L’EM Normandie a ouvert un nouveau campus à Dubaï en septembre dernier. Elle y accueille une soixantaine d’étudiants du Programme Grande Ecole en mobilité pour un semestre ou une année et prévoit, à terme, d’en accueillir jusqu’à 700. Le lancement sur place de trois programmes bachelor et masters à partir de septembre 2023 ira de pair avec l’ouverture de son recrutement à des candidats de cette zone du monde. Nous avons interrogé Elian Pilvin, directeur général de la business school, concernant ses ambitions pour un campus qui prend ses quartiers dans une ville qui fait autant rêver qu’elle est sujette à polémiques.
Lire aussi : L’EM Normandie présente son nouveau campus à Dubaï
Quelles sont les raisons qui ont motivé l’installation de l’EM Normandie à Dubaï ?
Élian Pilvin. Après Oxford et Dublin, celui de Dubaï est notre 3e campus international. Nous tenions à nous implanter dans une grande ville portuaire pour être en cohérence avec les orientations stratégiques décidées pour porter l’école jusqu’en 2030. Dubaï est aussi au cœur d’une zone économique dynamique, véritable plaque tournante internationale pour les entreprises du secteur de l’énergie, du luxe, de la finance, de la logistique, du tourisme et de l’hôtellerie.
Son gouvernement a décidé de faire de l’éducation une priorité pour dessiner un nouvel avenir à l’ensemble des Émirats. Cela représente de belles opportunités d’innovation, de recherche et de développement de réflexions pour nos étudiants et professeurs sur place. Ils sont exposés à un environnement et des problématiques éloignées de celles qui concernent la France et l’Europe dans une ville affichant une mixité culturelle sans pareil, avec plus de 150 nationalités différentes.
Lire aussi : L’EM Normandie au cœur de l’innovation
Que proposez-vous à vos étudiants sur le campus de Dubaï ?
Élian Pilvin. Au cœur du Dubaï Knowledge Park, le quartier réservé à l’enseignement supérieur, l’école a ouvert sur 1 500 m2, au 3e étage d’un bâtiment que nous avons entièrement réaménagé. Nous disposons de salles et d’espaces pour toutes les tailles de groupes et tous les formats de travaux, le tout équipé pour favoriser l’échange, y compris avec les autres campus. On y trouve notamment un fablab, un learning center, un student lounge ou encore une gaming zone. En sortant du campus, nos étudiants se retrouvent plongés dans un environnement très cosmopolite : ils côtoient plus de 14 000 étudiants de toutes les nationalités. Des universités britanniques, américaines ou encore australiennes y sont notamment implantées. Le modèle anglo-saxon est en effet resté très dominant depuis la fin du protectorat.
À compter de la rentrée de septembre 2023, nous proposerons sur notre campus de Dubaï trois programmes enseignés 100% en anglais : un Bachelor in International Management et deux masters : International Logistics & Port Management et International Marketing & Busines Development. Trois autres masters seront ensuite déployés (Digital Marketing & Sales, Artificial Intelligence for Marketing Strategy et Marketing & Digital in Luxury & Lifestyle) ainsi qu’un MBA Euro-Asie. Les 700 étudiants qui se retrouveront à terme sur ce campus seront, pour 70% d’entre eux, des internationaux « payants » recrutés dans les Emirats arabes unis, en Inde, en Afrique… et 30% d’étudiants en mobilité issus des autres campus de l’école et des universités partenaires.
Lire aussi : Parcoursup : le classement 2023 des écoles de commerce (bachelors, BBA, Masters)
Que dites-vous aux étudiants qui peuvent trouver problématique l’ouverture du campus de l’école à Dubaï et ne pas se reconnaître dans l’image et les valeurs de cette ville ?
Élian Pilvin. D’abord, je souligne que l’EM Normandie ne se réduit pas à son campus de Dubaï, qui correspond à une offre parmi beaucoup d’autres. Nous n’obligeons aucun étudiant à aller à Dubaï. Pour leur expatriation, le choix s’opère parmi un nombre varié de destinations dans le monde entier. Cela étant dit, pour être acteur du changement, il faut connaître ce qui doit changer, il faut être présents là où notre voix porte le plus, là où nous pouvons participer à la création de connaissances, à une prise de conscience. En somme, là où notre impact sera le plus important pour faire évoluer le modèle.
Nous sommes intimement persuadés que Dubaï est un formidable écosystème d’apprentissage pour les jeunes générations. Dubaï est une ville qui se sait finie, qui doit se réinventer et qui a les moyens de le faire. Cette ville-monde qui accueille plus de 150 nationalités au cœur des Émirats arabes unis et de leurs 7 millions d’habitants se pense comme un nouveau modèle de diversité. Tout le monde cohabite et quelque chose de solide s’est construit, sorti du sable en l’espace de 30 ans seulement. La tolérance des cultures et des religions est mise en avant, le respect des femmes est essentiel. La femme est aussi l’avenir de Dubaï qui mise beaucoup sur la formation, les trajectoires et le pouvoir des femmes.
On peut défendre des valeurs fondamentalement humanistes, vouloir changer le monde et faire le choix de Dubaï pour se confronter à la diversité et la complexité des choses. En faisant ce pas de côté, on ne trahit pas qui l’on est, mais on confronte ses valeurs à l’image que l’on a d’un lieu, d’un groupe, ou d’autre chose… Le campus de l’EM Normandie à Dubaï offre cette opportunité aux étudiants.
Lire aussi : Écoles de commerce : l’essentiel sur le concours Sésame
