D’après une enquête de l’UNEF parue le lundi 14 août, les étudiant(e)s font face à une augmentation significative du coût de la vie, principalement due à l’inflation. Les données de l’année académique 2023-2024 révèlent une hausse de 6,47% du coût de la vie étudiante, ce qui équivaut à un besoin de financement additionnel de 594,76 euros pour l’année à venir.
L’enquête de l’UNEF sur le budget étudiant
La méthodologie de l’enquête de l’UNEF
Comme c’est le cas chaque année au mois d’août, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat étudiant fondé en 1907, dévoile les résultats de son enquête sur le coût de la vie étudiante.
De manière habituelle, l’estimation du coût de la vie étudiante est élaborée par l’UNEF en utilisant un échantillon représentatif qui couvre une variété de situations, se basant sur quatre profils différents. Cet échantillon est ensuite ajusté en fonction du nombre d’étudiant(e)s correspondant à chaque profil.
Les résultats de l’enquête de l’UNEF sur le coût de la vie étudiante en 2023
Cette année, le syndicat étudiant met en évidence l’augmentation significative des dépenses liées à la rentrée et aux dépenses courantes, avec une hausse du coût de la vie étudiante d’environ 6,47% par rapport à l’année précédente ! Cette hausse équivaut à un besoin de financement supplémentaire de 594,76 euros sur l’année, soit une augmentation de 49,56 euros par mois.
Cette forte hausse du coût de la vie étudiante est principalement attribuable à l’augmentation significative de certaines catégories de dépenses. Les dépenses alimentaires (+14,3%) et les bourses jugées insuffisantes seraient à l’origine de l’élévation considérable du coût de la vie pour les étudiant(e)s, en grande partie en raison de l’inflation. Le budget des étudiant(e)s est aussi soumis à une augmentation notable en raison des hausses des frais de transports (+5,91% pour les non boursiers, +3,95% pour les boursiers) et de l’électricité (+10,1%).
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La réaction des syndicats
Un sans précédent dans les enquêtes de l’UNEF
L’UNEF souligne que, durant les 19 années d’existence de son enquête, jamais auparavant l’évolution du coût de la vie étudiante n’avait atteint des niveaux aussi élevés. Cette année, il estime assister à l’émergence d’une précarité étudiante majeure qui s’installe dans la durée et dont l’ampleur ne cesse de croître d’une année à l’autre.
Des conséquences directes sur les étudiants selon la FAGE
Selon Félix Sosso, porte-parole de la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), une organisation étudiante représentative, cette année marque une augmentation significative du coût de la vie étudiante, avec des répercussions très concrètes. Les étudiant(e)s sont confrontés à la perspective de sauter des repas, de renoncer aux soins médicaux et même d’abandonner l’achat de manuels indispensables pour leurs études. Cette situation a un impact direct sur la vie de centaines de milliers d’étudiant(e)s, qui pourraient se retrouver à mettre en péril non seulement leurs études, mais aussi leur bien-être mental et physique.
Les actions du gouvernement jugées insuffisantes
L’absence d’actions concrètes de la part du gouvernement pour résoudre la situation est critiquée par l’UNEF.
Félix Sosso souligne de la même manière la nécessité d’une réforme structurelle du système de bourses. Bien que cette année ait vu une mesure symbolique avec l’allocation de 500 millions d’euros au système de bourses, cela sert principalement à rattraper des années de sous-financement. Cette somme a à peine permis une revalorisation à hauteur de l’inflation pour les premiers échelons de bourses, ce qui signifie que la revalorisation des bourses pourrait être inférieure à l’inflation pour certains seuils.
Le gouvernement avait, en effet, prévu une augmentation de plus de 500 millions d’euros pour les bourses étudiantes, permettant à 35 000 nouveaux étudiant(e)s de devenir boursier(e)s dès la rentrée. Bien que le montant des bourses varie désormais de 145,40 à 633,50 euros par mois, il est toujours jugé largement insuffisant pour subvenir aux besoins essentiels, selon l’analyse de l’UNEF.
Parmi les revendications formulées par le syndicat étudiant, on retrouve :
- L’établissement d’une allocation d’autonomie équivalente au seuil de pauvreté, soit 1 110 euros par mois.
- Une politique ambitieuse de logement étudiant, incluant la construction de 150 000 nouveaux logements CROUS dans les années à venir.
- L’extension de l’encadrement des loyers à toutes les villes universitaires.
- Une augmentation des montants des APL (aides personnalisées au logement) et une meilleure adaptation géographique en fonction du coût des logements dans différentes régions.
- La suppression du critère de nationalité dans le système de bourses de l’enseignement supérieur ainsi que dans les aides d’urgence.
- L’abrogation des frais de scolarité différenciés.
- La fin des conditions minimales de revenus pour l’obtention ou le renouvellement des titres de séjour.
- Un accroissement du budget alloué aux CROUS, les seuls services publics spécifiquement dédiés à la lutte contre la précarité étudiante.
- La gratuité des transports en commun pour tous les jeunes et étudiants.
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