Tu souhaites travailler dans le monde du jeu vidéo, mais tu ne sais quel parcours choisir ? Découvre le témoignage de Maxence, étudiant en Mastère 2 Animation Jeux vidéo à l’École de Condé de Marseille. Il te présente son parcours avec les différentes expériences professionnelles qu’il a eues et tous les apprentissages qu’il a pu en tirer.
Le portrait de Maxence, étudiant en animation et jeux vidéo
Est-ce que tu pourrais te présenter quelques mots ?
Je m’appelle Maxence Fichaux, j’ai 23 ans et je suis étudiant en école de jeux vidéo à l’École de Condé de Marseille en Mastère 2 Animation Jeux vidéo. Actuellement, je travaille sur un projet d’animation pour valider mon diplôme de fin d’année. Pour l’avoir, en plus de ce projet, je devais réaliser 4 mois de stage obligatoire sur deux ans et c’est comme ça que j’ai contacté l’association Skytale et que j’ai fait deux mois de stage là-bas.
À partir de quel âge as-tu commencé à t’intéresser aux jeux vidéo ?
Pour moi, ça a commencé dès l’enfance. C’est mon grand frère qui m’a initié et le premier jeu que j’ai touché c’était Zelda Wind Waker sur Game Cube quand j’avais 3 ans. Après, j’ai touché à la Wii, à la DS comme beaucoup.
Quel a été l’élément déclencheur où tu t’es dit que tu allais faire de ta passion ton métier ?
Ça a été en terminale où je me suis beaucoup cherché sur l’ensemble des choix qui étaient disponibles. J’ai fait un bac S, ce qui m’a ouvert beaucoup de portes, mais j’étais un peu perdu. Depuis que je suis enfant, je dessine et je suis passionné de jeux vidéo, c’est donc assez naturellement que je me suis tourné vers l’animation et le jeu vidéo. C’est comme ça que je me suis dit que j’allais faire de ma passion mon futur métier.
L’école de Condé est assez généraliste, on touche à tout et chaque année, on se spécialise davantage et on finit par trouver ce qui nous attire le plus. J’aime énormément tout ce qui est animation 2D et 3D, et le pixel art. C’est avec ces qualités que j’ai rejoint Skytale en tant que pixel artist et modélisateur 3D.
Le début de la formation en jeux vidéo
Peux-tu présenter ton école et décrire ton cursus jusqu’à aujourd’hui ?
Dans un premier temps, j’ai passé un entretien avec le directeur de l’établissement pendant lequel je lui ai présenté un portfolio. Le fait d’avoir été dans le club d’arts plastiques au lycée m’a permis de travailler sur plusieurs projets que j’ai pu lui présenter.
La première année, c’est une année préparatoire qui nous enseigne tout ce qu’il y a à savoir sur le dessin, les couleurs, les modèles vivants, etc. C’est une année où il y a énormément d’informations à apprendre, mais c’est ici qu’on apprend le plus de choses. La B2 et la B3 (la deuxième et troisième année de Bachelor) m’ont permis de toucher un peu plus à la 3D. Globalement, c’est une école assez généraliste, mais ça correspond à ma personnalité parce que j’aime bien toucher un peu à tout et ça m’a permis de bien voir ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Après avoir appris les bases de la 3D en 2e année, nous avons pu intégrer les compétences apprises au sein d’un projet.
Peux-tu nous présenter un peu plus ce projet ?
Il s’agit d’un court-métrage d’animation d’une durée de 3 à 6 minutes. J’ai développé mon premier projet en 2D et ça s’est relativement bien passé. J’ai pu appréhender plus facilement la charge de travail, la gestion de projet et d’une équipe. Ce fut très formateur parce qu’on est un peu dans les conditions du réel, même si c’est par petite équipe. Enfin en M1 et M2, on a refait des groupes et on a travaillé sur un projet en deux ans qu’on va présenter bientôt à un jury pour avoir notre diplôme.
Quels sont les logiciels que tu utilises le plus pour travailler sur la 2D et la 3D ?
Ça dépend des phases du projet. Pour la préproduction, ça se passe sur Photoshop ou Illustrator pour essayer de faire un concept art ou un chara designs. En termes d’animation 2D, j’utilise Harmony et en 3D, j’ai utilisé Maya, Blender, 3ds Max ou Zbrush pour sculpter ainsi que Marvelous pour les vêtements des personnages.
Vu cette longue liste de logiciels, est-ce que tu apprends à les utiliser à l’école ou est-ce qu’il y a quand même une grande part de travail à faire chez soi ?
Beaucoup de choses sont apprises à l’école parce qu’on a la chance d’avoir une équipe pédagogique très compétente qui essaye de nous faire apprendre un maximum de choses, mais il y a aussi un grand travail à faire de son côté, en dehors des horaires de cours. Ça semble logique quand on est junior de mettre davantage la main à la pâte pour montrer qu’on est motivé.
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Son stage chez Skytale
Comment as-tu trouvé ton stage chez Skytale et quelles sont tes missions ?
En mastère 1, j’ai fait deux mois dans une autre entreprise et ensuite j’ai cherché sur LinkedIn des offres de stage et je suis tombé sur un post qui m’a permis de contacter Skytale. À partir de là, on a organisé une présentation où on était une quinzaine autour du président de l’association qui nous a présenté la structure globale, que je trouve incroyable pour une association de bénévoles. Ils avaient besoin de personnes pour réaliser des personnages de leur jeu.
La première chose que j’ai faite, c’est pas mal de tests sur leurs personnages et j’ai été le précurseur, en quelque sorte. Ma première tâche a été modélisateur 3D et pixel artist. Aujourd’hui, mes deux mois de stage sont terminés et j’ai décidé de rester dans l’association en tant que bénévole. Je suis toujours modélisateur 3D et pixel artist, mais j’essaye de développer d’autres projets. J’ai récemment mis en avant un artbook pour leur jeu que je trouve intéressant pour mettre en avant le travail des artistes.
Peux-tu nous parler de ce premier stage ?
C’était dans une petite entreprise qui s’appelle Eight Bamboos. J’ai réalisé des monstres en pixel art. Je partais d’un concept réalisé par un autre artiste et je devais ensuite le réaliser en pixel art à l’aide notamment d’un logiciel qui s’appelle Aseprite. Je créais le design flat et après je l’animais avec ses animations d’attaque ou de mort. J’ai fait un stage de deux mois qui s’est très bien passé. Le PDG de l’entreprise, Dany Siriphol, est très cool et il avait le projet d’un MMORPG sur navigateur nommé Urban Memory. Je n’avais jamais vu un tel type de jeu sur navigateur et cela fut super intéressant. J’ai été accueilli avec beaucoup de bienveillance en sachant qu’il s’agissait de mon premier travail en tant qu’artiste.
Que faire après des études dans les jeux vidéo ?
Comment vois-tu ton début de carrière ? Souhaites-tu rester dans le monde de l’indépendant ou te tourner vers les grosses industries ?
Ça ne me dérangerait pas de démarrer dans une boîte importante dès le début parce que c’est là qu’on fait ses preuves, mais j’aimerais bien continuer dans le monde de l’indé, travailler un peu en freelance et après, pourquoi pas, intégrer une entreprise plus grande pour pouvoir me développer professionnellement. J’essayerais de me développer sur Skytale parce que cela m’apporte une vitrine où je peux m’exprimer et une fois que j’aurais un peu d’expérience et que je pourrais me vendre, je me tournerais vers des projets plus importants.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite débuter dans le monde du jeu vidéo ?
L’un des principaux atouts : la motivation. Il s’agit d’une profession et, plus largement, d’un secteur avec beaucoup de concurrence. C’est un très beau métier, mais ce n’est pas facile.
Il faut aussi ne pas abandonner à chaque échec. Les erreurs font partie du processus d’apprentissage. C’est un luxe d’être encore étudiant et de pouvoir se permettre de faire des erreurs. L’apprentissage passe par les erreurs et l’imitation de ce que les autres font pour pouvoir les reproduire ou faire encore mieux.
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