Ce mardi 5 décembre 2023, c’est au sein du CDI du collège Charles Péguy, collège public du quartier de Belleville (19e arrondissement de Paris) que notre ministre de l’Éducation nationale Gabriel prend la parole au sujet de son plan « Choc des savoirs », visant à mettre en place un grand nombre de réformes pour élever le niveau de l’école française.
« Le temps des constats est derrière nous », affirme-t-il d’un ton grave. Après plusieurs alertes aux changements du système d’enseignement français, l’éducation nationale passe aux actes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le ministre n’a pas fait les choses à moitié.
Le plan « choc des savoirs » porte une ambition forte, un « électrochoc pour remettre l’exigence à tous les étages ». On te l’accorde, sur le papier ces mots font un peu peur… Mais en pratique, qu’est-ce que ça engendre dans la vie de jeune collégien ou lycéen ? Pas de panique, on est là pour t’éclairer.
Les changements aux collèges
Globalement, ce que tu dois retenir de cette conférence de presse, c’est que le ministre souhaite « sortir du collège uniforme qui produit trop d’échecs », et pour ça, plusieurs changements sont à venir.
La création de nouveaux programmes
Dès septembre 2025 pour les 6ème et la rentrée 2026 pour les 5ème, 4ème et 3ème, l’Éducation nationale élaborera de nouveaux programmes. Notamment pour les langues et les mathématiques, reposant sur quatre principes : la clarté, l’exigence, la science et la culture générale. D’ailleurs, le ministre répète à plusieurs reprises l’importance de la culture générale en spécifiant que l’Éducation nationale lui accorderait une place particulière dans ses nouveaux programmes.
La création de groupes de niveaux en mathématiques et en français
Dès la rentrée prochaine pour les 6ème et 5ème, et la rentrée 2025 pour les 4ème et les 3ème. L’Éducation nationale souhaite différencier les élèves d’une même classe en fonction de leur niveau en mathématiques et en français dans le but de mettre « fin aux inégalités d’apprentissage ».
Mise en place de cours de « renforcement en mathématiques » et en français
Dès la rentrée 2024, les élèves rencontrant des difficultés en français et en mathématiques, suivront des cours de « soutien » enseignés à la place de l’enseignement d’une autre matière afin « qu’aucun élève ne soit laissé au bord du chemin ».
Rendre le brevet obligatoire pour le passage au lycée
Gabriel Attal est clair, il souhaite que le brevet redevienne « la clé de voûte » de l’enseignement au collège et retrouve son « sens perdu ». C’est pourquoi, dès la rentrée 2024, le contrôle continu de classe de 3ème comptera pour 40% de la moyenne finale et non 50%. Il annonce aussi la fin du contrôle continu calculé par bloc de compétences. En bref, le brevet devient une grosse étape de ton année de troisième.
L’annonce majeure concernant le brevet va d’ailleurs dans ce sens. Désormais, pour aller au lycée, tu dois avoir ton brevet. Si tu ne l’obtiens pas, alors tu redoubles. Impossible pour toi de passer en seconde. Néanmoins, tu intégreras une classe « prépa-lycée » pour réussir ta transition entre le collège et le lycée.
Les changements aux lycées
Pour les lycées généraux
Si tu es lycéen, sache que les changements à venir sont un peu moins grands (tu l’as échappé belle pour cette fois 😉), mais sont quand même présents. Gabriel Attal évoque différents points.
Une nouvelle épreuve du baccalauréat en mathématiques et culture scientifique en classe de première
Dès 2026, le ministre évoque une nouvelle épreuve du baccalauréat en mathématiques et en culture scientifique en classe de première afin de valider le bon apprentissage de tous les élèves des lycées généraux et technologiques. Il espère alors que le niveau de mathématiques connaîtra un « sursaut ».
La création de MIA Seconde
Gabriel Attal adresse quelques mots à l’Intelligence Artificielle et la place qu’elle doit avoir dans notre système éducatif. Pour ce faire, il compte bien l’utiliser aux services de l’élévation du niveau et de l’apprentissage des élèves. Il affirme vouloir la « choisir plutôt que la subir ». C’est pourquoi, il affirme que la France sera le premier pays à mettre à disposition un outil fondé sur l’Intelligence Artificielle : Mia seconde.
Cette création, à utiliser à la maison, sera utilisée par toutes les secondes de France et comportera 20 000 exercices de français et de mathématiques pour faire progresser chaque élève. Il stipule que 20 000 élèves de seconde commenceront à l’utiliser dès février prochain, puis, MIA seconde sera généralisée en septembre à toutes les secondes.
Pour les lycées professionnels
Tu es en lycée professionnel et tu penses (encore une fois) que tu vas passer à la trappe ? Eh bien, détrompe-toi ! Pour toi aussi, le changement arrive à vitesse grand V. Gabriel Attal, est venu accompagné de Carole Grandjean, ministre chargée de l’Enseignement et la Formation professionnels, et elle avait aussi quelques nouvelles à annoncer.
Alors sache que Carole Grandjean souhaite que l’année de terminale en lycée professionnel s’adapte au mieux au projet de chacun des élèves. C’est pourquoi, elle souhaite :
- Renforcer les enseignements fondamentaux en augmentant de 10% leur enseignement (mathématiques, français, Histoire/Géographie, Éducation morale et civique, etc.).
- Réduire le nombre d’élèves par classe pour pallier les difficultés rencontrées par les élèves et permettre un enseignement plus personnalisé.
- Redéployer des heures à l’enseignement du français et des mathématiques dès la rentrée 2024. Elle affirme que 70% des élèves de lycées professionnels ont des difficultés dans ces deux matières.
Mais aussi, la ministre souhaite attribuer des mentions aux diplômés des lycées professionnels ! Ainsi, les jeunes diplômés pourront se voir attribuer, selon le profil des mentions « Assez Bien », « Bien », « Très Bien » et « Félicitations du jury » par leur établissement et leurs professeurs à l’issue de leur CAP, bac pro et mention complémentaire ! Comme au lycée général ! Et ça, c’est chouette ! Sachant que les lycéens professionnels représentent quand même ⅓ des lycéens français !
Après, cette parenthèse de Carole Grandjean, Gabriel Attal affirme de manière plus générale que :
- L’Éducation nationale compte financer et labelliser de nouveaux manuels scolaires en adéquation avec les nouveaux programmes à venir.
- La question du redoublement est une décision qui « appartient aux enseignants » et non aux familles, c’est aux professeurs d’avoir le « dernier mot » pour permettre à l’élève soit :
- De passer en classe supérieure sous conditions (stages de remises à niveau pendant les vacances, cours intensifs, etc.)
- Redoubler pour avoir une nouvelle opportunité de réussir
Avec l’ensemble de ces changements dans l’enseignement secondaire, Gabriel Attal et Carole Grandjean veillent à s’assurer que « l’École soit à nouveau pour tous source de fierté et de réussite ». Le ministre de l’Éducation nationale conclut son discours par la phrase « les engagements que je prends, je les tiendrais ». Affaire à suivre donc… et toi t’en penses quoi de tout ça ?