saisie d’une opportunité que les prédécesseurs n’ont pas vue ou prise  (exemple : IBM ne voit pas l’importance des logiciels, Microsoft, oui). De plus, les rachats permettent de gagner en utilisateurs et en capitalisation (Facebook, aujourd’hui Meta, a racheté WhatsApp 19 milliards de dollars en 2014). 

La compétitivité à l’âge du numérique

Le Big Data est aujourd’hui au cœur de la compétitivité. Stocké dans les data centers, le cloud computing2 est dominé par Amazon et Microsoft.  La chaîne de valeur est bouleversée par la promotion du client : les produits sont désormais individualisés et arrivent plus vite à destination du client. Avec les GAFAM, les États-Unis possèdent une véritable force numérique et proposent une compétitivité hors pair. Google enregistre plus de 7 milliards de requêtes par jour et détient 31% des parts du marché de la publicité en ligne.3

Un secteur qui peut poser problème

Cependant cette puissance numérique peut poser problème, en effet, elle limite l’émergence de nouvelles générations d’innovateurs et influence fortement les choix quotidiens des consommateurs. D’où la volonté de certains de dégrouper les plus grandes entreprises du secteur, dont les GAFAM  (exemple de Google : séparer Gmail, YouTube, moteur de recherche). De plus, détenir de telles sources d’informations (les données personnelles des utilisateurs) peut s’avérer dangereux et mener à des dérives.  En 2022, la France a donné une amende de 60 millions d’euros à Facebook et 150 millions d’euros à Google pour atteinte à la vie privée, car les deux entreprises avaient enfreint les règles européennes de protection des données privées. 4 Microsoft a été également condamné à trois reprises par l’UE pour non-respect de la concurrence. 

Les GAFAM : un atout de soft power

Alors que les géants américains détiennent 80% du marché internet, il est utilisé à 81% par des étrangers partout dans le monde. Cela favorise grandement le rayonnement des États-Unis dans le monde (son soft power).

Le soft power du numérique

Avec la nouvelle révolution numérique, une nouvelle économie numérisée est apparue, dans tous les secteurs. Cela a mis fin à la distinction entre service et industrie. Comme le décrit Joseph Nye5, les USA vont être leader pour longtemps encore, car la puissance américaine a évolué. Les États-Unis restent dominants, car ils possèdent à la fois les ressources « dures » de la puissance (hard power) mais aussi les ressources plus douces (soft power), nécessaires dans le monde globalisé, interdépendant et marqué pas l’ascension des acteurs non étatiques. Il est désormais nécessaire d’avoir les choses suivantes: maîtrise des technologies, contrôle de l’information, influence sur les organisations internationales, culture attractive.  Avec les GAFAM, les États-Unis détiennent tout cela.

Un univers révolutionnaire

Au numérique s’appliquent le principe de gratuité et la participation coopérative. Cela a permis l’essor des plateformes telles que Youtube, où ce sont les utilisateurs qui créent le contenu de l’application, ou encore Facebook. De plus, le e-commerce a connu un véritable essor en permettant un nouveau moyen de faire du shopping. Quel que soit le secteur, un GAFAM est impliqué (Amazon, Meta etc). 

Les GAFAM, gouverneur de l’internet?

Les États-Unis dirigent les réseaux sociaux depuis toujours, en tant que précurseurs en la matière. Mais si les GAFAM sont américains, cela signifie-t-il que les États-Unis gouvernent le net ? Ou alors est-ce les GAFAM ? Ou aucun des deux. En termes de soft power, les GAFAM apportent beaucoup aux États-Unis, Instagram répand les « trend » américaines sur tout le globe et Apple et Microsoft répandent la supériorité technologique américaine. Cependant, ll ne faut pas assimiler les GAFAM au gouvernement américain, dans la mesure où ce sont des entreprises privées, qui prennent leurs choix unilatéralement.  De plus, s’ils ont le contrôle d’une grande partie du net, ils doivent tout de même faire face à de la concurrence tels que les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, géants du Web chinois). De plus le contenu en chinois sur le Web est supérieur au contenu en anglais. 

Alors que le web est un bien commun, on peut se demander s’il nécessiterait une gouvernance horizontale6, ce qui pourrait signifier une perte de puissance pour les GAFAM

Les GAFAM, au cœur de la guerre numérique

Une nouvelle guerre froide

Le numérique étant devenu un nouvel outil de puissance, les États-Unis et la Chine se vouent une véritable guerre numérique. Au GAFAM (censurés en Chine) s’opposent les BATX et on retrouve une véritable logique de blocs. Chacun désire assoir sa souveraineté sur ce nouvel espace de la géopolitique, et c’est à celui qui réalisera les meilleures innovations le plus rapidement possible. D’où un soutien féroce des deux gouvernements pour la recherche dans le domaine et ainsi au GAFAM et au BATX, qui sont les fers de lance de l’innovation technologique7.  

Les GAFAM face aux enjeux de la souveraineté

Une série de mesures ont été prises par les gouvernements afin de protéger leurs citoyens des dérives d’internet. Par exemple aux États-Unis :

2001 : Patriotic Act: FBI +NSA ont accès aux données stockées sur les serveurs, Cloud Act

2018 : pareil pour la justice

En 2020, 60% des données mondiales sont stockées par des acteurs Américains ou Chinois.

Dans l’UE, le DMA (Digital Markets Act) préserve la concurrence dans le numérique (amende de 10% du chiffre d’affaire), et le Digital Services Act (DSA) renforce la régulation du contenu.

Un enjeux sociétal

Les services vendus par les GAFAM étant dématérialisés, ils sont difficiles à localiser et peuvent faire remonter leur chiffre d’affaires en trouvant des tactiques afin de s’exempter des droits de douane. Cela nous amène à un autre enjeu du numérique et de la puissance numérique : les fraudes fiscales des entreprises. Facebook, Apple et Google ont leur siège Europe à Dublin en Irlande, afin de payer un faible impôt sur les sociétés (12%), et ce, même s’ils ont des clients en France, par exemple ou l’impôt s’élève à 25%. C’est ce qu’on appelle le dumping fiscal. Si des mesures ont tenté d’être prise8 pour éviter cela, elles ont échoué, car plusieurs pays de l’UE par exemple s’y sont opposés soit, car ils sont gagnants (Irlande), soit car ils ont peur de mesures de rétorsion (par exemple l’Allemagne avec l’automobile). C’est donc un levier de puissance des États-Unis, qui peuvent faire pression sur les pays ici européens. 

Voilà, tu sais tout sur les GAFAM. Pour en savoir, je t’invite à consulter cet article.

  1. Facebook 2004 et Google 1998 ↩︎
  2. «fait référence à l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier et liés par un réseau» d’après la CNIL. ↩︎
  3. source: La mondialisation contemporaine, rapports de force et enjeux, Nicolas Balaresque ↩︎
  4. D’après la Commission nationale informatique et libertés, CNIL ↩︎
  5. Bound to Lead, the changing nature of American power, 1990 ↩︎
  6. Par là, on désigne un mode de gouvernance où tous les acteurs serait sur un même seuil hiérarchique. ↩︎
  7. Cela est expliqué dans cet article. ↩︎
  8. En France, une taxe GAFA a tenté d’être mise en place en juillet 2019 à partir de critères de présence numérique dans le pays. Si cette taxe aurait généré selon les premières estimations près de 350 millions d’euros de recette publiques en 2019, elle a été suspendue devant les menaces de représailles commerciales des États-Unis. ↩︎

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