En 2021, Sciences Po annonçait la suppression des épreuves écrites de leur concours d’admission et son arrivée sur la plateforme d’orientation Parcoursup. Quelques rentrées plus tard, assisterait-on à un retour de ces fameuses épreuves ? Réponse du directeur de l’université.
Lors de la conférence de rentrée, donnée ce mercredi 30 août sur le campus Saint Thomas, Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, a évoqué un éventuel retour des épreuves écrites au sein du concours d’entrée dans l’université. Alors, paisible ou non ?
Les candidats devront-ils à nouveau passer des épreuves écrites pour intégrer Sciences Po ?
À cette question, Mathias Vicherat s’est empressé de répondre : « Pour le moment, rien n’est décidé, mais la question se pose. »
Un revirement de situation faisant suite à une récente annonce du gouvernement, le report des épreuves de spécialité du mois de mars au mois de juin prochain. Une décision qui a ravi syndicats et professeurs y voyant alors une solution au problème d’absentéisme et de démotivation des élèves lors du troisième trimestre. Cependant, du côté des établissements d’enseignement supérieur, les réactions sont tout autres. En effet, Sciences Po avoue ne pas se réjouir de cette annonce qui vient alors bouleverser le processus de recrutement. Les épreuves de spécialités ayant lieu au mois de juin prochain, alors les notes de ces dernières ne seront pas encore connues au moment de la constitution des dossiers sur Parcoursup. Des notes manquantes dans un dossier et donc un critère de sélection de moins.
« Ces notes hors contrôle continu nous donnaient une indication sur le véritable niveau de l’élève, nous permettant d’évaluer le candidat de manière plus objective. Et reviennent alors sur le devant de la scène les disparités de notation des différents lycées. Lorsque les lycées privés, bien souvent accusés de sous-noter leurs élèves, nous reprochaient de ne plus accueillir leurs élèves et de discriminer lors de l’admission, les notes des épreuves de spécialités nous permettaient d’avoir une vraie vision du niveau du candidat. Sans elles, les choses sont plus difficiles. », indiquait Mathias Vicherat.
Toutefois, lorsque la question d’un retour des épreuves écrites est évoquée, la réponse reste nuancée. « Le problème des épreuves écrites est qu’elles entraînent des inégalités sociales. Pour passer ces épreuves, il faut se déplacer, or, après quelques recherches de notre côté, nous nous sommes rendu compte que ce déplacement était un frein pour de très nombreux candidats, pour qui le passage a Parcoursup a été un véritable soulagement. » L’administration de Sciences Po s’interroge alors sur la tenue d’épreuves écrites en ligne et de la possession d’un système anti-plagiat. Une potentielle solution aux problèmes entraînés par le report des épreuves de spécialités.
Aucune décision n’a encore été prise et les réflexions sont en cours, mais des changements sont à prévoir.
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