Le participe en grec ancien : mode d’emploi et astuces

Le participe en grec ancien

Au sommaire de cet article 👀

Le participe est une forme verbale très importante en grec ancien : polyvalent, il permet d’exprimer simultanément une action et ses circonstances. Savoir reconnaître, analyser et traduire un participe te donnera accès à d’innombrables subtilités des textes classiques. 

Qu’est-ce qu’un participe en grec ancien ?

Le participe est une forme verbale adjectivale :

  • Il possède à la fois des traits du verbe (temps, voix) et du nom/adjectif (cas, genre, nombre).
  • Son rôle : il accompagne ou remplace une proposition subordonnée (cause, temps, condition, circonstance), ou sert d’attribut ou d’épithète.

Les grandes règles de construction du participe en grec

  • Chaque verbe se conjugue au participe dans plusieurs temps verbaux (présent, aoriste, parfait, futur) et deux voix (actif, moyen/passif).
  • Le participe en grec se décline : il s’accorde en genre, nombre et cas avec le mot auquel il se rapporte.

Terminaisons-types principales en grec

Exemple avec λύω (délier)

TempsVoixM. sg. nom.F. sg. nom.N. sg. nom.Radical utilisé
PrésentActifλύωνλύουσαλῦονradical du présent
AoristeActifλύσαςλύσασαλῦσανradical d’aoriste sigmatique
ParfaitActifλελυκώςλελυκυῖαλελυκόςradical du parfait
FuturActifλύσωνλύσουσαλῦσονradical du futur
PrésentMoy./Pass.λυόμενοςλυομένηλυόμενονradical du présent
AoristeMoy./Pass.λυσάμενοςλυσαμένηλυσάμενονradical d’aoriste signatique

💡 À retenir :

  • Le féminin se décline toujours sur la 1ère déclinaison, le masculin et le neutre sur la 2ème.
  • Les participes à l’aoriste actif et moyen se forment avec le suffixe -σας/-σάμενος.
  • Les participes à la voix passive présentent souvent une construction différente (souvent en -θείς/-θεῖσα/-θέν).

Savoir reconnaître et analyser un participe en grec

  • Identifie d’abord la terminaison : observe si le mot ressemble à un adjectif grec (παῖς, σοφός, etc.), mais recherche le radical verbal : λύ-ων, γεγραμμ-ένος, etc.
  • Détermine le temps et la voix : le radical ou le suffixe du participe te donnent cette information.
  • Repère le cas, le genre, le nombre : un participe s’accorde toujours avec le nom auquel il se rapporte.

Les principaux emplois du participe en grec

1. Le participe épithète

Il qualifie directement un nom comme un adjectif :

  • Ex : ὁ γράφων παῖς = l’enfant qui écrit / l’enfant écrivant.
  • Astuce : c’est le cas le plus simple à repérer, le participe s’accorde toujours avec le nom.

2. Le participe circonstanciel (ou ablatif absolu)

Il exprime une circonstance : cause, temps, condition, opposition, concession.

  • Ex : ἐλθόντος αὐτοῦ… = quand il fut venu / une fois qu’il était venu.
  • Astuce : souvent, le participe et son nom forment un groupe isolé (proche de l’ablatif absolu latin).

3. Le participe attribut en grec

Il se rattache à un verbe comme attribut du sujet ou du complément d’objet.

  • Ex : εὑρίσκω τὸν παῖδα γράφοντα. = Je trouve l’enfant en train d’écrire.
  • Astuce : après des verbes comme « voir, entendre, trouver », le participe précise l’action constatée.

4. Le participe de l’accompli (parfait)

Marque l’état résultant d’une action achevée :

  • Ex : ὁ λελυκὼς τὸν δεσμόν = celui qui a délié le lien (il est délié maintenant).
  • Astuce : le participe parfait insiste sur la conséquence ou le résultat durable.

5. Le participe générique

Emploi générique pour désigner une catégorie de personnes ou de choses :

  • Ex : ὁ φεύγων = celui qui s’enfuit.

Comment traduire un participe en français ?

  • Traduction littérale : adjectif verbal « écrivant, déliant, étant venu ».
  • Traduction par une subordonnée : « qui… », « lorsque… », « parce que… », « après avoir… ».
  • Traduction en gérondif ou infinitif : selon le contexte et le style de la phrase.

💡 Conseil : commence toujours par donner la traduction la plus directe, puis reformule selon le sens en français pour plus de clarté.

Méthode pas à pas pour l’analyse et la traduction en grec

  1. Repère le verbe : identifie tous les participes dans la phrase.
  2. Analyse le participe :
    • Radical (quel verbe ? quel temps ? quelle voix ?)
    • Terminaison (quel cas, accord ?)
    • Fonction (s’accorde-t-il avec le sujet ou un autre nom ? Est-il isolé ? Après quel verbe ?)
  3. Cherche le sens selon le contexte :
    • Est-ce un participe de temps (quand, pendant que, après avoir…) ?
    • Marque-t-il la cause, la concession, la condition ?
    • S’agit-il d’un état résultant (parfait) ?
  4. Traduire puis reformuler en bon français, en évitant les constructions trop lourdes.

Exemples

  • Ὁ παῖς γράφων τὴν ἐπιστολὴν ἔρχεται.
    L’enfant qui écrit la lettre arrive. / L’enfant écrivant la lettre arrive.
  • Τοῦ διδασκάλου λαλούντος, οἱ παῖδες σιωπῶσιν.
    Pendant que le professeur parle, les élèves se taisent.
  • Λύσας τὸν δεσμόν, ἀπῆλθεν.
    Après avoir délié le lien, il partit.
  • Εὑρίσκω τὸν φίλον κοιμώμενον.
    Je trouve mon ami (en train de) dormir.

Exercices d’entraînement

Exercice 1 : Analyse un participe

Pour chaque phrase, souligne le participe, donne son temps, sa voix, son accord et sa fonction.

  1. Ἀκούω τοῦ διδασκάλου διδάσκοντος.
  2. Βλέπω τὸν παῖδα τρέχοντα.
  3. Ἐλθόντος τοῦ ἀνδρός, ἡρῶμεν.

Exercice 2 : Traduction

  1. Ὁ φίλος κοιμώμενος οὐκ ἀκούει.
  2. Παῖς γελῶν χαράν ἔχει.
  3. Τὰ δῶρα δοθείσ᾽ εὐφραίνουσιν.

Corrections

Exercice 1

  1. διδάσκοντος (participe présent actif, génitif singulier, s’accorde avec τοῦ διδασκάλου, exprime la contemporanéité/lorsque le professeur enseigne)
  2. τρέχοντα (participe présent actif, accusatif singulier, s’accorde avec τὸν παῖδα, fonction d’attribut/état constaté)
  3. ἐλθόντος (participe aoriste actif, génitif singulier, s’accorde avec τοῦ ἀνδρός, circonstanciel antériorité/après que l’homme fut venu)

Exercice 2

  1. L’ami qui dort n’entend pas / L’ami dormant n’entend pas.
  2. Un enfant riant est heureux / L’enfant qui rit est joyeux.
  3. Les dons une fois donnés réjouissent (ceux qui les reçoivent).

Anecdote culturelle

Chez les auteurs antiques, le participe est un véritable outil de style. Il permet de condenser la phrase, d’enrichir la narration, de donner rythme et variété au récit. Platon et Homère recourent souvent à de longues phrases où les participes multiplient les points de vue et les nuances pour suggérer subtilité, ironie ou émotion.

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