« Je fais ce que je veux ». Ce sentiment d’être libre semble évident. Je choisis mes amis, ma tenue, mes études, mes opinions. Pourtant, un doute persiste : et si mes choix étaient influencés, voire imposés, par des forces que je ne contrôle pas ? Mon éducation, mes désirs, mon inconscient, la société… Suis-je vraiment libre, ou bien est-ce une illusion flatteuse ? Cette question fait appel à une notion fondamentale en philosophie : la liberté. La réponse est loin d’être simple. C’est pourquoi les philosophes ont formulé plusieurs conceptions opposées, mais complémentaires.
Qu’est-ce qu’être libre ?
Avant de savoir si je sus libre, encore faut-il savoir ce que cela veut dire.
En philosophie, on distingue plusieurs formes de liberté :
- Liberté physique : ne pas être empêché d’agir par une force extérieure (ex. : sortir de chez moi quand je veux).
- Liberté politique : avoir des droits garantis par la loi (liberté d’expression, de circulation…).
- Liberté intérieure ou morale : être capable de choisir en pleine conscience, selon sa volonté.
- Liberté de la volonté : pouvoir arbitrer entre plusieurs options, en ayant la sensation qu’on aurait pu faire autrement.
La vraie question philosophique est celle du libre arbitre : suis-je capable de me déterminer moi-même, ou bien mes choix sont-ils le produit de causes qui m’échappent ?
Les grandes conceptions philosophiques de la liberté
Voici les principales positions que tu peux mobiliser pour structurer une dissertation. Évidemment, le but dans ton développement n’est pas de faire une liste d’auteurs à rallonge mais il est intéressant d’avoir quelques noms en tête pour chaque notion, ici la liberté. Je te propose ici trois parties dont tu pourras t’inspirer pour un sujet sur la liberté.
🟢 Je suis libre : l’homme a un libre arbitre
Descartes
Il défend l’idée que l’être humain est doté d’un libre arbitre, c’est-à-dire une capacité à affirmer ou à nier, à choisir en pleine conscience. Cette faculté est pour lui ce qui rend l’homme supérieur aux animaux, qui ne font qu’obéir à des instincts. Dans la Lettre au Père Mesland, il explique que la liberté consiste à pouvoir consentir ou refuser une idée après en avoir jugé clairement. C’est aussi ce pouvoir de dire « oui » ou « non » qui se manifeste dans le doute, comme dans le célèbre cogito. Pour Descartes, la liberté est naturelle et essentielle à la dignité humaine. Plus ma volonté suit la raison, plus je suis libre.
Tu peux en apprendre plus sur le cogito de Descartes en lisant cet article.
Sartre
Sartre affirme dans L’existentialisme est un humanisme que l’homme est condamné à être libre. Même si l’on croit ne pas avoir le choix, on choisit toujours. Même se soumettre, c’est encore choisir. Il n’existe aucune nature humaine préétablie : l’homme n’est que ce qu’il fait de lui-même. Cette liberté est absolue et angoissante, car elle implique une responsabilité totale. Je ne peux jamais accuser les autres, ou la société, de mes actes : je suis toujours libre de les refuser. L’homme est seul face à ses choix, sans excuse ni destin tout tracé.
Kant
Kant, dans la Critique de la raison pratique, défend une vision morale de la liberté. Pour lui, je suis libre si je suis capable de m’imposer à moi-même une loi morale. Par exemple, quand j’agis par devoir, je ne me laisse pas gouverner par mes désirs, mais par une règle que je reconnais comme universelle. La liberté n’est donc pas l’absence de règle, mais l’obéissance à une loi que je me donne moi-même. Cette autonomie est la condition de la morale : sans liberté, pas de responsabilité ni de mérite.
🔴 Je ne suis pas libre : mes choix sont déterminés
Spinoza
Dans L’Éthique, L’importance des soft skills sur le marché du travail affirme que le libre arbitre est une illusion. L’homme se croit libre parce qu’il ignore les causes qui le déterminent. Il donne l’exemple d’une pierre lancée : si elle était consciente, elle croirait voler librement. De la même façon, nous agissons en fonction de causes extérieures (naturelles, sociales, psychologiques) que nous ne maîtrisons pas. Nous ne faisons que subir nos désirs et nos passions, comme la colère ou la jalousie. Pour Spinoza, la vraie liberté ne consiste pas à échapper aux causes, mais à les comprendre, pour ne plus être dominé par elles.
Freud
Freud remet en cause l’idée d’un sujet pleinement conscient et maître de lui-même. Selon lui, une grande partie de nos décisions sont influencées par l’inconscient, c’est-à-dire des désirs refoulés, des traumatismes, des pulsions. Par exemple, je peux choisir une orientation scolaire, un partenaire ou un comportement sans savoir que c’est dicté par une blessure passée ou un conflit intérieur. Dans ce cas, je crois agir librement, mais c’est en réalité le « ça » qui me dirige. Pour Freud, on ne peut être libre qu’en prenant conscience de ces mécanismes inconscients, grâce à la parole et à l’analyse.
Bourdieu
Le sociologue Pierre Bourdieu montre que notre milieu social influence fortement nos choix. Ce que je crois être des goûts personnels (musique, école, loisirs, métier) dépend souvent de mon origine sociale, de mon capital culturel ou économique. Par exemple, un enfant d’ouvrier et un enfant de cadre ne vont pas percevoir les mêmes études comme accessibles ou désirables. L’école valorise certaines manières d’être et de penser, souvent celles des classes favorisées. Ainsi, je crois choisir, mais je suis orienté par des structures invisibles. Pour être réellement libre, je dois comprendre ces déterminismes sociaux.
🟡 Je peux devenir libre en comprenant ce qui me détermine
Spinoza
Dans une lecture plus nuancée de Spinoza, la liberté devient une conquête rationnelle. Il ne s’agit pas de nier tous les déterminismes, mais de les connaître pour mieux s’en libérer. Par exemple, si je suis souvent en colère, et que j’identifie la cause de cette émotion, je peux m’en détacher. C’est le passage de la passion à l’action. Pour Spinoza, je suis libre non pas quand j’agis sans cause, mais quand je suis la cause adéquate de mes actes, c’est-à-dire quand j’agis par la nécessité de ma propre nature, éclairée par la raison.
💡: il est intéressant et valorisant en dissertation d’utiliser le même auteur dans deux parties différentes. Cela montrera au correcteur que tu as une lecture nuancée de ses d’être libre semble évident. Je choisis mes amis, ma tenue, mes études, mes opinions. Pourtant, un doute persiste : et si mes choix étaient influencés, voire imposés, par des forces que je ne contrôle pas ? Mon éducation, mes désirs, mon inconscient, la société… Suis-je vraiment libre, ou bien est-ce une illusion flatteuse ? Cette question fait appel à une notion fondamentale en philosophie : la liberté. La réponse est loin d’être simple. C’est pourquoi les philosophes ont formulé plusieurs conceptions opposées, mais complémentaires.
Qu’est-ce qu’être libre ?
Avant de savoir si je suis libre, encore faut-il savoir ce que cela veut dire.
En philosophie, on distingue plusieurs formes de liberté :
- Liberté physique : ne pas être empêché d’agir par une force extérieure (ex. : sortir de chez moi quand je veux).
- Liberté politique : avoir des droits garantis par la loi (liberté d’expression, de circulation…).
- Liberté intérieure ou morale : être capable de choisir en pleine conscience, selon sa volonté.
- Liberté de la volonté : pouvoir arbitrer entre plusieurs options, en ayant la sensation qu’on aurait pu faire autrement.
La vraie question philosophique est celle du libre arbitre : suis-je capable de me déterminer moi-même, ou bien mes choix sont-ils le produit de causes qui m’échappent ?
Les grandes conceptions philosophiques de la liberté
Voici les principales positions que tu peux mobiliser pour structurer une dissertation. Évidemment, le but dans ton développement n’est pas de faire une liste d’auteurs à rallonge mais il est intéressant d’avoir quelques noms en tête pour chaque notion, ici la liberté. Je te propose ici trois parties dont tu pourras t’inspirer pour un sujet sur la liberté.
🟢 Je suis libre : l’homme a un libre arbitre
Descartes
Il défend l’idée que l’être humain est doté d’un libre arbitre, c’est-à-dire une capacité à affirmer ou à nier, à choisir en pleine conscience. Cette faculté est pour lui ce qui rend l’homme supérieur aux animaux, qui ne font qu’obéir à des instincts. Dans la Lettre au Père Mesland, il explique que la liberté consiste à pouvoir consentir ou refuser une idée après en avoir jugé clairement. C’est aussi ce pouvoir de dire « oui » ou « non » qui se manifeste dans le doute, comme dans le célèbre cogito. Pour Descartes, la liberté est naturelle et essentielle à la dignité humaine. Plus ma volonté suit la raison, plus je suis libre.
Tu peux en apprendre plus sur le cogito de Descartes en lisant cet article.
Sartre
Sartre affirme dans L’existentialisme est un humanisme que l’homme est condamné à être libre. Même si l’on croit ne pas avoir le choix, on choisit toujours. Même se soumettre, c’est encore choisir. Il n’existe aucune nature humaine préétablie : l’homme n’est que ce qu’il fait de lui-même. Cette liberté est absolue et angoissante, car elle implique une responsabilité totale. Je ne peux jamais accuser les autres, ou la société, de mes actes : je suis toujours libre de les refuser. L’homme est seul face à ses choix, sans excuse ni destin tout tracé.
Kant
Kant, dans la Critique de la raison pratique, défend une vision morale de la liberté. Pour lui, je suis libre si je suis capable de m’imposer à moi-même une loi morale. Par exemple, quand j’agis par devoir, je ne me laisse pas gouverner par mes désirs, mais par une règle que je reconnais comme universelle. La liberté n’est donc pas l’absence de règle, mais l’obéissance à une loi que je me donne moi-même. Cette autonomie est la condition de la morale : sans liberté, pas de responsabilité ni de mérite.
🔴 Je ne suis pas libre : mes choix sont déterminés
Spinoza
Dans L’Éthique, L’importance des soft skills sur le marché du travail affirme que le libre arbitre est une illusion. L’homme se croit libre parce qu’il ignore les causes qui le déterminent. Il donne l’exemple d’une pierre lancée : si elle était consciente, elle croirait voler librement. De la même façon, nous agissons en fonction de causes extérieures (naturelles, sociales, psychologiques) que nous ne maîtrisons pas. Nous ne faisons que subir nos désirs et nos passions, comme la colère ou la jalousie. Pour Spinoza, la vraie liberté ne consiste pas à échapper aux causes, mais à les comprendre, pour ne plus être dominé par elles.
Freud
Freud remet en cause l’idée d’un sujet pleinement conscient et maître de lui-même. Selon lui, une grande partie de nos décisions sont influencées par l’inconscient, c’est-à-dire des désirs refoulés, des traumatismes, des pulsions. Par exemple, je peux choisir une orientation scolaire, un partenaire ou un comportement sans savoir que c’est dicté par une blessure passée ou un conflit intérieur. Dans ce cas, je crois agir librement, mais c’est en réalité le « ça » qui me dirige. Pour Freud, on ne peut être libre qu’en prenant conscience de ces mécanismes inconscients, grâce à la parole et à l’analyse.
Bourdieu
Le sociologue Pierre Bourdieu montre que notre milieu social influence fortement nos choix. Ce que je crois être des goûts personnels (musique, école, loisirs, métier) dépend souvent de mon origine sociale, de mon capital culturel ou économique. Par exemple, un enfant d’ouvrier et un enfant de cadre ne vont pas percevoir les mêmes études comme accessibles ou désirables. L’école valorise certaines manières d’être et de penser, souvent celles des classes favorisées. Ainsi, je crois choisir, mais je suis orienté par des structures invisibles. Pour être réellement libre, je dois comprendre ces déterminismes sociaux.
🟡 Je peux devenir libre en comprenant ce qui me détermine
Spinoza
Dans une lecture plus nuancée de Spinoza, la liberté devient une conquête rationnelle. Il ne s’agit pas de nier tous les déterminismes, mais de les connaître pour mieux s’en libérer. Par exemple, si je suis souvent en colère, et que j’identifie la cause de cette émotion, je peux m’en détacher. C’est le passage de la passion à l’action. Pour Spinoza, je suis libre non pas quand j’agis sans cause, mais quand je suis la cause adéquate de mes actes, c’est-à-dire quand j’agis par la nécessité de ma propre nature, éclairée par la raison.
💡: il est intéressant et valorisant en dissertation d’utiliser le même auteur dans deux parties différentes. Cela montrera au correcteur que tu as une lecture nuancée de ses oeuvres !
Leibniz
Leibniz pense qu’on peut être libre même si nos choix ont des causes. Pour lui, être libre ne veut pas dire agir sans raison, mais agir sans être obligé. Par exemple, si j’aide un ami, c’est parce que c’est raisonnable, mais j’aurais pu choisir autrement. Leibniz permet ainsi de réconcilier influence et liberté.
Aristote
Pour Aristote, la liberté réside dans le fait d’être l’auteur de ses actes, et pas seulement leur cause. Un animal agit selon des instincts, sans réflexion ; l’homme, lui, peut délibérer, anticiper les conséquences, et agir avec intention. C’est ce qui le rend responsable. Dans l’Éthique à Nicomaque, il explique que je suis libre si j’agis volontairement, sans contrainte extérieure ni ignorance. Je deviens alors responsable moralement de mes choix. Cette liberté suppose l’usage de la raison, et se renforce avec l’éducation et l’habitude de bien choisir.
La liberté devient alors un processus, une conquête, pas un état donné.
htmlCopyEditÊtre libre, ce n’est pas faire tout ce que l’on veut, mais pouvoir décider en connaissance de cause.
➤ Descartes : le libre arbitre, capacité de dire oui ou non.
➤ Sartre : liberté totale, angoissante, inévitable.
➤ Spinoza : liberté = comprendre ce qui me détermine.
➤ Freud : l’inconscient influence mes choix.
➤ Bourdieu : la société conditionne mes décisions.
➤ Leibniz : je suis libre si mes choix sont contingents, non nécessaires.
➤ Aristote : je suis libre si je suis l’auteur de mes actes.
La liberté est une conquête : plus je comprends, plus je suis libre.
Ce que tu dois retenir sur la liberté
La question « suis-je libre de mes choix » n’a pas de réponse unique. Elle dépend du sens que l’on donne à «liberté » et du regard que l’on porte sur l’être humain. Ce qui est sûr, c’est que la liberté n’est pas simplement faire ce que l’on veut : c’est comprendre ce que l’on fait, en être responsable, et parfois, savoir résister à soi-même. C’est donc une exigence éthique et intellectuelle. Et c’est pour cela qu’elle est au cœur de nombreuses dissertations du bac. !
Leibniz
Leibniz pense qu’on peut être libre même si nos choix ont des causes. Pour lui, être libre ne veut pas dire agir sans raison, mais agir sans être obligé. Par exemple, si j’aide un ami, c’est parce que c’est raisonnable, mais j’aurais pu choisir autrement. Leibniz permet ainsi de réconcilier influence et liberté.
Aristote
Pour Aristote, la liberté réside dans le fait d’être l’auteur de ses actes, et pas seulement leur cause. Un animal agit selon des instincts, sans réflexion ; l’homme, lui, peut délibérer, anticiper les conséquences, et agir avec intention. C’est ce qui le rend responsable. Dans l’Éthique à Nicomaque, il explique que je suis libre si j’agis volontairement, sans contrainte extérieure ni ignorance. Je deviens alors responsable moralement de mes choix. Cette liberté suppose l’usage de la raison, et se renforce avec l’éducation et l’habitude de bien choisir.
La liberté devient alors un processus, une conquête, pas un état donné.
htmlCopyEditÊtre libre, ce n’est pas faire tout ce que l’on veut, mais pouvoir décider en connaissance de cause.
➤ Descartes : le libre arbitre, capacité de dire oui ou non.
➤ Sartre : liberté totale, angoissante, inévitable.
➤ Spinoza : liberté = comprendre ce qui me détermine.
➤ Freud : l’inconscient influence mes choix.
➤ Bourdieu : la société conditionne mes décisions.
➤ Leibniz : je suis libre si mes choix sont contingents, non nécessaires.
➤ Aristote : je suis libre si je suis l’auteur de mes actes.
La liberté est une conquête : plus je comprends, plus je suis libre.
Ce que tu dois retenir sur la liberté
La question « suis-je libre de mes choix » n’a pas de réponse unique. Elle dépend du sens que l’on donne à «liberté » et du regard que l’on porte sur l’être humain. Ce qui est sûr, c’est que la liberté n’est pas simplement faire ce que l’on veut : c’est comprendre ce que l’on fait, en être responsable, et parfois, savoir résister à soi-même. C’est donc une exigence éthique et intellectuelle. Et c’est pour cela qu’elle est au cœur de nombreuses dissertations du bac.
Tu peux mobiliser cette notion dans les sujets sur :
- La conscience : suis-je maître de moi-même ?
- La morale : suis-je responsable de mes actes ?
- La société : la loi empêche-t-elle ou permet-elle la liberté ?
- Le bonheur : faut-il être libre pour être heureux ?
- Commence par l’expérience de la liberté (Descartes, Kant, Sartre).
- Présente les critiques : l’inconscient (Freud), les déterminismes sociaux (Bourdieu), la nature (Spinoza).
- Montre la solution possible : la liberté comme connaissance (Spinoza, Leibniz).