La métonymie ne doit pas te dire grand-chose, et pourtant, c’est une figure de style que tu utilises tous les jours ! Tu ne nous crois pas ? Alors, laisse-nous t’expliquer ce qu’est une métonymie, te donner des exemples variés et t’expliquer comment elle s’est intégrée dans la vie quotidienne ! 😉
Une définition de la métonymie
Une métonymie est une figure de style qui cherche à substituer un terme par un autre tout en conservant le sens initial de la phrase. Pierre Fontanier élargit la définition en voyant plusieurs sortes de métonymie. Voici la liste des différentes manières dont une métonymie se manifeste dans un texte.
- Le contenant pour le contenu, la partie pour un tout
- La cause pour l’effet
- L’effet pour la cause
- La matière pour l’objet
- Le lieu pour l’objet ou les habitants
- L’auteur pour son œuvre
- L’instrument pour l’agent
Des exemples de la métonymie
Exemples de métonymies de la vie quotidienne
Voici quelques exemples de métonymies que tu retrouves dans la vie courante 😉 :
- « Il a perdu sa langue »
- « Vivre de son travail »
- « C’est un Picasso »
- « Avoir une belle plume »
Comme tu le vois, ici, les métonymies se retrouvent dans une image désignant un ensemble (la langue pour la parole, le Picasso pour désigner le tableau, la plume pour l’écriture).
Exemples de métonymies dans la littérature française
On te donne également quelques exemples de métonymies célèbres pour que tu saches en reconnaître une 🤗 :
- « Paris a froid, Paris a faim », Paul Éluard.
- « Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, / Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur », Victor Hugo.
- « Ah ! quelle cruauté qui tout en jour tue / Le père par le fer, la fille par la vue ! », Pierre Corneille.
Tu vois alors que Paris, les voiles et le fer représentent chacun une idée différente, soit les Parisien(ne)s, le bateau et l’épée respectivement ! La métonymie joue à représenter une image avec un autre mot. C’est une figure de style idéale pour la poésie !
Maintenant que nous t’avons donné des exemples, nous allons nous concentrer sur la manière de reconnaître une métonymie et ne pas la confondre avec les autres figures de substitution.
Comment reconnaître une métonymie ?
Pour reconnaître une métonymie, il te suffit de prêter attention aux images qui renvoient à une autre. Prenons un exemple de la vie quotidienne. On utilise le mot « couronne » pour faire référence au pouvoir royal, car la couronne est associée au pouvoir et à l’autorité.
Une métonymie appartient aux figures de substitution. Elles sont connues pour remplacer un terme par un autre pour créer un lien d’équivalence. Voici la liste complète :
- L’antonomase
- La métonymie
- La périphrase
- La synecdoque
Reconnaître une métonymie est difficile. Il peut même arriver de la confondre avec une autre figure de substitution ou même à une métaphore. C’est pourquoi nous avons décidé de t’aider à mieux les différencier !
Quelle est la différence entre une synecdoque et une métonymie ?
Définition de la synecdoque
Comme nous le dit César Chesneau Dumarsais, grammairien et philosophe français du XVIIIe siècle, « dans la métonymie je prends un nom pour un autre, au lieu que dans la synecdoque je prends le plus pour le moins, ou le moins pour le plus ».
Différence entre la synecdoque et la métonymie
Suivons sa définition avec deux exemples ci-dessous :
- « Rodrigue, as-tu du cœur ? », Pierre Corneille (métonymie).
- « Le fer ne connaîtra ni le sexe ni l’âge », Jean Racine (synecdoque).
Ici, tu vois que l’exemple de Corneille associe l’humanité de Rodrigue avec un autre mot (le cœur). Son cœur devient la représentation du courage de Rodrigue.
Dans le cas de Jean Racine, le fer est utilisé pour représenter non l’épée, mais la violence. La différence se situe que l’exemple de Racine est global, tandis que celui de Corneille est spécifique. Ce n’est pas le cœur de tout le monde, seulement celui de Rodrigue.
Désormais, tu verras attention à la subtile différence entre la synecdoque et la métonymie !
Comment ne pas prendre l’antonomase pour une métonymie ?
Définition de l’antonomase
L’antonomase est assez simple à définir : elle utilise un nom propre comme nom commun. L’exemple le plus notable est le suivant : « C’est un Don Juan ». Ici, le terme de Don Juan ne fait pas référence à la pièce de théâtre de Molière, mais bien au séducteur. Ainsi, le jeune homme est comparé à la figure connue d’un séducteur.
Différence entre l’antonomase et la métonymie
Quant à la métonymie, elle peut utiliser un nom de ville pour désigner un objet. Un exemple très connu (et français) est le suivant : « boire un bordeaux » 🍷. Ici, ce n’est pas la ville de Bordeaux qui est référencée, mais le vin que l’on y produit.
La différence entre les deux figures de style est que l’antonomase renvoie à une qualité, alors que la métonymie substitue un mot pour un autre.
Faire la différence entre une périphrase et une métonymie
Définition de la périphrase
Une périphrase est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par une expression qui la désigne. Un exemple connu est celui de Louis XIV, que l’on connaît sous le nom suivant : « Le Roi-Soleil » ☀️ ou même pour Paris : « La Ville lumière ».
Différence entre la périphrase et la métonymie
Comme tu le vois, la métonymie sera un mot qui remplace un mot, pas toute une expression. Voici un exemple qui le démontre bien :
👉🏻 « Rome à ne vous plus voir m’a-t-elle condamnée ? », Racine.
Contrairement à « la Ville lumière » pour représenter Paris, la métonymie présente la ville de Rome sans artifice. En réalité, c’est la ville de Rome de manière générale qui est représentée (l’État, les habitants, etc.) par correspondance avec le nom de la ville.
Maintenant, passons à une différence plus complexe : celle de la métonymie et de la métaphore !
Quelle est la différence entre métonymie et métaphore ?
Une métaphore et une métonymie sont deux figures de style différentes, mais qui posent problème pour certain(e)s lycéen(ne)s. En effet, elles semblent être très similaires. Toutes les deux substituent une image dans le texte.
Définition et exemple de la métaphore
Pourtant, la métaphore est une figure de style par analogie, elle ne substitue pas, elle cherche à trouver une ressemblance. Voici un exemple notable d’une métaphore :
👉🏻 « Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage », Charles Baudelaire.
Ici, l’image de l’orage ténébreux permet de représenter la jeunesse du poète, instable et sombre. Ce n’est pas un mot qui remplace l’image. L’orage devient une image qui résonne avec l’enfance du poète.
Différence entre métonymie et métaphore
Quant à la métonymie, elle se fonde sur un rapprochement et un voisinage entre le mot visé et celui qui le remplace. Un exemple de la vie quotidienne de métonymie permet de faire la différence avec la métaphore très rapidement :
👉🏻 « Il a terminé son assiette ».
Ici, on utilise l’assiette pour dire qu’il a tout mangé. Il n’y a pas de rapprochement entre comparé et comparant comme avec l’exemple de Baudelaire. L’assiette est l’image qui est évoquée pour représenter tout le repas.
Maintenant, la métonymie n’a plus aucun secret pour toi ! 👏
