L’EPF, Grande École d’ingénieurs généraliste, franchit une étape décisive vers l’égalité femmes-hommes. À partir de la rentrée de septembre 2026, l’établissement proposera 100 places réservées aux lycéennes via Parcoursup grâce à son dispositif inédit ParityLab. Une idée derrière la tête, féminiser ses effectifs et devenir un référent national en la matière. Décryptage.
Alors que les écoles d’ingénieurs peinent à attirer des femmes dans leurs effectifs, la parité reste un objectif lointain. Seulement 30% des étudiants en écoles d’ingénieurs sont des femmes, un chiffre qui stagne depuis plusieurs années. Les filières scientifiques souffrent encore d’une image très masculine et beaucoup de lycéennes s’autocensurent par manque de modèles ou par crainte de ne pas être suffisamment légitimes. Face à ce constat, l’EPF souhaite faire bouger les lignes en lançant des initiatives fortes pour favoriser l’accès des femmes aux écoles d’ingénieurs et atteindre la parité dès 2028.
L’EPF lance ParityLab, un dispositif unique pour féminiser les écoles d’ingénieurs
Lancée en janvier 2025, ParityLab est une voie d’accès spécifique au cycle ingénieur de l’EPF, pensée pour limiter les biais de genre qui freinent les jeunes femmes à choisir les filières scientifiques. Contrairement au concours classique, cette sélection est non compétitive, et permet à davantage de lycéennes motivées de rejoindre la formation d’ingénieurs généraliste.
En parallèle du recrutement, ParityLab propose un accompagnement sur mesure pendant les études : formation à l’insertion professionnelle, ateliers contre les stéréotypes, mentorat, etc. Une approche complète qui vise à renforcer la confiance des étudiantes et à favoriser leur réussite.
ParityLab de l’EPF : des résultats déjà visibles dès la première année
En seulement quelques mois, l’EPF constate un impact concret sur la féminisation de ses effectifs :
- +11,5 % de néo-bachelières admises en première année du cycle ingénieur.
- +8,1 % d’effectifs féminins dans la formation généraliste.
- Un taux de transformation des candidatures inédit : 32 %, preuve de l’attractivité du dispositif.
- Une hausse globale du taux de féminisation de +10,2 % sur l’ensemble des nouvelles promotions.
Ces progrès bénéficient aussi au concours classique, qui voit +5 % de jeunes femmes supplémentaires parmi ses admises.
« Portée depuis 1991 par sa fondation reconnue d’utilité publique dont la mission est de « concourir à la formation des femmes dans les domaines scientifiques et techniques », l’EPF montre aujourd’hui qu’il est possible d’agir pour féminiser les filières scientifiques. Les résultats encourageants du ParityLab et la politique volontariste de l’EPF témoignent que la parité n’est pas un objectif lointain. », affirme Emmanuel Duflot, directeur de l’EPF, école d’ingénieurs généraliste.
Un plan global pour atteindre la parité d’ici 2028 à l’EPF
Au-delà de ParityLab, l’EPF déploie une stratégie à 360° pour rendre l’ingénierie plus accessible aux femmes :
- Congé menstruel instauré dès janvier 2025.
- 80 stages de seconde dédiés à l’orientation des lycéennes, en partenariat avec VINCI et l’association Elles bougent.
- Création d’un incubateur paritaire femmes-hommes.
- Lancement d’un laboratoire de recherche-action pour identifier scientifiquement les leviers de féminisation, avec un conseil stratégique d’experts.
Portée par sa Fondation reconnue d’utilité publique, l’EPF entend devenir un référent national et international sur la question de la parité dans l’ingénierie.
Où en sont les écoles d’ingénieurs sur la parité femmes-hommes ?
Quel est le pourcentage moyen de femmes dans les écoles d’ingénieurs en France ?
En moyenne, les femmes représentent environ 30 % des effectifs dans les écoles d’ingénieurs françaises. Ce chiffre progresse lentement mais reste stable depuis plusieurs années, avec de fortes disparités selon les spécialités et les établissements.
Quels domaines de l’ingénierie attirent le plus d’étudiantes ?
Les filières liées à la biologie, la chimie, l’environnement ou encore les sciences de la santé appliquées attirent davantage de femmes. À l’inverse, les spécialités comme la mécanique, l’électronique ou l’informatique restent plus masculines.
Quels freins expliquent la faible présence des femmes dans ces écoles ?
Les principaux obstacles sont les stéréotypes de genre qui apparaissent dès le collège, un manque de confiance en mathématiques, le faible nombre de modèles féminins visibles dans l’ingénierie, ainsi qu’un environnement parfois encore très masculin dans certaines spécialités.
Quelles actions mènent les écoles pour féminiser leurs promotions ?
Les écoles développent des dispositifs de recrutement dédiés (comme ParityLab à l’EPF), des stages d’orientation pour lycéennes, des programmes de mentorat, ainsi que des campagnes avec des associations comme Elles Bougent. Certaines proposent aussi des mesures sociales, comme le congé menstruel, pour améliorer l’inclusion.
Peut-on atteindre la parité dans les écoles d’ingénieurs ?
Oui, si les efforts se poursuivent. Des écoles comme l’EPF visent la parité d’ici 2028 grâce à des dispositifs de recrutement spécifiques et un accompagnement des étudiantes. La dynamique progresse, mais atteindre 50 % demandera encore un fort engagement collectif.