L’idée de faire un stage à l’étranger te plaît et le Proche-Orient retient tout particulièrement ton attention ? Pourquoi ne pas tenter l’aventure ? Comme Alida, qui, il y a quelques années maintenant, est partie à Istanbul dans le cadre de son stage de fin d’études à l’ESP Paris (École Supérieure de Publicité).
Si tu veux avoir un témoignage de la vie à Istanbul en tant que stagiaire en business consulting, lis son témoignage, il te donnera sûrement quelques idées, de bons conseils et plus encore 😉
Le témoignage d’Alida, stagiaire en business consulting à Istanbul
Coucou Alida, peux-tu nous présenter brièvement ton parcours scolaire ?
Hello, let’s go ! J’ai d’abord fait un bac littéraire dans un lycée parisien, puis j’ai fait une licence LEA anglais-espagnol à la Sorbonne Nouvelle (Paris 3) avec un semestre d’échange de 6 mois en Chine en dernière année. Ensuite, j’ai enchaîné avec un Master en International Marketing à l’ESP Paris, une école de publicité. Aujourd’hui, je suis à mon compte en tant que freelance consultante Social Media & Influence.
Tu peux nous parler un peu plus de ton stage à Istanbul ?
Bien sûr ! Dans le cadre de mon master, je devais faire un stage de 6 mois, de préférence à l’étranger. J’ai eu la chance d’en trouver un dans une entreprise franco-turque de business consulting pour les personnes souhaitant s’installer ou entreprendre en Turquie. L’entreprise s’occupait des relations commerciales entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Mais moi, je n’ai pas directement travaillé pour cette entreprise, mais plutôt pour un de leurs clients restaurateurs qui venait d’ouvrir à Istanbul. Petite remise dans le contexte, on est en mars 2021, tout juste un an après la Covid, alors le stage était, malheureusement, assez limité entre les confinements, la mise en plus des échanges entre pays, etc.
Quelles ont été tes missions pendant ce stage ?
Mes missions étaient très polyvalentes ! De la création à la stratégie en passant par l’opérationnel, j’étais un véritable couteau suisse. Globalement, je m’occupais des réseaux sociaux et du marketing digital international. J’étais en binôme avec une autre personne.
Pour les réseaux, je gérais les comptes d’un client restaurateur en 3 langues (anglais, français et turc), ça inclut montage vidéo, création de posts, stories, refonte du feed, jeux-concours, organisation d’événement, workshop, etc. J’ai adoré l’aspect stratégique et créatif du poste post-covid. Ça faisait un peu gestion de crise.
Pour la partie business consulting c’était différent. Je parle turc, ce qui m’a permis de participer à des « business trip » d’entrepreneurs. Je les accompagnais durant leur séjour en Turquie, on visitait le pays ! Aussi bien des lieux touristiques que des fournisseurs. Durant ces voyages, je faisais aussi du contenu (témoignages, podcasts, etc.).
Pourquoi avoir voulu faire un stage à l’étranger ?
Faire un stage à l’étranger n’était pas obligatoire, mais c’était une opportunité pour moi ! J’avais un travail alimentaire pour payer mes études, c’était le deuxième confinement donc difficile de trop bouger, etc. En cherchant un stage en France, j’ai vu que ça allait être difficile, alors je me suis dit : pourquoi ne pas regarder ailleurs ? Et j’ai trouvé ça !
Comment as-tu procédé dans tes recherches ?
Au début, c’était surtout sur LinkedIn, les sites de recherche d’emplois, etc. Puis j’ai commencé à suivre des comptes sur Instagram et je suis tombée sur le Twitter @petetonalternance. Une pépite qui publie des offres de stages et d’alternances régulièrement. En France, comme à l’étranger. J’ai vu l’offre et j’ai postulé sans trop y croire et j’ai été prise !
Pourquoi avoir choisi Istanbul ?
Ça s’est fait un peu par hasard. Je suis franco-turque, j’ai de la famille en Turquie, mais je ne connaissais absolument pas Istanbul et personne là-bas non plus ! Honnêtement, j’étais un peu réticente au début. Aller en Turquie, ça impliquait de trouver un logement, de se déplacer, de quitter mon job étudiant, etc. Recommencer de zéro ! Et puis finalement, c’était une très belle surprise.
As-tu rencontré des difficultés avec la langue ?
Non pas du tout ! Je suis bilingue turc, donc aucun souci là-dessus. Et même si les Turcs ne parlent pas beaucoup anglais, il y a une grosse communauté francophone à Istanbul !
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La vie en stage à Istanbul
Quelles sont les différences marquantes entre un stage en France et un stage à Istanbul ?
D’abord, l’administration et la rémunération qui n’ont rien à voir, même si j’étais dans une entreprise française (sourire). Puis évidemment les jours fériés et les vacances. Pour ma part, je suis arrivée en période de confinement puis s’est enchaîné le ramadan, les fêtes culturelles, etc. J’ai dû m’adapter ! Aussi, en France, tout doit être contractualisé, officialisé, acté par un contrat. En Turquie c’est un peu à la parole et à l’échange. D’abord, on t’offre un thé, puis on parle business. Pour les horaires, c’est pareil, il n’y en a pas vraiment.
Et de manière générale, quelles sont les différences marquantes entre la vie en entreprise en France et à Istanbul ?
Je dirais les mêmes choses que la question précédente. Le côté beaucoup moins officiel et carré des choses.
Quelles étaient tes craintes avant de t’installer ?
J’avais peur de ne pas trouver de logement, d’avoir fait le mauvais choix en acceptant ce stage, de ne pas aimer le stage, de me faire arnaquer, de ne pas me faire d’amis, me perdre, etc. J’avais pas mal de craintes en vérité ! Un stage, ce n’est pas comme un Erasmus, tu ne rencontres pas forcément autant de gens et tu es moins au contact de jeunes de ton âge. Je trouvais ce contexte plus difficile.
Quels sont les avantages d’un stage à Istanbul ?
Il y a beaucoup d’avantages ! Hormis le côté cosmopolite de la ville, la richesse culturelle et historique de la Turquie, à Istanbul, on ne s’ennuie jamais ! Il y a toujours des choses à faire et à visiter. Aussi, on y mange très bien ! Les gens sont chaleureux et très aidants. Une chose trop chouette aussi, c’est le fait de pouvoir prendre un bateau comme moyen de locomotion ! On s’évade facilement d’une rive à l’autre.
Quels sont les inconvénients d’un stage à Istanbul ?
Forcément, la barrière de la langue pour les non-turcophones. Mais aussi, les horaires de travail et le SMIC, si on n’est pas payé en euros. Enfin, les vacances n’existent pas vraiment en Turquie !
Le coût de la vie était-il élevé à Istanbul ?
Non pas du tout ! Il est très bas. 1 euro coûtait 7 TL (livres turques) à l’époque. Les loyers étaient abordables, les transports et les activités pareil. On y mange très bien pour pas cher. Donc, vraiment pas ! Aujourd’hui, une forte inflation a éclaté dans le pays. 1 euro équivaut maintenant à 35 TL donc le coût de la vie a augmenté, mais reste accessible pour les Européens.
Comment financer son stage à Istanbul ?
Percevais-tu des bourses pour effectuer ce stage
Oui, sinon je n’aurais pas pu partir ! Selon le pays dans lequel on effectue son stage, le service des Relations Internationales de notre établissement nous aide à candidater pour une bourse Erasmus. C’est beaucoup de démarches administratives et d’attente, mais j’ai finalement eu la chance de bénéficier de la bourse Erasmus+.
Combien étais-tu payée par mois ?
Je n’ai plus le montant en tête, mais mon salaire était si bas que sans la bourse, je n’aurais même pas pu payer le loyer à Istanbul. La bourse était suffisante pour vivre convenablement et payer mon loyer.
Est-ce que ce stage t’a aidé professionnellement ?
Ce stage m’a beaucoup inspirée, puisqu’il m’a fait comprendre le monde de l’entrepreneuriat. Il a confirmé le fait que je voulais continuer de travailler avec des influenceurs, dans le digital et dans la création de contenus, et m’a aussi confortée dans le choix de travailler à l’international. Donc oui, il m’a aidé ! Aussi, j’ai gagné en skills (gestion du stress, adaptation, compréhension du monde du travail dans un pays musulman, etc.).
Quels conseils donnerais- tu à un étudiant voulant faire un stage à l’étranger ?
Ne pas avoir peur, ne pas se poser trop de questions et juste foncer ! C’est la meilleure expérience qui puisse arriver. C’est formateur, ça permet de mieux nous connaître, on apprend à s’ouvrir au monde, on rencontre des gens de cultures différentes, etc. C’est un mélange de connaissances, de partage, d’aventures et de découvertes. Tu ne le regretteras pas !
Un petit fun fact sur la vie à Istanbul ? Des idées reçues fausses ou à l’inverse des choses qui t’étonnent ?
Déjà, c’est ultra-vivant, il y a beaucoup de choses à faire ! Après, forcément, ce qui m’a valu quelques surprises, ce sont les toilettes turques, les chats partout en ville et les pentes (rires). Enfin, on y mange très bien, mais pas que des kebabs, c’est très bon !
Aussi, les avions remplis de personnes chauves qui viennent pour les implants capillaires, c’est réel (rires). Le tourisme chirurgical est très présent en Turquie : rhinoplasties, BBL, etc. Si tu parles en français et/ou en anglais et que tu cherches un stage dans cette branche, tu trouveras forcément !
Un petit mot de la fin ? (tips, astuce, etc.)
Je crois que j’ai un peu fait le tour de mes conseils plus haut. Mais, dernier bon plan, si tu es étudiant Erasmus, tu as des réductions pour les musées et les monuments, mais surtout des offres étudiantes sur Turkish Airlines (bagages, prix de billets, etc.). Enfin, vous n’allez pas être déçu d’Istanbul, croyez-moi !
D’ailleurs, j’en profite pour faire de la promo (rires), mais je sors un petit guide e-book sur Istanbul en juillet avec pleins de conseils sur cette merveilleuse ville ! Si tu es intéressé(e) ou que tu veux voir mon contenu sur Istanbul, tu peux suivre mon compte Instagram @Alidoudouu. Je suis récemment retournée à Istanbul !
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Comment trouver un stage à l’étranger ?
Évidemment, si tu souhaites faire un stage à l’étranger, il va falloir que tu postules ! Eh oui, en France comme ailleurs, trouver un stage n’est pas un jeu d’enfant. Mais ne t’inquiète pas, voici quelques étapes à suivre pour t’aider à mener à bien tes candidatures.
Définis tes objectifs (professionnels comme personnels)
En sachant où tu veux aller, tu sais déjà dans quelles directions chercher. Alors, pose-toi les bonnes questions : Quel type d’entreprise, tu vises à l’étranger ? Quel secteur d’activité ? Quels pays souhaites-tu découvrir ? Quels pays t’intéressent ? Quels sont tes objectifs de carrière ? Quelles compétences souhaites-tu acquérir ? Quelle langue parles-tu ou souhaites-tu améliorer ?, etc. Chacune de ces réponses t’aidera à orienter ta recherche.
Fais des recherches sur Internet des entreprises qui te plaisent
Internet est ton meilleur ami dans ce genre de situation ! Avec lui, les frontières n’existent pas ! Ainsi, en cherchant sur des sites web de grandes entreprises et/ou d’organisations internationales, tu peux trouver des sources d’information intéressantes sur des opportunités de stage à l’étranger.
Entre en contact avec des agences spécialisées dans la recherche de stage à l’étranger
Si tu n’es pas au courant, sache qu’il existe des sites spécialisés dans la recherche de stage à l’étranger (Club Teli, Intern Abroad, Erasmusintern.org ou encore AIESEC, etc.). Contacte une de ces entreprises et discute avec elle de ton envie et de tes ambitions. Un membre de l’équipe se fera un plaisir de t’aiguiller dans tes recherches.
Cependant, reste vigilant(e), certains sites peuvent te trouver un stage en moyennant une subvention (plus ou moins grosse), alors si ton envie d’envol est telle que tu es prêt(e) à mettre un petit peu d’argent pour faciliter tes recherches et les démarches, c’est ok ! Mais, on te conseille de t’assurer que la somme demandée est bien raisonnable (en adéquation avec ton budget et tes valeurs) ! Est-ce que ça vaut le coup de mettre autant d’argent ? Pose-toi les bonnes questions, car beaucoup d’agences de ce type profitent des rêves de jeunes étudiants ambitieux et en font un business ! Même si la plupart sont sérieuses, sois prudent(e) !!
Fais jouer ton réseau, ton carnet d’adresses
Le « réseautage » peut être un moyen efficace de trouver un stage à l’étranger. Tu peux par exemple contacter les anciens élèves de ton école ou université qui ont travaillé ou étudié à l’étranger, ou encore des amis et de la famille.
Aussi, utilise les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn. Ça peut s’avérer utile pour entrer en contact avec des professionnels établis à l’étranger.
Prépare ta candidature
Une fois que tu as trouvé une offre de stage susceptible de t’intéresser, tu peux envoyer ta candidature ! Généralement, même à l’étranger, le CV est obligatoire. Par contre, beaucoup de pays remplacent la lettre de motivation classique par un premier « entretien de motivation » non formel. À toi de voir en fonction de l’entreprise et de la culture du pays !
Finalement, tu le verras toi-même, persévérance et curiosité sont les clés pour trouver un stage à l’étranger ! En conservant la même volonté tout au long de tes recherches, tu finiras par trouver le stage de tes rêves !
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