Le parallélisme est un procédé littéraire particulier qui souligne un effet syntaxique et stylistique. De par son nom, elle laisse penser à l’idée du miroir. Afin de mieux la comprendre, on va te faire un récapitulatif sur cette figure de style. Elle n’aura plus de secrets pour toi 😉
Quelques exemples de parallélisme
Le parallélisme est une figure de style qui consiste à associer deux groupes de mots, deux phrases ou deux vers construits dans la même syntaxe. Pour mieux comprendre cette figure de style qui donne un effet de miroir, on te présente quelques exemples de parallélisme :
👉 « Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris », Charles Baudelaire
👉 « J’ai tendresse pour toi, j’ai passion pour elle », Pierre Corneille
👉 « Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé ; David avait beaucoup pensé, beaucoup médité », Honoré de Balzac
Comme tu peux le remarquer, le parallélisme réside dans la reprise d’une structure syntaxique et stylistique qui donne un effet de répétition.
Qu’est-ce que le parallélisme ?
Petit point historique sur l’origine du mot : comme beaucoup de figures de style, on le doit du grec ancien 🇬🇷 παραλληλισμός, parallêlismos, qui signifie du « même sens ».
Le parallélisme est donc une figure de style qui crée un effet de miroir grâce à une reprise syntaxique au sein d‘une phrase, de plusieurs vers ou d’un paragraphe. On peut alors la qualifier de figure d’amplification (tout comme l’hyperbole, l’anadiplose, l’épanadiplose, l’épanalepse, l’épiphore et la dislocation).
Elle se construit avec une structure en A B / A’ B’. Voici des exemples qui illustrent cette construction :
👉 « L’un s’escrimait du bec, / L’autre jouait des pattes », Jean de La Fontaine
👉 « Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; / Il m’a rendu l’honneur il a lavé ma honte », Pierre Corneille
👉 « Dieu est l’auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre », Victor Hugo
La structure en A B / A’ B’ est respectée dans les trois exemples. Nous avons pour ainsi dire une structure syntaxique consistante et qui respecte les codes du parallélisme.
Quel est l’effet d’un parallélisme ?
L’effet d’un parallélisme est celui de l’harmonie, la régularité et l’équilibre. Grâce à la structure de la phrase, les auteurs reprennent ce procédé stylistique afin de faire une reprise et une insistance. En effet, un parallélisme crée une coordination entre les différents sujets.
Pour expliquer l‘effet du parallélisme, nous allons prendre un exemple et le décortiquer :
👉 « L’ironie blesse, l’humour guérit / L’ironie peut tuer, l’humour aide à vivre / L’ironie veut dominer, l’humour libère / L’ironie est impitoyable, l’humour est miséricordieux / L’ironie est humiliante, l’humour est humble », Comte-Sponville
La reprise des deux sujets (« ironie » et « humour ») est essentielle. En effet, la juxtaposition des verbes et des adjectifs crée une accumulation qui accentue les deux sentiments. Alors, le texte crée un parallèle antithétique où le poète se retrouve tiraillé.
Quelle est la différence entre un chiasme et un parallélisme ?
Définition du chiasme
Le chiasme est une figure de style qui se crée, comme le parallélisme, à partir d’une structure syntaxique particulière, soit en AB/BA. Puisque le chiasme et le parallélisme sont deux procédés stylistiques qui jouent sur la structure de la syntaxe, elles peuvent être confondues.
La différence entre chiasme et parallélisme
Pour différencier les deux figures de style, nous allons te présenter deux exemples, un pour chacune des figures de style, et les comparer :
Exemple de chiasme 👉 « Un pour tous, et tous pour un », Alexandre Dumas
Exemple de parallélisme 👉 « Il n’avait pas de fange dans l’eau de son moulin / Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge », Victor Hugo
La distinction entre les deux figures de style est assez évidente. Comme tu l’as remarqué, le chiasme a une structure en AB/BA tandis que le parallélisme a une structure A B / A’ B’. Alors, les deux procédés se distinguent grâce à leurs structures respectives.
Quelle est la différence entre une anaphore et un parallélisme ?
Définition d‘une anaphore
Une anaphore est une figure de style par analogie qui consiste à répéter un même mot au début de chaque phrase, paragraphe, vers ou segment de phrase.
La différence entre anaphore et parallélisme
Pour distinguer les deux figures de style, nous allons donner un exemple pour chacune d’entre elles et les comparer :
Exemple d’anaphore 👉 « Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! », Charles de Gaulle
Exemple de parallélisme 👉 « Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ? », Jean Racine
L’anaphore de Charles de Gaulle répète « Paris » à chacune de ses exclamations. Ici, l’ancien Président insiste sur la capitale française, soit le pays, afin de montrer les nécessités de la guerre pour la libération.
Dans une autre mesure, le parallélisme de Racine ne reprend ni le « transport » ni le « chagrin » à chaque début de phrase. Au contraire, l’extrait de Racine tend à reprendre la structure de la phrase interrogative.
Quelle est la différence entre une épiphore et un parallélisme ?
Définition d’une épiphore
Une épiphore est une figure de style qui consiste en la répétition d‘un mot en fin de chaque phrase, vers, paragraphe ou segment de phrase. Elle est ainsi l’opposé d’une anaphore.
La différence entre épiphore et parallélisme
Afin de mieux les différencier, on va te donner un exemple pour chacune des figures de style et les comparer :
Exemple d’épiphore 👉 « Et toujours ce parfum de foin coupé qui venait de Bérénice qui résumait Bérénice, qui le pénétrait de Bérénice », Louis Aragon
Exemple de parallélisme 👉 « Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris », Charles Baudelaire
L’épiphore de Louis Aragon se trouve être « Bérénice ». Tout comme l’anaphore, l’épiphore de « Bérénice » permet de mettre en avant la jeune femme sous le regard charmé du poète. A contrario, le parallélisme reprend la structure de la phrase au sein du vers et l‘utilise pour amplifier l’absence d‘émotions.
Exercice sur le parallélisme
Maintenant que tu sais tout à propos des parallélismes, on te propose de faire deux exercices sur le parallélisme pour être sûr que tu as bien compris !
Exercice 1 : identifie si les phrases ci-dessous contiennent un parallélisme. Si oui, soulignez les éléments parallèles.
- « L’important, c’est de comprendre ; l’essentiel, c’est de retenir ».
- « Je mangeais du pain, je buvais de l’eau ».
- « J’ai vu une lumière dans la nuit, j’ai suivi mon instinct ».
- « Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville ».
Exercice 2 : réécris ces phrases en ajoutant un parallélisme pour renforcer leur impact.
- « Elle chante doucement, elle danse ».
- « Nous avançons, vous attendez ».
- « Il est parti sans se retourner ».
- « Je ne veux pas courir, je ne veux pas attendre ».
Ne triche pas ! 😉
Corrigé de l’exercice
Premier exercice
- Oui : L’important, c’est de comprendre ; l’essentiel, c’est de retenir. (Structure parallèle : sujet + verbe être + complément).
- Oui : Je mangeais du pain, je buvais de l’eau. (Structure parallèle : sujet + imparfait + complément).
- Non : Pas de structure parallèle.
- Oui : Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville. (Parallélisme syntaxique avec “il pleure“/“il pleut”).
Deuxième exercice
- Elle chante doucement, elle danse élégamment. (Ajout d’un adverbe pour un parallélisme sujet + verbe + adverbe).
- Nous avançons lentement, vous attendez patiemment. (Ajout d’adverbes pour créer un parallélisme).
- Il est parti sans se retourner, il est parti sans regretter. (Réutilisation de la structure avec une autre proposition).
- Je ne veux pas courir, je ne veux pas marcher. (Répétition exacte de la structure pour insister sur l’opposition).