Jean-Michel Blanquer : le bilan de l’ex-ministre de l’Éducation nationale

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Ministre de l’Éducation nationale pendant 5 ans, soit durant tout le premier mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer détient le record de longévité à ce poste sous la Ve République. Son mandat, marqué par de nombreuses réformes de fond telles que la celle du baccalauréat, a aussi été bousculé par de nombreuses crises sociales et sanitaires. Elles ont directement affecté la mise en place technique du nouveau bac mais aussi le moral d’une grande partie de la jeunesse et ont rappelé les enjeux auxquels l’Éducation nationale doit aussi se confronter.

Alors après 5 ans de plans d’actions, quel est le bilan du mandat du ministre ? Jean-Michel Blanquer, qui avait auparavant piloté l’ESSEC de 2013 à 2017, a-t-il répondu aux attentes des jeunes et des professeurs concernant la formation et l’orientation de la jeunesse française ? A-t-il réussi à mettre en place l’« école de la confiance » telle qu’il l’ambitionnait ?

Nous revenons avec toi en quelques points sur le mandat de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron du 17 mai 2019 au 16 mai 2022.

Inclusion, diversité, amélioration du niveau scolaire : les objectifs des réformes de Jean-Michel Blanquer 

Dès sa prise de poste, en 2017, Jean-Michel Blanquer avait annoncé vouloir réformer en profondeur le système éducatif français pour rendre l’école la plus inclusive possible. En effet, il expliquait vouloir refonder les modalités des cursus et « instaurer une relation de confiance entre le société et l’école ». Pour atteindre ces objectifs, différentes réformes ont été mises en place, qui ont concerné aussi bien l’école primaire que le lycée, en passant par Parcoursup. Nous te les détaillons juste après. 

Le savais-tu ? Tu peux retrouver les grandes lignes du programme développé par Jean-Michel Blanquer pour l’école dans le livre “Construisons l’école de la confiance” paru en 2018 aux éditions Odile Jacob.

Priorité à l’école primaire

Une des volontés du ministre a d’abord été de se concentrer sur le primaire, en se focalisant sur les savoirs fondamentaux – « lire, écrire, compter » – dès la classe de CP.

La place nouvelle accordée aux fondamentaux s’inscrit dans la volonté d’amélioration du niveau scolaire des élèves. Une ambition mise à mal par les conséquences de la crise du COVID-19 sur le niveau global. Confinements et cours à distance ont en effet pesé sur les capacités d’apprentissage. 

Une autre des réformes phares du mandat était le souhait de dédoubler les classes de CP notamment.

Le dédoublement des classes a eu un impact plutôt positif sur les élèves de l’école primaire. Il facilite un accompagnement des élèves, qui se sentent mieux suivis par leur instituteurs. 

La réforme du lycée et du baccalauréat

Au-delà des réformes portants sur l’école primaire, la réforme la plus emblématique de Jean-Michel Blanquer reste celle du lycée et du baccalauréat.

Pour rappel, l’objectif de Jean-Michel Blanquer visait à supprimer les anciennes filières ES, S et L pour les remplacer par des enseignements de spécialité choisis par les élèves :  trois en première et deux en terminale. Cette réforme a été pensée pour multiplier la diversité des profils des élèves en fin de terminale, et pour rendre leur cursus de secondaire aussi personnalisé que possible, chose très appréciée par la plupart. 

Lire aussi : Avantages et inconvénients de la réforme du bac

Les critiques du bilan de Jean-Michel Blanquer

Globalement, le mandat de Jean-Michel Blanquer semble être en demi-teinte. Pour beaucoup, les intentions liées à ses réformes étaient bonnes, mais la mise en place de celles-ci n’est pas jugée efficiente. Début 2022, une commission du Sénat s’est penchée sur le sujet. Les sénateurs chargés d’examiner les mesures éducatives du quinquennat ont dressé un bilan négatif des réformes conduites. Celle du lycée concentre à elle seule beaucoup de critiques. 

Un choix de spécialisations imposé trop tôt au lycée ?

Beaucoup relèvent que le choix des spécialisations a permis d’augmenter la diversité des profils, ce qui a aussi engendré une amélioration de la cohérence entre les parcours choisis dans la formulation des vœux Parcoursup, et le parcours scolaire des élèves.

Cependant, d’autres questionnent davantage la réforme du bac et les spécialisations. Certains déplorent le choix de trois spécialisations à faire dès la seconde, expliquant le fait que choisir aussi tôt des domaines spécialisés peut être difficile.

Lire aussi : Le bilan de Parcoursup 2021 : des chiffres en hausse

Le problème de la place des maths au lycée

L’objectif de rendre l’école la plus inclusive possible a été défié par l’augmentation des inégalités territoriales entre les lycées, faute de dotation globale horaire suffisante. Ces inégalités se sont aussi ressenties dans les effectifs comptabilisés pour chaque spécialité.

Les maths ont été les grandes perdantes de ce choix de spécialisation. Seuls 59 % des élèves de terminale suivent des maths en 2022, contre 90 % avant la réforme.

De plus, ces inégalités se traduisent aussi par une différence des genres encore plus marquée dans le choix des spécialisations. Pour les maths, ce sont les filles qui ont délaissé la matière. La réforme pour rendre le lycée plus inclusif aurait alors été totalement contre productive.

Cependant, Jean-Michel Blanquer a annoncé vouloir augmenter à nouveau le volume horaire de l’enseignement des maths, le rendant obligatoire à la rentrée ! 

Lire aussi : Le retour des maths dans le tronc commun est annoncé par Jean-Michel Blanquer pour la rentrée 2022

Un manque d’accompagnement des lycéens  

Finalement, le point noir de cette réforme reste le manque d’accompagnement autant auprès des profs que des élèves.

La précipitation dans la mise en place de la réforme a créé un flou général sur les modalités d’examen notamment, au point de créer pour certains membres du Sénat « une génération d’élèves cobayes ». En effet, même si les élèves soulignent l’accompagnement constant qu’ils ont reçu de la part de leurs professeurs, eux-mêmes un peu perdus ; près de 80 % des profs jugent aujourd’hui l’école en difficulté. 

Voilà ce qu’il en est des grandes lignes du mandat de Jean-Michel Blanquer. L’impact de toutes ces réformes, et du remaniement du baccalauréat se verra davantage lors des résultats d’affectation de Parcoursup qui commencent le 2 juin ! 

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